Balade à travers les fleurs de l’Archipel

Le sarrasin rouge, la précieuse céréale de l’automne japonais

Culture Tourisme

Au Japon, si l’automne est la période de l’année où les légumes et les fruits sont les plus succulents, c’est également la saison où fleurit le sarrasin, ou soba. Nous nous intéresserons ici à son histoire tout en se penchant sur une variété particulièrement rare, la fleur de sarrasin rouge, ou akasoba. Elle fleurit à Minowa, dans la préfecture de Nagano.

L’automne, une saison pour les yeux et les papilles

Selon Karasawa Toshifumi, chargé de la gestion de Akasoba no sato, une seule graine de sarrasin normal produit une cinquantaine de fruits, mais pour le sarrasin rouge, ce chiffre n’est plus que trois, quatre ou cinq. Et c’est ce précieux akasoba que se propose de vous faire déguster le restaurant « Sobadokoro Furuta no sato », à l’entrée du champ, ouvert seulement pendant la saison de floraison des fleurs. L’endroit ne sert qu’entre 30 et 50 repas par jour, il est donc recommandé de ne pas trop attendre pour déguster les précieuses nouilles de sarrasin rouge. Les bénévoles sont à pied d’œuvre dès 4 heures du matin pour préparer à la main ces pâtes si particulières. Les palais des visiteurs pourront choisir entre 2 menus : « Akasoba » (900 yens) ou « Shirosoba » (les soba classiques » (600 yens), chacun pouvant se décliner en une version froide « mori » ou chaude « kake ». Les soba rouges ont une couleur plus foncée que leurs cousines, sont plus élastiques en bouche et ont un parfum plus prononcé.

Sobadokoro Furuta no sato

En premier plan, un plat de akasoba, avec teinte est légèrement pourprée. En second plan, les shirosoba, un plat de soba classiques.

Le sarrasin, une céréale répandue dans le monde entier

Au Japon, l’histoire du sarrasin est riche et remonte à des temps immémoriaux. Dès la période Heian (794-1185), la méthode de culture de la céréale apparaît dans le texte Shoku Nihongi (« Suite des Chroniques du Japon »), achevé en 797. C’est peut-être la raison pour laquelle de nombreux Japonais se plaisent à penser que le sarrasin est une céréale originaire de l’Archipel.

Cependant, le sarrasin est cultivé aux quatre coins de la planète et il y a mille et une façons de le préparer. Si en Italie, il existe des pâtes au sarrasin appelées « pizzoccheri », la France n’est pas en reste non plus avec ses non moins célèbres « galettes ». Mais le pays qui consomme le plus de sarrasin est la Russie, notamment pour le « kasha », une bouillie de sarrasin consommée au quotidien dans de nombreux foyers du pays.

Si le sarrasin est répandu un peu partout dans le monde, c’est parce qu’il est facile à cultiver. Il aime les sols secs et peut même pousser sur des sols pauvres. Il suffit de semer des graines pour profiter de la récolte entre 70 et 80 jours plus tard. L’attente est moins longue que le blé ou le riz, une raison qui explique en grande partie pourquoi certains se sont tournés vers cette céréale.

À Minowa, des fleurs de sarrasin rouge et blanc poussent spontanément le long des routes.

Suite > De sa naissance dans l’Himalaya à son développement au Japon

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