Sanctuaires shintô : suivez le guide !
Visite guidée d’un sanctuaire shintô [11] : Shôzoku
Visiterle Japon
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Shôzoku, les vêtements des officiants du shintô
Le shôzoku, la tenue des desservants shintô, s’inspirait à l’origine des costumes de cour de la dynastie chinoise des Tang (618-907) où le Japon a envoyé régulièrement des missions jusqu’en 838. Mais ce type de vêtement a ensuite évolué une fois qu’il a été adopté par les habitants de l’Archipel. Aujourd’hui, les desservants shintô sont les seuls à revêtir ce genre de tenue. Jusqu’à une période récente, le shôzoku était exclusivement réservé aux hommes parce que les femmes n’étaient pas autorisées à officier dans un sanctuaire shintô. Mais choses ont changé et il y a aujourd’hui des desservants de sexe féminin dont la tenue est une adaptation du costume traditionnel masculin.
Les vêtements des officiants du shintô sont de trois types : formel (seisô), cérémoniel (reisô) et ordinaire (jôsô). Les tenues formelles relèvent du style de l’ancien habit de cour (ikan) qui se composait d’une longue robe (hô) comportant parfois une ceinture, portée par dessus un pantalon large (hakama). Le tout était complété par une coiffe (kanmuri). Elles rappellent par bien des côtés les costumes de l’aristocratie japonaise de l’époque de Heian (794-1185).
La couleur et les motifs du vêtement indiquent le rang du desservant dans la hiérarchie shintô, comme c’était le cas pour les fonctionnaires de la cour de Heian. Les tenues cérémonielles (reisô) relèvent du style saifuku qui diffère de celui du ikan dans la mesure où les tissus sont entièrement blancs et dépourvus de tout motif. Elles sont exclusivement réservées aux desservants lorsqu’ils accomplissent des rites et elles sont parfois utilisées à la place des seisô pour l’exécution des rituels les plus formels.
Les tenues « ordinaires » (jôsô) des officiants shintô sont de deux sortes : « vêtement pur » (jôe) et « tenue de chasse » (kariginu). Le kariginu s’inspire du costume conçu pour faciliter les mouvements des nobles de cour du Japon ancien lorsqu’ils allaient à la chasse. C’est la tenue la plus courante des desservants shintô, celle dans laquelle les visiteurs les voient le plus souvent. La tenue ordinaire est complétée non pas par une coiffe (kanmuri) mais par un bonnet (eboshi). La couleur du hakama – pourpre pour les gûji (le rang le plus élevé dans la hiérarchie shintô) et les gon gûji (vice-gûji), bleu pâle pour les negi (assistants de gûji), gon negi et les autres officiants de rang moins élevé – indique le rang du desservant.
Quand ils portent une tenue formelle, les desservants de sexe masculin sont toujours munis d’un bâton rituel plat (shaku) insigne de leur dignité qu’ils tiennent dans la main droite. Et leurs pieds sont chaussés de socques de bois laqué traditionnelles (asagutsu).
Les miko, les jeunes filles en général vêtues d’un hakama rouge et d’une tunique blanche que l’on peut voir dans les sanctuaires, ne célèbrent aucun rituel. Elles se contentent d’assister le desservant en effectuant un certain nombre de tâches qui leur sont réservées.
(Photos : Nakano Haruo. Illustrations : Izuka Tsuyoshi.)