Bienvenue dans le monde de l’horreur au Japon

L’univers de Gomi Hirofumi, producteur de maisons hantées

Culture

Une « maison hantée » (obake yashiki) est un espace étrange où l’on vient quand on aime avoir peur. Depuis un quart de siècle, Gomi Hirofumi conçoit, produit et met en scène des maisons hantées un peu partout au Japon. Nous lui avons posé des questions sur les coulisses de son étrange activité.

Gomi Hirofumi GOMI Hirofumi

Né en 1957 dans la préfecture de Nagano. Producteur de maisons hantées. En 1992, il a introduit le concept de récit dans l’élaboration d’une maison hantée, une innovation qui n’existait pas jusqu’à lui. C’est ainsi qu’en 1996, il organise « Le Musée des horreurs Panorama – L’enfer avec bébé », dans lequel les visiteurs marchent dans la maison en tenant un bébé dans les bras, les visiteurs passant donc d’observateurs passifs à participants du récit. Auteurs de plusieurs livres : « Pourquoi avons-nous peur ? » (Media factory), et même un roman : La dent possédée – La demeure aux 7 mystères (Gentôsha Pocket, 2013).

J’aimerais transmettre la peur de chaque région

En dehors du Tokyo Dome City, Gomi Hitofumi a créé des maisons hantées dans tout le Japon.

« J’aimerais beaucoup pouvoir créer dans chaque région une maison hantée spécifique à chacune », dit-il.

C’est en creusant les caractéristiques historiques, des populations, les coutumes que Gomi Hirofumi conçoit ses récits. Et si ses maisons hantées se construisent parfois dans des espaces pour des événements de loisirs comme les stades de base-ball, il arrive aussi qu’elles prennent place dans une maison abandonnée ou un théâtre en ruine. L’été dernier, il a créé une maison hantée sur le thème de « La poupée à la bouche cousue » dans un immeuble abandonné d’une vieille galerie commerciale de Takaoka, dans la préfecture de Toyama.

« Takaoka étant une ville de sidérurgie, j’avais imaginé une histoire autour du cuivre, avec un motif très important à propos du vert de gris qui recouvre le cuivre avec le temps. Il reste de nombreuses régions où je n’ai encore jamais installé de maisons hantées. Dans le Nord-Est, par exemple, je n’ai travaillé qu’à Akita. Mais encore jamais à Aomori, Miyagi, Iwate ou Yamagata. Alors que je voudrais aller partout, pour autant qu’on me le demande. Et dans chaque région, il y a une“mission” spécifique à trouver pour les visiteurs. »

Il passe ses journées au milieu des fantômes et pourtant : « Je ne fais jamais de cauchemars. »

Je veux aussi faire une maison hantée à l’étranger

Étant né et ayant grandi dans une vieille maison traditionnelle de la préfecture de Nagano, enfant, il jouait à s’enfermer dans le noir pour jouer à la maison hantée dans sa propre maison. Jamais il n’aurait imaginé que les maisons hantées deviendraient son métier.

« Il n’y a pas de manuel pour devenir producteur de maisons hantées. Je le suis devenu parce que j’ai continué à en faire. »

Après 25 ans de carrière dans ce domaine, Gomi Hirofumi rêve de se développer à l’étranger.

« De nombreux touristes étrangers viennent aussi dans les maisons hantées au Japon, et sont très contents de l’expérience. Cela signifie que dans leurs pays également, la maison hantée comme divertissement marcherait, comme au Japon. »

Il a semble-t-il déjà reçu une demande en ce sens. Le problème actuel est qu’il est trop occupé. Avec le pic de travail en été, il est en fait pourchassé toute l’année pour assumer des projets de maisons hantées. Heureusement, entendre des gens qui hurlaient dans le noir se retrouver à la sortie à rire et s’écrier « Qu’est-ce que j’ai eu peur !  Mais c’était super ! » le récompense de tous ses efforts. Et il sourit en disant :

« C’est plus qu’un métier, c’est ma vocation. »

(Adapté d’un texte original en japonais d’Itakura Kimie, nippon.com. Photos : Ôkubo Keizô)

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