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L’histoire de l’équipe du Japon de football

Culture

Le Japon est aujourd’hui considéré comme un des pays majeurs en Asie pour le football, alors qu’avant 1993, il ne possédait aucune équipe professionnelle, et que sa première participation à une Coupe du monde ne date que de 1998 en France.

L’aube du football japonais

En 1917, l’équipe de football de l’École normale supérieure de Tokyo (Tokyo Kôtô shihan gakkô) joua pour la première fois dans le tournoi de football de la 3e édition des Jeux de l’Extrême-Orient, ce qui constitue la première participation d’une équipe représentant le Japon en match international. Le Japon s’inclina 0-5 contre la République de Chine et 2-15 contre les Philippines.

L’Association de football du Grand Japon (Dai-Nippon), ancêtre de la Fédération japonaise de football vit le jour en 1921. C’est au cours de la 6e édition des Jeux de l’Extrême-Orient en 1923 que l’équipe nationale japonaise a disputé ses premiers matchs officiels. Puis, en 1927, lors des 8e Jeux de l’Extrême-Orient, le Japon a battu l’équipe des Philippines, remportant ainsi la première victoire en compétition internationale.

En 1936 à Berlin, pour la première fois une équipe japonaise participait à la compétition de football aux Jeux olympiques. Celle-ci battit l’équipe de Suède, pourtant donnée de loin favorite. Ce match historique est aujourd’hui connu sous le nom de « Miracle de Berlin ».

En 1954, pour la première fois de son histoire, le Japon participe aux tours préliminaires à la Coupe du monde de la FIFA. Malheureusement, sa défaite contre la Corée du Sud l’empêche de jouer la phase finale en Suisse.

Une montée en puissance aux JO, avant un long passage à vide

En 1964, lors des Jeux olympiques de Tokyo, l’équipe du Japon s’imposa dans le groupe D en remportant une victoire surprise contre l’Argentine, et atteignit pour la première fois les quarts de finale.

En 1965 fut fondé le Championnat du Japon. Il s’agissait à l’époque d’une ligue amateur, formée d’équipes appartenant à de grands groupes industriels. Ce championnat poursuivit son existence jusqu’en 1993, lors de la création de la J-League, le premier championnat professionnel.

En 1968, lors des Jeux olympiques d’été organisés au Mexique, le Japon passa le premier tour au détriment du Brésil, puis remporta une victoire contre la France en quarts de finale par le score de 3 à 1. L’équipe dut s’incliner contre la redoutable équipe de Hongrie, future médaille d’or du tournoi, mais obtint néanmoins la médaille de bronze après avoir battu le Mexique pour la troisième place. C’était la première médaille obtenue par une nation asiatique en football olympique. L’équipe fut d’autre part récompensée par le prix du fairplay, et son butteur Kamamoto Kunishige fut sacré meilleur buteur du tournoi avec 7 buts.

Jusque dans les années 1960, le football japonais s’est focalisé sur les Jeux olympiques. Puis, tout au long des années 1970, si le Japon participa aux tours préliminaires à la Coupe du monde, de puissantes nations footballistiques comme Israël (qui faisaient partie de la Fédération asiatique à l’époque), l’Australie ou la Corée du Sud constituaient une barrière de taille pour parvenir à tracer son chemin jusqu’à la phase finale.

La tragédie de Doha

Hans Ooft, premier sélectionneur étranger de l’équipe nationale japonaise, en 1992. (Photo : Jiji Press)

En 1991, la Fédération japonaise de football créa la première ligue professionnelle de football, qui allait permettre deux ans plus tard le démarrage de la J-League avec 10 équipes. En 1992, pour la première fois un sélectionneur étranger, le Néerlandais Hans Ooft fut engagé pour diriger l’équipe nationale, avec pour objectif d’atteindre la phase finale de la Coupe du monde.

Les joueurs vedettes de cette époque étaient Miura Kazuyoshi, Ramos Ruy, Ihara Masami, Hashiratani Tetsuji. L’équipe fit de remarquables progrès et atteignit la finale des éliminatoires de la zone Asie en 1993, étape cruciale pour participer à la phase finale aux États-Unis. Quand soudain, tout s’écroula, avec le match nul concédé contre l’Irak lors du match de 5e et dernière journée à Doha (Qatar) : le Japon venait de laisser échapper son billet pour la Coupe du monde au profit de la Corée du Sud à la différence de buts, alors que le Japon était en tête de son groupe à l’issue du quatrième match. Les fans de football japonais ne sont pas près d’oublier ce que l’on appelle dorénavant « la tragédie de Doha ».

Grosse déception des joueurs japonais après le match nul concédé contre l’Irak à Doha (Qatar) en 1993, qui leur laissait échapper leur billet pour la phase finale de la Coupe du monde. (Photo : Jiji Press)

Quatre ans plus tard, lors tours préliminaires, le Japon arriva second de son groupe derrière la Corée du Sud. Le match de barrage contre l’Iran se déroula cette fois à Johor Bahru, en Malaisie. À l’issue des prolongations, le Japon obtint ainsi sa première qualification pour la phase finale de la Coupe du monde en France.

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