Le Pays de Cocagne des « kyara »
Tout le monde aime les Kamen Riders !
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Kamen Rider, un héro qui évolue
Kamen Rider est l’œuvre emblématique de Ishinomori Shôtarô (1938-1998), auteur à succès de manga pour jeunes garçons d’âge scolaire (dits « shônen manga ») des années 1970-80. Pour autant, cette série n’est pas l’adaptation d’un manga, mais fut créée directement pour la télévision pour réaliser à un concept de super héros pour petits enfants.
La série télévisée se poursuit toujours depuis plus de quarante ans, si l’on excepte quelques périodes où elle s’était mise en veilleuse. La production a été rénovée en 2000, deux ans après la mort de l’auteur, pour correspondre à l’attente d’une série « Kamen Rider de l’ère Heisei », et depuis quelques années, sa cote de popularité semble gravée dans le roc.
Dernière saison en date, « Kamen Rider Gaim » (littéralement « Kamen Rider le Guerrier en armure ») est la 15e saison des Kamen Rider de l’ère Heisei, la 28e au total.
La structure de chaque épisode est immuable : le héros humain se transforme en Kamen Rider ou combattant entomoïde pour lutter contre les monstres, les « Kaijin ».
Ce qui a changé depuis les débuts de la série afin de moderniser le concept et le faire correspondre à l’époque contemporaine, c’est que le combat des Kamen Riders est devenu moins manichéen. Les Kamen Riders de l’époque précédente combattaient une société secrète qui cherche à conquérir le monde. Mais au XXIe siècle, les relations entre les Kaijin et les Kamen Riders ne sont plus si simples. On voit parfois des Kaïjin qui ne veulent pas faire des victimes humaines et ceux qui collaborent avec les Kamen Riders. Il y a même eu des combats entre les Kamen Riders.
Du point de vue du design des personnages, le Kamen Rider n°1, celui qui a fixé une fois pour tout l’univers visuel des costumes, était basé sur le concept d’un « humain modifié » se transformant en entomoïde (humanoïde insecte) ressemblant à une sauterelle. Au fil des années, ce concept s’est trouvé décliné sur toutes les formes imaginables : des trains, des cartes de collection, des bagues…
Le dernier avatar de la famille des Kamen Riders, Gaim, est une figure flamboyante, mixant les apparences d’un samouraï en armure et ...d’un fruit !
Impossible de passer sous silence la « Ceinture de métamorphose », véritable symbole des Kamen Riders. La Ceinture de métamorphose est un accessoire essentiel chaque fois que le héros se transforme en Kamen Rider. Tous les jeunes japonais en ont rêvé pour Noël. Ces derniers temps, inévitable « modernisation », de nombreuses fonctions et dispositifs y ont été ajoutés : carte à puce, téléphone portable, clé USB et autre trouvailles typiques des nouvelles technologies.
L’exposition du 40e anniversaire
L’année dernière, pour fêter le 40e anniversaire de la série originale, l’exposition « Les arts du Kamen Rider » a été montée. Cette exposition retrace le passé de l’univers Kamen Rider et tourne toujours dans tout le pays. Des dessins originaux et des objets personnels de Ishinomori Shôtarô y sont présentés avec des figurines grandeur nature ainsi que les motos de tous les Kamen Riders. C’est une expérience unique, au plus près de l’univers des Kamen Riders. Lors de son passage au Musée d’Art de Niitsu, dans la préfecture de Niigata, de mai à juillet 2013, le musée a enregistré la plus forte affluence de son histoire.
Une famille venue de la ville de Niigata racontait que toute la famille était devenue fan de Kamen Rider depuis que les enfants, scolarisés en maternelle, ont découvert la saison « Kamen Rider OOO » en 2011. Leur père, un trentenaire : « Quand j’avais leur âge, la série avait été suspendue, je n’avais pas eu l’occasion de m’y intéresser de près. C’est en regardant les nouvelles saisons avec mes enfants que j’ai découvert quelque chose de réellement captivant, fourmillant de détails qui parlent aux adultes aussi bien qu’aux jeunes enfants. Je suis devenu encore plus fan qu’eux, je pense ! »
Et la maman de répliquer : « Au début, j’étais contre, pour ne pas favoriser les tendances de mon mari et de mes enfants à dépenser inconsidérément en produits Kamen Rider, comme la Ceinture de métamorphose, mais en fait, je suis devenue fan moi-même sans m’en rendre compte. Maintenant, je suis complètement amoureuse des beaux acteurs qui jouent les Kamen Riders ! »
L’exposition présente aussi toutes les chansons qui ont servi pour le générique des différentes saisons. Nous avons vu un grand-père apprendre la chanson de Kamen Rider n°1 à ses petits-fils.
Pour les adultes, c’est facile de se moquer de cet univers de fantaisie. Mais quand un héros réussit à captiver avec une telle constance trois générations d’enfants, c’est plus qu’un simple humanoïde avec un masque d’insecte qui dégomme des monstres, c’est quelque chose qui parle très profondément à la psyché japonaise, enraciné dans la culture japonaise.
(Remerciments : Musée d’Art de Niitsu de la ville de Niigata, Ishinomori Production Inc., TV Asahi, ADK, Toei Video, Toei)
©石森プロ
©石森プロ・テレビ朝日・ADK・東映ビデオ・東映