Du Baron Nishi à Oiwa Yoshiaki : 92 ans d’attente pour une nouvelle médaille japonaise aux sports équestres

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Oiwa Yoshiaki le 29 juillet au château de Versailles
Oiwa Yoshiaki le 29 juillet au château de Versailles

La médaille de bronze obtenue lundi aux sports équestres par l’équipe nippone, menée par Oiwa Yoshiaki, est l’un des moments les plus mémorables de ces Jeux de Paris pour le Japon.

En effet, la dernière médaille gagnée par l’Archipel aux sports équestres remonte à 1932, lors des Jeux de Los Angeles. Nishi Takeichi, plus connu sous le nom de « Baron Nishi », avait décroché l’or.

« On a gagné », avait annoncé Nishi aux journalistes assemblés autour de lui après la course, rendant à son cheval Uranus un hommage bien mérité. Le lendemain, les journaux chantaient les louanges du Baron Nishi, qui, bien que simple lieutenant, n’en était pas moins un authentique aristocrate dans l’éphémère hiérarchie nobiliaire du Japon.

Avant même son exploit sportif, sa fortune, son aisance et son anglais courant, acquis au cours d’un voyage effectué deux ans plus tôt à travers les États-Unis et l’Europe, l’avaient rendu célèbre à Los Angeles. Nishi exerçait une telle fascination qu’il parvint à s’introduire dans le cercle fermé des vedettes de cinéma, frayant avec des célébrités comme Douglas Fairbanks et Mary Pickford. Avant son retour au Japon, il avait été élevé au rang de citoyen d’honneur de Los Angeles.

Les sports équestres ont été introduits pour la première fois aux olympiades de Paris en 1900. Si aujourd’hui, les hommes et les femmes peuvent concourir sans distinction, la compétition était autrefois réservée aux militaires, comme le lieutenant Nishi.

Après sa médaille d’or, le Baron Nishi n’a pas eu d’autres accomplissements majeurs. Le caractère insulaire du Japon était un obstacle à la compétition au niveau international. Les épreuves équestres des Jeux sont de style britannique, l’adaptation était compliquée. Les voyages à l’étranger pour cette épreuve apportaient leur lot de problèmes, dont le transport des chevaux, leur coût et leur mise en quarantaine. Le Japon n’arrivait pas à atteindre le niveau de compétitivité des nations occidentales.

C’est Oiwa Yoshiaki qui a pu renverser la donne. Parti en Europe en 2001, il a eu la chance de faire équipe avec un cheval puissant. Affectueusement appelé « Yoshi », Oiwa a permis de transformer l’image des professionnels étrangers sur les cavaliers japonais.

Avec l’aide de la Japan Central Racing Association, entre autres, de nombreux athlètes ont pu s’installer à l’étranger. Les quatre cavaliers participant aux Jeux de Paris 2024 vivent en Grande-Bretagne, où le concours complet d’équitation (CCE) est en plein essor. Les capacités équestres du Japon ont pu ainsi grandement s’améliorer grâce à un soutien accru des professionnels de la discipline et aux changements du cadre des entraînements.

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