Allons voir les festivals japonais !

Gion matsuri : le plus célèbre festival d’été du Japon

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Du premier au dernier jour de juillet, la ville millénaire de Kyoto se pare aux couleurs de « Gion matsuri », le festival de Gion. Ce sont évidemment les temps forts du « yoiyama », du 14 au 16, et la procession des « yamahoko » le 17 qui attirent le plus de monde. L’esprit de l’hospitalité des citoyens de Kyoto, qui allaient jusqu’à importer des objets précieux de l’étranger pour décorer leurs chars, a toujours soutenu ce festival traditionnel, le plus important de tous les matsuri d’été du Japon. (Note : en juillet 2022, le festival a enfin pu se dérouler après deux annulations pour raisons sanitaires en 2020 et 2021)

Une fête pour apaiser les âmes des morts

Une maiko en yukata encourage le char

Le Gion matsuri est considéré à juste titre comme le plus important des festivals d’été au Japon. Ses origines remontent à plus de 1 100 ans en arrière.

À Kyoto, la capitale du Japon à l’époque, les épidémies étaient courantes en été, et faisaient de nombreuses victimes. La rivière qui traverse la ville, la Kamogawa, était également sujette à de violentes crues pendant la saison des pluies. Ce sont ces eaux qui stagnaient ensuite qui étaient la cause des épidémies.

D’autres régions étaient victimes de catastrophes naturelles. Le très gros tremblement de terre de Jôgan s’est ainsi produit en 869 au large de la côte de Sanriku dans le Nord-Est. Ce séisme, qui a été estimé à une magnitude de 8,4 a provoqué un tsunami d’une ampleur équivalente à celui de 2011. À l’époque, on pensait que les catastrophes naturelles, comme aussi les éruptions du Mont Fuji ou du Mont Aso (Kumamoto), étaient causées par les malédictions des âmes de mort brutale.

Le mikoshi de Susanoo no Mikoto quitte le Pavillon de la Danse du sanctuaire de Yasaka (à gauche). Le Maire de ville de Kyoto prononce un discours devant les 3 mikoshi de sortie (à droite).

Il faut apaiser les âmes courroucées dans tout le pays… C’est ainsi que le Gion matsuri était à l’origine un goryô-e (un rite d’exorcisme et d’apaisement des âmes courroucées) du sanctuaire Yasaka, autrefois appelé sanctuaire Gion.

« En réalité, explique M. Yoshida Kôjirô, président de la Fédération des yamahoko du Gion matsuri, l’événement principal au cœur du Gion matsuri est la sortie des trois mikoshi du sanctuaire de Yasaka. Le 17 juillet, jour du Shinkôsai (parade-aller), les trois divinités, à commencer par Susanoo no Mikoto, sont déplacées en palanquin jusqu’à un otabisho où ils résident jusqu’au 24 juillet, jour de la fête du Kankôsai (parade-retour) où ils retournent dans leur sanctuaire de Yasaka. Ces déplacements divins sont une façon de remettre en place ce qui était dérangé. Ces déplacements s’accompagnent de prières pour la disparition des épidémies et des impuretés. »

Les processions de yamahoko se divisaient alors, à l’origine, en deux événements, l’un la veille du Shinkôsai pour inviter les dieux à sortir, et l’autre au lendemain du Kankôsai pour remercier les dieux de leur visite. De nos jours, seule la procession de la veille est effectuée.

Suite > Les yamahoko sont la fierté des habitants de Kyoto

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