Promenade autour de la Tokyo Skytree

Rues commerçantes du « shitamachi »

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L’achèvement de la tour Tokyo Skytree attire une foule de badauds dans les quartiers anciens des environs, les faubourgs « shitamachi » (littéralement "ville basse") encore intacts. Pour ces ruelles, dont le principal attrait tient à l’atmosphère traditionnelle et à une forte couleur locale, cet afflux de visiteurs constitue à la fois une opportunité et un défi.

Une nouvelle étoile est née

La tour Tokyo Skytree a officiellement ouvert au public le 22 mai 2012. Plus de cinq millions de visiteurs se sont déplacés le premier mois, accueillis au pied de la tour et dans le centre commercial voisin par Sorakara-chan (la « petite fille venue du ciel »), la mascotte officielle de la tour aux joues roses et au sourire charmeur, coiffé d’une touffe de cheveux blonds en forme d’étoile. Le nombre de visiteurs devrait atteindre 32 millions dans l’année – plus qu’à Tokyo Disneyland en un an. D’après les prévisions des autorités locales, les retombées économiques de la tour Skytree devraient s’élever à 88 milliards de yens par an pour le seul arrondissement de Sumida.

La tour Tokyo Skytree vue de la gare Tôbu Hikifune. (Photo gracieusement fournie par l’office de tourisme « Visit Sumida »)

Pour l’heure du moins, les environs de la tour Skytree baignent encore dans une atmosphère « rétro » aux yeux des Japonais, avec leurs nombreux bâtiments et petits commerces inchangés depuis l’immédiat après-guerre — une éternité dans une ville qui semble inlassablement se réinventer. La nouvelle tour constitue un réel spectacle, visible à des kilomètres à la ronde. Dans les faubourgs shitamachi, où peu de grands immeubles sont capables de rivaliser avec elle, la tour Skytree est omniprésente, surgissant constamment entre les toits et les bâtiments, telle une échasse géante. Comme le mont Fuji dans les fameuses estampes du XIXe siècle représentant ces mêmes faubourgs, la tour Skytree paraît se trouver en embuscade à chaque coin de rue.

Oden : le goût surpasse nettement l’aspect visuel ! Encore un avatar de la tour Skytree.

Une série d’en-cas en forme de tour Skytree figure parmi les bonnes choses proposées par Daikokuya, une échoppe familiale qui fournit les aficionados du quartier depuis 60 ans en oden, ce ragoût de légumes, pâtés de poisson et tofu, un plat meilleur qu’il n’y paraît, le top de la street food en hiver.

On retrouve la nouvelle star du quartier quelques boutiques plus loin, chez le marchand de tofu Miyoshi Tôfu Kôbô, où un dessin original de la « Skytree » orne les paquets de tofu frais. « Dommage que vous ne soyez pas passés plus tôt », nous lance la commerçante alors que nous nous arrêtons pour prendre une photo. « Ma fille est plus photogénique que moi ! C’est son mari le patron, maintenant. Ils sont sortis en me confiant la boutique ! » Sur les murs, des posters avec les noms des cultivateurs de soja ; le marchand organise des voyages pendant lesquels les enfants du quartier vont planter du riz dans les rizières de ces agriculteurs de la préfecture de Chiba. Les liens communautaires sont nettement perceptibles.

Du tofu Skytree en vente chez Miyoshi.

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