Bienvenue dans le monde de l’horreur au Japon

L’univers de Gomi Hirofumi, producteur de maisons hantées

Culture

Une « maison hantée » (obake yashiki) est un espace étrange où l’on vient quand on aime avoir peur. Depuis un quart de siècle, Gomi Hirofumi conçoit, produit et met en scène des maisons hantées un peu partout au Japon. Nous lui avons posé des questions sur les coulisses de son étrange activité.

Gomi Hirofumi GOMI Hirofumi

Né en 1957 dans la préfecture de Nagano. Producteur de maisons hantées. En 1992, il a introduit le concept de récit dans l’élaboration d’une maison hantée, une innovation qui n’existait pas jusqu’à lui. C’est ainsi qu’en 1996, il organise « Le Musée des horreurs Panorama – L’enfer avec bébé », dans lequel les visiteurs marchent dans la maison en tenant un bébé dans les bras, les visiteurs passant donc d’observateurs passifs à participants du récit. Auteurs de plusieurs livres : « Pourquoi avons-nous peur ? » (Media factory), et même un roman : La dent possédée – La demeure aux 7 mystères (Gentôsha Pocket, 2013).

 

Vingt ans après, enfin, la suite !

Depuis 1992, Gomi Hirofumi a produit toutes les maisons hantées estivales du Tokyo Dome City, et en 1996 a imaginé transformer les visiteurs en participants du récit, dans l’attraction « le Palais des horreurs Panorama – L’Enfer avec bébé ».

Le visiteur recoit un poupon à l’entrée. Il doit rendre le bébé à sa mère qui attend à la sortie, en le protégeant contre des démons qui se cachent dans les ténèbres.

« Nous revenons au même endroit depuis 25 ans, alors évidemment l’attente des visiteurs met la barre de plus en plus haut ! Pour cette année, heureusement, nous avons pu monter le projet qui avait été décidé l’année précédente », déclare Gomi Hirofumi. « Depuis 5 ans environ, je gardais à l’esprit que le bébé de ce temps devait avoir grandi et qu’il aurait bientôt 20 ans. Et nous y voilà : le bébé est devenu une femme adulte, elle accouche d’un bébé, qui donne la suite de L’Enfer avec bébé. »

Le principe est le même : il faut ramener le bébé, qui a été enlevé par les spectres, à sa mère. Mais les nouveaux gimmicks, apparaissant l’un après l’autre, font tomber le visiteur dans les abîmes de l’effroi.

Ce nouvel « Enfer avec bébé » a ouvert le 15 juillet. Cette attraction limitée comme d’habitude à l’été, se clôturera le 25 septembre.

Il faut une mise en scène très sophistiquée pour que les adultes aussi y trouvent leur plaisir, dit Goto Hirofumi.

La mise en scène transforme la peur en amusement

Nous avons demandé à Gomi Hirofumi quelles étaient les différentes étapes jusqu’à l’élaboration complète d’une maison hantée.

­« Tout d’abord, je pense à un concept, un récit, et la mission qu’aura à remplir le visiteur. Je réfléchis ensuite à un plan de mise en scène. Le visiteur passera par telle et telle route, et dans un certain ordre, sera confronté à un certain nombre d’expériences. Ce plan est une simulation des expériences de peur que vivra le visiteur. Quand ce plan est fixé, je regroupe des spécialistes pour discuter les possibilités techniques en termes de décoration, modélisation (mannequins), mécanismes, son, éclairage, costumes. Je leur explique les images que j’ai en tête et chacun dans sa partie s’efforce de réaliser ces images. »

Une fois que les installations sont prêtes et que l’intérieur de la maison hantée est construit, la formation du personnel et des acteurs peut commencer, par une explication détaillée et un entraînement poussé.

Il donne instructions détaillées à l’intérieur du cadre de la maison hantée, lorsque la construction est terminée, des conférences et la formation du personnel de gestion et de la distribution commence. Tels que agissant des orientations à la distribution, la mise en scène de M. Gomi est très minutieuse dans tous les aspects.

« Comme vous le savez, la maison hantée est une attraction quasiment immanquable des fêtes scolaires. Par conséquent les gens ont tendance à croire qu’il suffit d’obliger les gens à passer dans un couloir sombre pour que les conditions de la peur soient remplies, et que donc, tout le monde sait le faire. Mais toute la difficulté est de transformer cette peur en amusement : pour que la maison hantée appartienne domaine du loisir, une mise en scène très minutieuse est absolument indispensable. Et quand les spectateurs trouvent du plaisir conformément aux intentions du créateur, alors seulement on atteint l’essence de l’entertainment. »

Suite > Les successeurs d’Oiwa

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