Donner des couleurs à la gastronomie nippone

Faire découvrir la qualité des couteaux de cuisine japonais au monde entier

Culture Gastronomie

Le couteau de cuisine japonais wabôchô à la lame affûtée, fruit du savoir-faire du coutelier, est un outil indispensable dans la gastronomie japonaise. Avec ses deux boutiques de couteaux de cuisine traditionnels japonais à Osaka et à Tokyo, Bjorn Heiberg, lui-même grand passionné, se propose de faire connaître au monde entier l’attrait de ces ustensiles souvent méconnus.

Transmettre le savoir-faire des artisans

L’extérieur de la boutique et atelier Tower Knives Osaka

Tower Knives Osaka s’est bâti une solide réputation au Japon et à l’étranger grâce à ses explications précises sur les wabôchô et à la qualité de sa gamme de produits. Quand Bjorn Heiberg a commencé, le magasin était situé au premier étage. Il a rapidement déménagé dans un endroit tout proche et plus spacieux, au rez-de-chaussée. En 2015, il a ouvert Tower Knives Tokyo à l’intérieur du complexe commercial Tokyo Solamachi au pied de la Tokyo Skytree. Puis, fin 2016, près de Tower Knives Osaka, a vu le jour l’atelier de coutellerie Tower Knives Osaka.

« Notre atelier de coutellerie est mon rêve devenu réalité », nous confie Bjorn Heiberg. « Je voulais un magasin où les artisans et les clients pourraient interagir directement. Les wabôchô existent grâce aux talents des artisans. Peu importe le mal que vous vous donnez à décrire un produit, si le client ne comprend pas la technique de son créateur et la minutie des détails, vous ne pouvez pas transmettre ses véritables qualités. Dans ce nouveau magasin, les clients peuvent observer directement les techniques des artisans, parler avec eux et acheter un wabôchô qui vient tout juste d’être fabriqué », explique-t-il.

Tower Knives Osaka ; au fond, les portes en verre de l’atelier de coutellerie

Des couteaux qui donnent un peu de piment au quotidien

« Je dois beaucoup à Bjorn », reconnaît Kobayashi Hiroki.

Kobayashi Hiroki est né dans une famille de polisseurs de lames dans la ville de Seki, dans la préfecture de Gifu. C’est grâce aux encouragements de Bjorn Heiberg qu’il a pu continuer à perfectionner ses compétences en coutellerie. Aujourd’hui, il maîtrise chaque étape dans la fabrication d’un wabôchô. Il possède même sa propre marque.

« Chez Bjorn, je peux parler directement avec les clients et voir à quel point ils sont heureux lorsqu’ils achètent un de mes couteaux », dit Kobayashi Hiroki, le sourire aux lèvres. « Pour nous artisans aussi, un lieu comme celui-ci nous donne du cœur à l’ouvrage. Et en plus, je découvre de nouvelles techniques auprès d’artisans fabuleux, originaires d’autres régions du Japon, comme Fujii Keiichi. Jusqu’à présent, nous n’avions jamais eu beaucoup de contact les uns avec les autres ; ce lieu rassemble non seulement les artisans et les clients, mais également les professionnels du wabôchô de tout le Japon. La demande intérieure de wabôchô diminue ; je pense que les talents de chaque artisan pris individuellement ne seront pas suffisants pour inverser cette tendance mais en équipe, on peut y arriver. Qui sait ? Bjorn sera peut-être le sauveur du wabôchô ! », espère Kobayashi Hiroki.

Les wabôchô de Kobayashi Hiroki, au tranchant et à l’élégance sans faute.

En plus de la gestion de ses magasins, Bjorn Heiberg continue de faire connaître les wabôchô, notamment lors de présentations en public. Il a également approvisionné en wabôchô des écoles culinaires dispensant des cours de cuisine washoku pour les étrangers qui visitent le Japon. Son objectif : qu’ils puissent juger par eux-mêmes de la qualité sans pareille de ces couteaux.

« En japonais, on emploie le terme kireaji pour décrire comment un couteau coupe », explique Bjorn Heiberg. « Ce mot s’écrit avec les kanjis “couper” (kire) et “saveur” (aji). Et c’est tout à fait vrai : la saveur provient de la coupe. Le wabôchô rend la nourriture délicieuse et la cuisine plus amusante. Je reçois parfois des courriels de nos clients étrangers qui nous disent “le wabôchô a changé ma vie”, ou “votre wabôchô me donne de la joie”, et je ne pense pas qu’ils exagèrent. À l’étranger aussi, les couteaux japonais commencent à se répandre, mais la plupart sont produits en masse. Je mets donc tout mon cœur à l’ouvrage pour que les wabôchô, les vrais, ceux qui sont fabriqués de façon artisanale au Japon, s’exportent dans le monde entier. »

Tower Knives Osaka (magasin principal)

  • Adresse : 1-4-1 Ebisu Higashi, Naniwa-ku, Osaka 556-0002, JAPON
  • Accès : 3 minutes à pied de la station Ebisuchô de la ligne de métro Sakaisuji, 8 minutes à pied de la station Dôbutsuen-mae de la ligne de métro Midôsuji
  • Ouverture : tous les jours de 10h à 18h
  • http://www.towerknives.com/

(D’après un article en japonais du 3 mai 2017. Photos : Miwa Noriaki)

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artisan cuisine métal

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