Les éventails traditionnels d’Edo
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L’éventail pliable (appelé ôgi ou sensu en japonais), de papier ou de pelure de bois, est une invention japonaise. Il se répandit jusqu’en Europe où il fut adopté par la classe aristocratique, en passant par la Chine, vers le milieu du XVIe siècle.
Si l’éventail a toujours été un objet d’usage quotidien pour les Japonais pour se soulager de la chaleur, l’éventail trouve des usages plus particulier dans différents arts traditionnels tels le théâtre kabuki, la danse traditionnelle nihon buyô ou l’art narratif humoristique rakugo.
La boutique Arai Bunsendô, en activité depuis plus de 120 ans, compte effectivement de nombreux acteurs de kabuki, de danseurs de nihon buyô et de conteurs de rakugo parmi sa clientèle. M. Arai Osamu, transmet cette tradition depuis quatre générations, par une attention portée aux motifs. Écoutons-le :
« Dans la culture traditionnelle, le rôle de l’éventail est essentiellement de marquer une frontière. Dans la cérémonie du thé, c’est l’éventail qui marque la place de l’invité principal, et poser un éventail fermé devant ses genoux est une façon de délimiter le rang supérieur et inférieur et le sens du respect dans la disposition des invités. L’éventail n’a pas seulement pour objet de créer de la fraîcheur. C’est un objet profondément enraciné dans la culture japonaise ».
À l’époque d’Edo, les éventails ont développé un style de design remarquable, par le jeu de grandes plages de blancs. Par exemple, pour représenter un dragon, le corps ne sera même pas dessiné, mais seulement la tête et le bout de la queue tout au bord de l’éventail par exemple, ce qui exprimera encore plus l’idée de gigantisme. Les motifs tirés du kabuki aussi étaient populaires, certains amateurs venaient commander un éventail tout spécialement pour aller avec la pièce qu’ils allaient voir. L’éventail était à l’avant-garde de la culture du chic urbain plein d’humour des quartiers populaires.
(Reportage : Motoyoshi Kyoko. Photos : Kato Takemi)
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