Post 11 mars 2011 : les challenges

Quatre ans après le séisme, le Sanriku aujourd’hui (2ème partie)

Société

Le 11 mars 2011, le littoral du Sanriku a été dévasté par le tsunami. Pour cette région déjà mal desservie, sans industrie notoire et minée par le dépeuplement avant même la catastrophe, l’anéantissement a été total. Quatre ans depuis. Ne reste aujourd’hui, des zones sinistrées d’où les débris ont été déblayés, que d’immenses terrains vagues et vides. 2ème partie : Kesen-numa, Togura, Onagawa.

Kesen-numa : le bateau symbole du tsunami a disparu

Je pense que vous êtes nombreux à vous souvenir de cette image : un bateau de pêche transporté par le tsunami sur près d’un kilomètre et échoué à l’intérieur des terres (photo 1). Un an et demi après le séisme, après le remblaiement des gravats, il demeurait là, tout seul au milieu de l’ancienne ville (photo 2).

Les gens sont venus pour voir ce bateau. C’était l’itinéraire favori, avec le Centre commercial local de la reconstruction, pour les gens venus dans le Sanriku, comme les bénévoles par exemple, et nombreux ont été ceux à demander qu’il reste ainsi comme symbole du tsunami.

Photo 1 : Kesen-numa, 1er avril 2011


Photo 2 : Kesen-numa, 27 septembre 2012


Photo 3 : Kesen-numa, 3 octobre 2014

Mais la ville de Kesen-numa aurait dû s’occuper des frais pour la conservation du bateau si on le laissait tel quel, et avant même que le budget ait pu être établi, son propriétaire a fini par le mettre lui-même au rebut. Une fois le bateau disparu, les visites ont brusquement cessé (photo 3).

Togura : une digue gigantesque construite sur fond de ville déserte

Voici le littoral de Togura, Minami Sanriku-cho, dont la ville a été dévastée par le tsunami. La digue anti-tsunami y a été détruite de fond en comble (photo 4).

Dans l’ancien centre ville, il n’y a bien sûr personne, mais la construction d’une nouvelle digue a commencé pour protéger cette ville déserte (photos 5 et 6). Haute de 8,7 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle s'étendra tout le long de la côte. Le panneau sur la photo en indique la hauteur et l'épaisseur finales.

Dans cette région, la reconstruction des habitations se fait principalement après le déplacement sur les terrains en hauteur. Dans le district de Togura, les terrains destinés aux habitations et aux immeubles continuent d’être aménagés par l’administration.

Photo 4 : Le littoral de Togura, Minami Sanriku, 2 avril 2011


Photo 5 : Le littoral de Togura, Minami Sanriku, 29 septembre 2012


Photo 6 : Le littoral de Togura, Minami Sanriku, 2 octobre 2014

Onagawa : la reconstruction est en bonne voie

Onagawa est, parmi toutes les régions que j’ai présentées ici, celle qui a été la plus proche de l’épicentre du tremblement de terre, mais aussi celle où l’on ressent le plus que la reconstruction est en bonne voie.

Photo 7 : Onagawa, 3 avril 2011


Photo 8 : Onagawa, 12 mai 2012


Photo 9 : Onagawa, 2 octobre 2014

Cette ville abrite la centrale nucléaire de Tôhoku Electric Power et une ville de pêcheurs. Immédiatement après le séisme, on pouvait voir, comme partout ailleurs, les griffes profondes laissées par le tsunami (photos 7 et 8). Mais, en 2014, les quantités des prises de la pêche sont pratiquement revenues au niveau d’avant la catastrophe. Dans le port d’Onagawa, grâce à un financement du Qatar, des installations de congélation de 2 milliards de yens ont été construites. C’est le bâtiment blanc que l’on voit au fond sur la troisième photo (photo 9).

En parallèle, l’aménagement du littoral se poursuit. La terre destinée à remblayer est extraite du flanc arrière de la montagne où tous les arbres ont été abattus, à droite des installations de congélation. À l’heure actuelle, comme on le voit dans toutes les zones sinistrées du Sanriku, les montagnes sont creusées pour remblayer les terrains au-dessous du niveau de la mer. Mais les exemples comme celui d’Onagawa, où la reconstruction est en bonne voie, sont rares.

Dans les zones sinistrées du Sanriku, quatre ans après le séisme, les travaux de déplacement de la montagne dans des terres basses désertes se poursuivent inlassablement.

(Texte en japonais et photos de Wada Naoki. Photos de titre : zone urbaine de la ville de Kamaishi, 31 mars 2011 [à gauche] / 17 mars 2014 [à droite])

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