Le bonsaï, une passion qui gagne le monde
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Les bonsaïs, des œuvres en perpétuelle évolution
Les bonsaïs sont des représentations miniatures de paysages naturels, réalisées dans des pots en utilisant des arbres et des herbes, conformément à une pratique traditionnelle japonaise basée sur la contemplation. Le propriétaire du bonsaï peut modeler le paysage voulu par différentes techniques, en taillant ou courbant les branches, en les incurvant avec du fil de fer, en disposant des pierres ou en y faisant pousser de la mousse. Les créations des artisans les plus habiles sont considérées comme des œuvres d’art à part entière et certaines d’entre elles peuvent atteindre des prix allant jusqu’à plusieurs millions de yens.
Un bonsaï n’est jamais fini. Comme les végétaux qui le composent sont véritables, il ne cesse de grandir et d’évoluer. C’est pour cette raison que les bonsaïs nécessitent une attention permanente et des soins quotidiens, et qu’il s’agit là d’un travail qui demande du temps.
L’origine du bonsaï remonte à l’époque de Heian (794-1192), lorsque fut introduite au Japon la coutume chinoise de reproduire sur des plateaux des paysages en utilisant terre, sable, mousse, arbres et herbes. À la base une occupation réservée aux nobles de la cour, le bonsaï, et notamment les arbustes, devient populaire à l’ère Edo auprès des guerriers et des marchands. Certains samouraïs, pour lesquels le travail était alors rare, sont allés jusqu’à faire de la vente de bonsaïs leur activité secondaire.
Le succès des figurines « man bonsaï » auprès des jeunes
Vu la patience requise pour sa taille et son entretien, le bonsaï devient, à partir de l’ère Meiji (1868-1912), le passe-temps favori des hommes du troisième âge qui disposaient de suffisamment de temps libre. C’est ainsi que naît l’image du bonsaï, hobby des personnes âgées, une notion qui a néanmoins commencé à évoluer ces dernières années.
Récemment sont apparus les « man bonsaï », des bonsaïs décorés de figurines miniatures. À la différence des bonsaïs traditionnels dont le concept reste abstrait, ceux-ci sont conçus sous forme de diorama pour donner un effet réaliste et dramatique. Et les bonsaïs ont également commencé à séduire les jeunes par le biais de l’engouement pour l’horticulture et la botanique.
En 2017, la ville de Saitama accueillera la Convention Mondiale de bonsaï. Le Musée de l’Art du Bonsaï d’Ômiya se trouve dans la même ville et a vu le nombre de ses visiteurs augmenter de 40 % entre 2013 et 2014. Cet établissement est très populaire notamment auprès des touristes venus de France et de Belgique.
LIen : Le Musée de l’Art du Bonsaï d’Ômiya
Le bonsaï gagne l’Europe
Le bonsaï fait donc de plus en plus d’adeptes, à la fois auprès des jeunes Japonais et d’un public international et il fait d’ores et déjà partie de la liste des éléments culturels les plus « cool » du Japon. Il est populaire notamment en Europe où apparaissent plusieurs revues et associations autour de ce thème. Il existe même en Italie une école professionnelle et, selon la JETRO (Organisation du commerce extérieur du Japon), alors que les exportations de bonsaïs et d’arbres de jardin représentaient 640 millions de yens en 2001, elles ont littéralement décuplé en 10 ans pour atteindre un chiffre record de 6,7 milliards de yens en 2011 !
Lien : liste de clubs Bonsaï en France, Belgique et Suisse
Pendant l’époque d’Edo, l’art du bonsaï se divisait en plusieurs styles, dont celui de Hachiyama ou Senkeiban. Mais par la suite, le bonsaï est devenu peu à peu plus abstrait et plus libre, et a donné l’occasion de s’exprimer et de ressentir l’arbre selon son goût, ce qui fait tout le charme de cet art aujourd’hui.
(Photo du « man bonsaï » : MIXTRIBE / Flickr)
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