Le Brésil s’excuse pour la première fois pour les persécutions des immigrants japonais

Société International

Le gouvernement brésilien a émis pour la première fois ses excuses officielles jeudi pour les persécutions que les immigrants japonais ont subies pendant la Seconde Guerre mondiale.

La commission d’amnistie, un organe consultatif du gouvernement, a décidé à l’unanimité de présenter des excuses 79 ans après le conflit.

« Il est impossible d’effacer les atrocités commises envers nos parents et grands-parents, mais nous pouvons en tirer des leçons pour éviter de reproduire un tel drame », a dit Okuhara Mario Jun, un descendant d’immigrant japonais (nikkei-jin).

En juillet 1943, le Brésil a ordonné d’expulser quelque 6 500 immigrants japonais de la ville de Santos, sur la côte sud-est, car soupçonnés de rapports d’espionnage sur une série de naufrages de navires marchands. Ils ont ensuite été placés dans des centres de détention. Par ailleurs après la guerre, 170 nikkei-jin considérés comme dangereux car ils affirmaient que le Japon avait gagné le conflit, ont été emprisonnés sur une île.

La commission d’amnistie, créée en 2002, examine les violations des droits de l’homme commises entre 1946 et 1988, lorsque le Brésil était sous l’influence d’une dictature et d’un régime militaire, et juge en fonction d’émettre des excuses et des compensations. Si les nikkei-jin n’ont pas demandé de dédommagements financiers, ils ont affirmé que les persécutions existaient depuis la guerre et que les expulsions forcées devaient également être couvertes. En juin 2010, la commission a finalement décidé de ne pas faire d’excuses, mais après un changement de gouvernement l’année suivante, les membres de la commission ont été remplacés et le sujet a alors été de nouveau mis sur la table.

Le représentant des descendants d'immigrants japonais avec la présidente de la commission d'amnistie Enea Almeida, après la décision de donner des excuses officielles, le 25 juillet.
Le représentant des descendants d’immigrants japonais avec la présidente de la commission d’amnistie Enea Almeida, après la décision de donner des excuses officielles, le 25 juillet.

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