
À la redécouverte du japonais : l’univers fascinant des onomatopées
Culture Le japonais- English
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Des onomatopées précises
Le japonais, peut-être parce qu’il est plus pauvre que d’autres langues en verbes et adjectifs, ne possède qu’un seul verbe pour dire qu’un animal crie : naku. Les corbeaux, les oiseaux, les chiens, les chats, les moutons, les grenouilles et même les insectes, tous « crient » (naku). En contrepartie, une onomatopée adverbiale permet de préciser la nature de ce cri.
Par exemple, le corbeau dit kaa-kaa, l’oiseau chun-chun, le chien wan-wan et le chat nyaa-nyaa.
Par ailleurs, le japonais compte une vaste panoplie d’onomatopées et de redoublements expressifs permettant de qualifier une façon de rire, de marcher, de manger ou autre. Prenons l’exemple du rire, qui peut être gai : kera-kera ; à gorge déployée : gera-gera ; sous cape : kusu-kusu ; juste esquissé et cacher une intention peu louable : niya-niya ou nita-nita ; ou esquissé mais plus sympathique : niko-niko.
Un homme avec un sourire niko niko
Une onomatopée, plusieurs significations
Goro-goro (ゴロゴロ)1. Le grondement du tonnerre
Exemple : Kaminari ga goro-goro to natteiru (Le tonnerre gronde)
2. Une masse imposante et lourde qui roule
Exemple : Iwa ga goro-goro to michi ni korogatta (Un rocher a dégringolé sur la route)
3. Une gêne dans l’œil
Exemple : Kontakuto renzu ga goro-goro suru (Mes lentilles de contact me gênent)
4. Un mal de ventre
Exemple : Furui gyûnyû wo nondara onaka ga goro-goro shite kita (J’ai bu du lait périmé et maintenant mon ventre se met à gargouiller)
5. Quelque chose de terriblement commun
Exemple : Anna otoko wa goro-goro iru (Des types comme lui, on en trouve à la pelle)
6. L’oisiveté
Exemple : Yasumi no hi wa ie de goro-goro shite iru (Les jours de repos, je traîne à la maison)
Exprimer précisément la douleur
Pour exprimer la douleur, le japonais dispose d’onomatopées variées comme kiri-kiri (une douleur lancinante), zuki-zuki (des élancements), piri-piri (des picotements), jin-jin (des fourmillements), zukin-zukin (des élancements encore plus forts), biri-biri (comme des décharges électriques), chiku-chiku (une démangeaison) ou encore gan-gan (un fort mal de tête).
Elles sont très utiles pour exprimer le type de douleur et ainsi mieux l’expliquer. Par exemple, au lieu de dire « j’ai des douleurs répétées à l’estomac, comme si on me le tordait », on peut se contenter de dire « i ga (l’estomac) kiri-kiri suru » et le médecin ou notre interlocuteur verra très bien de quoi il retourne.
Pour ma part, je ne maîtrise pas encore suffisamment les onomatopées japonaises, ce qui redoublerait plutôt mes maux d’estomacs… mais il suffit de retenir ces simples expressions redoublées pour s’exprimer plus librement, sans souffrir.
Utiliser pleinement les onomatopées rend la communication beaucoup plus aisée. J’aime cet univers particulier, que j’entends bien continuer à faire mien.
(D’après un original en japonais. Illustrations : Mokutan Angelo)