Le Japon et l’écologie

Protégez le mont Fuji !

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Le mont Fuji a enfin été élevé au rang de patrimoine mondial. Son allure majestueuse fait la fierté du Japon, mais, dans le même temps, les déchets qui s’accumulent à son pied sont un réel problème. Pour que le Fuji continue à être le paysage de référence de l’âme japonaise, il faut avant tout s’attacher à la protection de son environnement.

L’inscription au patrimoine mondial peut être révoquée !

Mais malheureusement, on trouve toujours des décharges sauvages au pied du mont Fuji. Et les conditions d’accueil des alpinistes durant la haute saison, en été, sont encore précaires. Si l’inscription au patrimoine mondial attire davantage d’alpinistes, des problèmes insolubles apparaîtront.

Ôkawa Shinichi, employé du département de protection de l’environnement de la préfecture de Shizuoka, explique que « l’inscription au patrimoine mondial n’est pas un objectif, le véritable objectif, c’est de préserver l’environnement du mont Fuji. J’espère que l’inscription sera l’occasion de réfléchir à la protection de l’environnement et aux bons comportements. »

Face à l’augmentation attendue du nombre d’alpinistes, les préfectures de Yamanashi et Shizuoka, voisines du mont Fuji, ont décidé l’introduction dès cet été d’un droit d’entrée au mont Fuji dans le cadre du financement des actions de protection environnementale. Le montant de ce droit d’entrée a été provisoirement fixé à 1 000 yens, au titre d’une participation facultative pour une période de dix jours.

D’après les calculs de Kuriyama Kôichi, professeur en économie environnementale à l’université de Tokyo, ce montant devrait être fixé à 7 000 yens par personne pour effectivement limiter le nombre d’alpinistes. Pour lui, le débat sur cette question doit encore être approfondi.

Watanabe Toyohiro, professeur à l’université Tsuru et vétéran de la lutte pour la préservation du mont Fuji et son inscription au patrimoine mondial, se dit « heureux de la décision de l’UNESCO, mais inquiet de l’emballement suscité. »

Pour lui, « outre les problèmes de déchets, il reste énormément de questions à régler pour la sécurité des alpinistes, l’entretien des lieux et les restrictions d’exploitation, entre autres. En particulier, l’UNESCO a souligné l’absence d’un projet global pour la protection et la gestion du mont Fuji, une question qui doit être rapidement résolue. L’inscription au patrimoine mondial a déjà été retirée à certains sites dont l’environnement s’était dégradé. Pour que cela n’arrive pas au mont Fuji, des mesures sont nécessaires, notamment au niveau législatif. »

Le mont Fuji est maintenant inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, en tant que patrimoine culturel et non naturel, certes, mais c’est bien le magnifique environnement naturel du site qui a nourri cette culture. On dit du mont Fuji qu’il est le « symbole du Japon », le « paysage natif de l’âme japonaise ». Les Japonais sauront-ils continuer à préserver ce trésor ?

(D'après un original en japonais écrit par Toya Kôichi. Photo de titre : Office de tourisme de la Préfecture de Shizuoka)

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