Les grandes figures historiques du Japon

Saigô Takamori, le « dernier samouraï » de l’histoire du Japon

Culture

Saigô Takamori est l’un des personnages les plus populaires de l’histoire du Japon moderne, notamment en tant qu’incarnation du mythe du héros vaincu. Voici un aperçu du parcours tragique et contrasté de ce guerrier d’origine modeste qui a été l’un des principaux artisans de la Restauration de Meiji (1868). Penchons-nous à nouveau sur cette existence hors du commun.

Une conception de la vie fondée sur le « respect du ciel et l’amour des hommes »

Au cours des cinq années qui suivent, Saigô Takamori est puni d’exil à deux reprises. D’abord dans l’île d’Amami Ôshima puis dans celle d’Okinoerabu. Sur la première, il bénéficie d’une certaine liberté et se marie avec une insulaire. Mais à Okinoerabu, il est traité comme un criminel et enfermé dans une cellule pour avoir provoqué la colère de Shimazu Hisamitsu, à la tête du fief de Satsuma (voir chapitre précédent). Cette période d’isolement a eu toutefois le mérite de lui permettre de jeter un nouveau regard sur lui-même et de devenir un homme réfléchi et d’une grande intégrité.

Statue en bronze de Saigô Takamori en uniforme militaire, au pied du mont Shiroyama. C’est là que se sont déroulés les ultimes combats de la rébellion de Satsuma.

D’après Iechika Yoshiki, spécialiste de l’histoire du Japon et professeur invité à l’Université des sciences économiques d’Osaka, « Saigô est un homme qui a parfaitement réussi à maîtriser la peur de la mort. Au cours de sa vie, il a vu disparaître un grand nombre de personnes qu’il respectait et aimait. Pour lui, la mort, loin d’être terrifiante comme pour nous, était, dans un certain sens, un moyen de rencontrer à nouveau ceux qu’il avait tant aimés. »

« Saigô Takamori était encore en vie parce que le ciel lui avait confié une mission qu’il n’avait pas encore accomplie ». C’est en tout cas de cette façon que l’historien interprète la maxime Keiten aijin (« Respecter le ciel, aimer les hommes ») que Saigô Takamori a formulée par la suite. Pour lui, le problème de la vie et de la mort n’est pas du ressort des hommes et ceux-ci doivent s’en remettre entièrement à la volonté du ciel.

Portrait de Saigô Takamori exposé au Centre de documentation Saigô nanshû kenshôkan de la ville de Kagoshima. Il est surmonté par une calligraphie de Keiten aijin (« Respecter le ciel, aimer les hommes »), sa fameuse maxime.

Suite > L’homme qui a négocié la reddition du château d’Edo sans effusion de sang

Tags

histoire samouraï Meiji biographie

Autres articles de ce dossier