Exploration de l’histoire japonaise

La Restauration de Meiji : la fin du shogunat et la construction de l’État japonais moderne

Culture

L’année 2018, qui marque le 150e anniversaire de la Restauration de Meiji, a donné lieu à de nombreuses célébrations au Japon. L’année 1868 a certes joué un rôle crucial dans la chute du shogunat et l’instauration d’un nouveau mode de gouvernement, mais la bonne compréhension du contexte historique demande une plus large perspective. L’article qui suit présente un panorama succinct de l’histoire du Japon entre l’arrivée des « navires noirs » de la marine américaine en 1853 et la promulgation de la Constitution de Meiji en 1889.

Le gouvernement de Meiji

Le shogun Tokugawa ayant trouvé refuge à Edo, c’est une gigantesque armée du gouvernement de Meiji, forte de 50 000 hommes, qui encercla la ville, mais des négociations entre Katsu Kaishû, qui était à la tête des forces shogunales, et Saigô Takamori débouchèrent sur la reddition pacifique et inconditionnelle des occupants du château d’Edo. C’est ainsi que fut évitée une attaque dévastatrice de la ville et que fut garantie la sécurité de Yoshinobu. Mais la guerre civile de Boshin n’était pas terminée pour autant. En effet, la résistance au nouveau gouvernement persista dans le nord du Japon tout au long de l’année 1868 et pendant une partie de l’année 1869.

C’est au cours de cette période que fut promulguée le Serment en cinq articles, par laquelle le gouvernement de Meiji s’engageait à respecter l’opinion publique et à cultiver des relations amicales avec les pays étrangers. Inspiré par la Constitution des EU, le gouvernement rédigea un document établissant une division tripartite du pouvoir. C’est aussi sous ce nouveau gouvernement que l’empereur transféra sa résidence au château d’Edo, qui devint alors le palais impérial. Edo, rebaptisée Tokyo, devint la capitale de la nation, et la nouvelle ère prit le nom de Meiji.

Le Serment en cinq articles, publié en 1868 par le gouvernement de Meiji. (Photo avec l’aimable autorisation de la Bibliothèque nationale de la Diète)

Le dernier souffle du shogunat

En juin 1869, les derniers partisans de l’ancien shogunat, sous les ordres d’Enomoto Takeaki, capitulèrent à la forteresse de Goryôkaku à Hakodate, sur l’île d’Ezo (aujourd’hui Hokkaidô). Ainsi s’achevait la guerre civile de Boshin, et le gouvernement de Meiji contrôlait désormais l’intégralité du territoire japonais. La même année, il donna l’ordre aux daimyô (seigneurs de domaines) de rendre leurs territoires et leurs habitants à l’État. C’était une mesure de façade ; non seulement les chefs des domaines reçurent de nouveaux titres en remplacement des puissantes positions dont ils jouissaient auparavant, mais ils gardaient en outre le contrôle de la politique locale. Qui plus est, un grand nombre de soldats qui avaient pris part à la guerre retournèrent dans les domaines, et le gouvernement central se trouva alors pratiquement dépourvu de puissance militaire.

Les domaines, qui s’attendaient à un deuxième conflit civil, se lancèrent dans des réformes militaires de grande envergure. Le domaine de Kishû (actuelle préfecture de Wakayama), l’un de ceux qui introduisirent la conscription, se dota d’une armée de 20 000 hommes, conçue sur le modèle prussien.

La bataille de Hakodate, dernier affrontement de la guerre civile de Boshin entre les partisans du shogun et ceux de l’empereur. (Photo avec l’aimable autorisation du musée municipal de Hakodate)

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