Tokyo, une ville en perpétuelle métamorphose

L’évolution de Tokyo, de 1868 à nos jours

Culture Architecture

Après la Restauration de Meiji, en 1868, la ville d’Edo a changé de nom et pour devenir « Tokyo », c’est-à-dire la « capitale de l’Est ». Dès lors, elle s’est occidentalisée rapidement. Elle a aussi été complètement détruite à deux reprises, une première fois en 1923, à l’occasion du grand tremblement de terre du Kantô, et une seconde en 1945, au cours des bombardements intenses qui ont précédé la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais à chaque fois, elle a réussi à se relever et à commencer une nouvelle vie tout en restant fidèle au cadre urbain mis en place par le shogun Tokugawa Ieyasu (1543-1616).

La reconstruction rapide de Tokyo après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale

Grâce au rythme frénétique imposé par Gotô Shinpei, Tokyo fut reconstruite en un temps record, en dépit des dégâts énormes provoqués par le grand tremblement de terre du Kantô. Mais elle n’a pas joui longtemps de son nouveau visage. Vingt ans plus tard, elle a en effet été à nouveau réduite en cendres par les bombes larguées par les avions américains, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Entre le mois de novembre 1944 et le mois d’août 1945, elle a subi pas moins de 106 bombardements aériens, le pire étant celui qui a frappé le quartier de Fukagawa en faisant plus de 100 000 morts. Le pilonnage de la ville a pratiquement rasé son centre, ne laissant à son emplacement qu’une vaste friche couverte de décombres calcinés.

La reconstruction de Tokyo s’est faite une nouvelle fois à toute allure si bien qu’il a fallu à peine dix ans pour qu’elle retrouve son niveau d’activité économique d’avant la guerre (voir notre article sur le miracle économique japonais). Un grand nombre d’élèves des collèges de province tout juste diplômés ont été amenés sur place, de façon à pallier l’énorme pénurie de main-d’œuvre consécutive à la guerre. Ces jeunes travailleurs ont joué un rôle capital dans la période de croissance économique rapide qui a débuté peu après. Afin de prouver qu’il était redevenu lui-même après la défaite, le Japon a tout fait pour mettre à temps en service le Tôkaidô Shinkansen, le premier train à grande vitesse du monde, et l’autoroute métropolitaine de Tokyo, au moment des Jeux olympiques de 1964 qui se sont déroulés dans la capitale japonaise. Le premier immeuble de bureaux moderne de plus de 100 mètres de hauteur a quant à lui été achevé en 1968. Les amendements successifs de la Loi sur l’aménagement de la ville (en 1968) et de la Loi sur les normes de la construction (en 1971) ont accéléré le développement urbain et transformé le centre de Tokyo en une forêt de gratte-ciel.

Kasumigaseki building, le premier gratte-ciel de Tokyo, a été édifié en 1971. Il mesure 147 mètres de hauteur et se compose de 35 étages et 3 niveaux en sous-sol. Plus de 50 ans après sa construction, cet immeuble de bureaux ne fait même plus partie des 100 gratte-ciel les plus élevés du Japon, mais il fonctionne toujours à plein rendement.

Suite > Le pont Nihonbashi : un symbole entre changement et continuité

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