
Des risques de mort par surmenage dans plus de 20 % des entreprises japonaises
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Les longues heures de travail nuisent gravement à la santé des travailleurs, les épuisant physiquement et mentalement, jusqu’à les mener dans certains cas au karôshi. Bien que reconnu comme un véritable enjeu de société depuis la fin des années 1980, ce n'est qu'en 2014 qu'une loi de prévention du karôshi a été votée par la Diète japonaise. Le 7 octobre 2016, le gouvernement a publié le premier rapport présentant la situation actuelle et les mesures de prévention concernant ce très grave problème.
Les chiffres officiels ne seraient que la partie visible de l'iceberg
Le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales se repose sur les normes officielles définissant le surmenage afin de déterminer si la mort (suicide compris) est lié au travail. Selon le livre blanc, au cours de l’année fiscale 2015 (avril 2015-mars 2016), les indemnités de décès suite aux accidents du travail ont été versées à 96 personnes victimes d’insuffisances cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux, et à 93 personnes qui se sont suicidées (ou ont tenté de se suicider) à cause de problèmes de santé mentale.
En comparant avec les années 2000, les chiffres du premier groupe sont en légère baisse. Cependant, les indemnisations de personnes ayant mis fin à leurs jours sont de plus en plus nombreuses. En 2015, 1 515 demandes d'indemnités ont été constatées pour cause de dépression, ou autres maladies mentales dues aux pressions psychologiques au travail, un chiffre dix fois plus élevé qu’en 1999.
Le livre blanc inclut également des données de l'Agence nationale de la police et du bureau du Cabinet. Selon elles, en 2015, 2 159 suicides seraient liés à des problèmes d’ordre professionnel. Ce chiffre le suggère : les décès officiellement reconnus comme étant causés par le surmenage ne sont que la pointe de l'iceberg.
Parmi tous les cas recensés par les autorités en 2015, la quasi-totalité des travailleurs décédés d'un accident cardiaque ou vasculaire cérébral avaient effectué plus de 80 heures supplémentaires par mois, et une grande partie de ceux qui se sont suicidés en raison de problèmes mentaux en avaient fait plus d’une centaine. Pour 18 des 93 cas de suicides, le chiffre s’élève même à 160 heures.