Stérilisations forcées au nom de l’eugénisme : « Je suis profondément désolé », a dit le Premier ministre japonais

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Mercredi 17 juillet, le Premier ministre Kishida Fumio a présenté ses excuses directement aux victimes des stérilisations forcées, qui avaient été conduites au nom d’une loi sur l’eugénisme, aujourd’hui abrogée.

« La responsabilité du gouvernement est extrêmement lourde », a-t-il dit lors d’une réunion tenue dans ses bureaux. « Je suis profondément désolé. »

« Cet ancienne loi était une violation inexcusable des droits humains, et elle avait bafoué la dignité de l’individu. »

Le dirigeant japonais a fait savoir qu’il comptait discuter avec le parti au pouvoir et l’opposition afin de mettre en place le plus rapidement possible un plan de dédommagement des victimes.

Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1970, la « Loi de protection eugénique » donnait le droit à des stérilisations forcées dans l'« intérêt public » pour les personnes atteintes de handicaps mentaux héréditaires et d’autres pathologies d’ordre génétique. Certains membres de gouvernement de la période d’après-guerre craignaient que la qualité de la population japonaise se dégrade, et cherchaient à limiter au possible les risques d’une « mauvais sélection ». Environ 16 000 personnes ont ainsi subi des stérilisations sans leur consentement. La loi a été abrogée en 1996.

Le 3 juillet dernier, la Cour suprême japonaise avait jugé cette législation comme étant inconstitutionnelle, reconnaissant la responsabilité de l’État et lui ordonnant de payer des dommages et intérêts. Le président de la cour avait de plus décidé de ne pas appliquer le délai de prescription de 20 ans, rendant la victoire totale pour les plaignants.

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