Tokyo de jadis et d’aujourd’hui, à travers estampes et photographies
Ukiyo-photo Cent vues d’Edo [7] : l'avenue de Nihonbashi
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Quand le magasin « Shirokiya » devient « Coredo »
La réputation du Shirokiya, situé dans le quartier de Nihonbashi, faisait de lui l’un des trois plus connus magasins de vêtements d’Edo à l’époque de Hiroshige, à côté de la boutique Mitsui-Echigoya et le Shimomura-Daimaruya.
Dans l’estampe originale, l’animation devant le magasin est palpable, et la scène se déroule manifestement en été. Parmi la foule, on peut reconnaître le groupe de danse « Sumiyoshi odori » et une courtisane qui joue du shamisen avec eux, ainsi qu’un marchand de courges, un livreur de nouilles soba… À l’époque, ces figures évoquaient immédiatement l’été. L’un des points particulièrement intéressants de cette image est le fait qu’on ne distingue aucun visage. Tous sont cachés, qui sous un chapeau de paille, qui sous un parasol…
À l’emplacement du Shirokiya se trouve aujourd’hui le complexe commercial Coredo Nihonbashi. L’endroit est très prisé des touristes, qui découvrent émerveillés côte à côte les vieux commerces qui raconteraient l’histoire du quartier de Nihonbashi s’ils pouvaient parler, et les boutiques dernier cri qui viennent de sortir de terre. C’est devant le Coredo que j’ai pris la photo, à l’endroit même où se tenait Hiroshige lors de cette belle journée d’été.
L’œil dans le viseur, tout en sentant les forts rayons du soleil sur ma nuque, je me suis soudain aperçu d’une chose : c’est pour exprimer la force du soleil d’été que Hiroshige a caché les visages de tous ses personnages. Aujourd’hui encore, la plupart des femmes qui marchent dans le quartier s’abritent sous une ombrelle, ou portent un chapeau profond, les hommes portent des lunettes soleil… Les visages sont dissimulés ! Et dans 160 ans, au même endroit, à la même époque de l’année, le soleil sera toujours le même.
Chûô-dôri
Chûô-dôri, « l’avenue centrale », est l’une des artères vitales du centre de Tokyo, qui traverse Nihonbashi, et relie le quartier, au nord à Kanda, Akihabara et Ueno, et au sud à Kyôbashi, Ginza et Shimbashi. Elle est bordée des principales galeries commerçantes et quartiers de divertissement, et cela depuis l’époque d’Edo.
Pourtant, ce n’est qu’à l’ère Meiji que la voirie entre Shimbashi et Ueno a été modernisée. En 1882 (an 15 de Meiji), elle fut élargie pour permettre le passage du tramway hippomobile de la ligne Shimbashi-Ueno, le tout premier du Japon.
Aujourd'hui, les quartiers autour de l’avenue Chûô-dôri sont très modernes, mais gardent une certaine atmosphère qui rappelle la culture des artisans d’Edo, tout particulièrement dans les environs de Nihonbashi, ce qui est très apprécié des visiteurs étrangers.
Cent vues d’Edo
Les Cent vues d’Edo sont à l’origine un recueil d’estampes ukiyo-e (« peintures du monde flottant »), l’un des chefs-d’œuvre d’Utagawa Hiroshige (1797-1858), qui eut une énorme influence sur Van Gogh ou Monet. De 1856 à 1858, l’année de sa mort, l’artiste se consacre à la réalisation de 119 peintures de paysages d’Edo, alors capitale shogunale, au fil des saisons. Avec ses compositions audacieuses, ses vues « aériennes » et ses couleurs vives, l’ensemble est d’une extraordinaire créativité et est acclamé depuis lors comme un chef d’œuvre dans le monde entier.- Ukiyo-photo Cent vues d’Edo [1] : le sanctuaire Kameido Tenjin
- Ukiyo-photo Cent vues d’Edo [2] : le pont Nihonbashi
- Ukiyo-photo Cent vues d’Edo [3] : la rivière Otonashi à Ôji
- Ukiyo-photo Cent vues d’Edo [4] : le pavillon Kiyomizu Kannon à Ueno
- Ukiyo-photo Cent vues d’Edo [5] : le jardin des pruniers de Kamata
- Ukiyo-photo Cent vues d’Edo [6] : le pont Suidôbashi et le quartier de Surugadai