Hatsumi Masaaki, le ninja vivant le plus célèbre du monde

Culture

Ils viennent du monde entier pour, ne serait-ce qu’un court moment, suivre l’enseignement de Hatsumi Masaaki, bientôt 90 ans, grand maître de ninjutsu. Cet homme, considéré comme le plus célèbre ninja du monde, a passé la moitié de son existence à transmettre l’essence de ses techniques ancestrales. Il nous démontre ici que le ninjutsu n’est pas une légende, mais un art martial encore bien vivace à travers ses centaines de milliers de disciples.

Hatsumi Masaaki Hatsumi Masaaki

Né dans la préfecture de Chiba en 1931. Le 34e grand maître de la tradition du Togakushi Ninjutsu. À l’âge de 27 ans, après s’être formé à différents arts martiaux depuis sa petite enfance, il se lie à l’enseignement de Takamatsu Toshitsugu. C’est sous la férule de ce maître qu’il pratique le kobudô, les arts martiaux anciens, pendant 15 ans. En 1958, il hérite de Takamatsu 9 traditions d’arts martiaux qu’il refonde sous le nom de « Voie martiale du Bujinkan » (Bujinkan budô), et établit le dôjô éponyme. À l’invitation du FBI, il enseigne l’autodéfense à l’étranger, et dans une cinquantaine de pays pendant 25 ans. Auteur d’une douzaine d’ouvrages sur les arts martiaux.

Le Tigre de Mongolie fut son maître

Quels furent les débuts de Hatsumi Masaaki sur la voie des arts martiaux ? Par quel chemin est-il lui-même passé avant de devenir un maître parmi les maîtres ?

« Dans mon enfance, c’était la guerre, l’enseignement des arts martiaux était fortement promu. J’ai appris le karaté, la boxe, le combat à la baïonnette, etc. J’ai progressé jusqu’à devenir 5e dan de judo. Quand j’ai eu une vingtaine d’années, j’enseignais le judo à la base militaire américaine de Tachikawa, et je me suis aperçu que des champions japonais reconnus se faisaient battre les uns après les autres par des Américains amateurs. Les arts martiaux que j’avais appris n’étaient d’aucune valeur contre des Occidentaux de grande taille qui se battaient en force. »

C’est alors que Hatsumi Masaaki a fait la connaissance de Takamatsu Toshitsugu, surnommé « le Tigre de Mongolie ».

« Maître Takamatsu n’enseignait pas seulement le ninjutsu, il l’avait pratiqué sur le terrain en Chine pendant dix ans, c’était un véritable ninja. J’ai littéralement été pétrifié par son aura, quand je l’ai rencontré pour la première fois. Je lui ai immédiatement demandé de bien vouloir me recevoir comme affilié, et au bout de nombreuses années d’entraînement, grâce à son enseignement, ma maîtrise du combat est réellement devenue efficace. C’est lui qui a fait de moi celui que je suis aujourd’hui. »

Devenu disciple de Maître Takamatsu à l’âge de 27 ans, il suivit son enseignement pendant 15 ans, jusqu’au décès de celui-ci. Quasiment chaque semaine, il prenait le train de nuit, de Noda à Kashihara, dans la préfecture de Nara, pour aller s’entraîner auprès de son maître. Aujourd’hui, dans le dôjô du Bujinkan, au-dessus de l’autel shintô, trône un portrait photographique de grandes dimensions de Takamatsu : « Il me protège toujours », explique Maître Hatsumi avec une expression tranquille.

La photographie de Maître Takamatsu Toshitsugu est honorée au-dessus de l’autel des divinités shintô.

À la fin de la trentaine, Maître Hatsumi, qui avait reçu la transmission de 9 écoles de ninjutsu, dont la Togakushi-ryû, de son maître Takamatsu, fonda alors le Bujinkan et commença à son tour à enseigner. Puis, à 50 ans, il commença à voyager et à dispenser son enseignement dans plus de 50 pays à travers le monde, pendant une période de 25 ans : les États-Unis, l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Amérique du Sud…

Son enseignement basé sur la pratique gagna rapidement une très haute réputation, au point qu’il fut invité par les forces spéciales américaines et britanniques à dispenser des séminaires de self-défense. Le maître a gardé les présents et les certificats reçus en remerciement à cette époque. C’est également lui qui forma les acteurs en technique ninjutsu pour le film de James Bond On ne meurt que deux fois, de 1967. Il est citoyen d’honneur de plusieurs villes, parmi lesquelles Los Angeles, Atlanta, et d’autres.

La plaque de bois du Bujinkan à l’entrée du dôjô, calligraphiée par Maître Hatsumi.

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