La modernité de l’esthétique traditionnelle

Une journée type dans une écurie de lutteurs de sumo

Culture Sport

Une écurie de sumo est le lieu où les lutteurs, les rikishi, s’entraînent, mais aussi où ils vivent ensemble. Chez Takadagawa, une écurie du quartier de Kiyosumi-shirakawa à Tokyo, nous avons pu les voir à l’entraînement dès le petit matin, mais aussi au repos plus tard dans la journée.

Trois autres membres dans l’écurie

À chaque écurie sont également rattachés un arbitre (gyôji), un annonceur (yobidashi) et un coiffeur (tokoyama). L’arbitre est connu pour présider aux combats dans l’arène en habit de cérémonie, mais il s’occupe également de la mise au point des annonces à diffuser et de la composition du tournoi, ainsi que de l’organisation logistique des tournées et de diverses tâches au sein de l’écurie. Une grande partie de son travail s’effectue dans les coulisses. L’annonceur yobidashi est pour sa part sur le devant de la scène lorsqu’il annonce les noms des lutteurs dans l’arène, mais c’est aussi lui qui construit et entretient cette même arène, entre autres missions. Le coiffeur est chargé de la confection du chignon des lutteurs.

Un sekitori, de retour dans sa chambre après le repas, se fait coiffer par Tokotetsu, le coiffeur attitré de l’écurie.

Pour les lutteurs de catégorie inférieure, la coiffure se fait dans le dortoir.

Après le repas, la sieste. L’après-midi est libre, sauf pour ceux qui sont de corvée de ménage, de lessive ou de cuisine.

L’écurie Takadagawa n’a pas de yobidashi attitré, mais deux arbitres y sont rattachés ; l’un d’entre eux est Shikimori Kandayû, 11e du nom, chef de la quarantaine d’arbitres de sumo (en juillet 2018). D’après lui, 80 % de son travail se déroule dans les coulisses. Il lui arrive aussi de servir d’interlocuteur compatissant pour aider les lutteurs à surmonter un passage difficile : « Notre rôle est de soutenir les rikishi dans leur travail, et notre fierté est de donner le meilleur de nous-mêmes pour eux, dans l’ombre. »

Shikimori Kandayû, arbitre (gyôji)

On dit que ce qui rend les lutteurs forts, c’est l’entraînement et le chanko (la nourriture). Les rikishi partagent le même quotidien, s’affrontent à l’entraînement et se soutiennent pendant les tournois. Ils grandissent ensemble, en tant que personne et que lutteur. C’est grâce à cette vie commune, rendue possible par l’oyakata et son épouse, les arbitres, l’annonceur et le coiffeur, qu’ils peuvent briller dans l’arène et au-dehors.

Le lutteur Kagayaki, de rang makuuchi

Le lutteur Ryûden, de rang makuuchi

Les tablettes de l’écurie Takadagawa, calligraphiées par Kandayû. Y figurent les noms du chef de l’écurie ainsi que de ses vingt lutteurs, deux arbitres et du coiffeur (effectifs au tournoi de mai 2018).

(Reportage et texte : Nippon.com. Photos : Hanai Tomoko. Avec la collaboration de Osumo-san, magazine web spécialisé dans l’univers du sumo.)

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