Maladie de Minamata : des victimes ont obtenu gain de cause
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Le 27 septembre, le tribunal du district d’Osaka a reconnu 128 personnes comme souffrant de la maladie de Minamata, un empoisonnement au mercure provoqué par le rejet d’eau industrielle nocive.
Ces plaignants clamaient qu’ils avaient été injustement écartés du programme spécial d’assistance aux victimes de ce scandale de pollution, et ont demandé 4,75 millions de yens (30 000 euros) de dédommagements pour chacun d’entre eux, un montant que le juge a finalement abaissé à 2,75 millions (17 000 euros).
Cette décision est la toute première d’une série de poursuites engagées aux tribunaux de Tokyo, Niigata, Kumamoto et Osaka, et elle pourrait grandement influencer les procès ultérieurs, dans lesquels 1 800 plaignants sont actuellement impliqués.
La maladie de Minamata était causée par le mercure contenu dans les eaux usées que l’usine de production d’acétaldéhyde de Chisso (Shin Nihon Chisso Hiryô), située dans la ville de Minamata (préfecture de Kumamoto), rejetait dans la mer depuis 1932. Elle a été reconnue officiellement en 1956. Les êtres humains contractaient cette grave pathologie en consommant du poisson et des coquillages locaux, causant alors une variété de problèmes neurologiques, allant de déficits tactiles dans les membres, de perte de l’audition et de la vision, aux convulsions, à la paralysie et à la mort. Les malades souffraient en outre d’être stigmatisés par la communauté locale.
Aujourd’hui encore, des handicaps très lourds sont constatés. Des enfants sont nés avec des affections neurologiques sévères dues aux conséquences de la maladie sur l’utérus de leurs mères (maladie de Minamata fœtale).
La même maladie avait été identifiée dans la préfecture de Niigata en 1965, à une époque où la recherche sur les causes de la maladie de Minamata et les mesures pour y remédier prenaient du retard. Dans ce second cas, le responsable était l’usine de Shôwa Denkô, implantée dans le village de Kanose, qui produisait de l’acetaldéhyde, comme Chisso, et rejetait ses eaux usées dans la rivière Agano.
Il a fallu néanmoins attendre septembre 1968 pour que le gouvernement japonais reconnaisse officiellement la cause de ces deux épisodes de la maladie de Minamata.
Cette tragédie sanitaire a été portée à la connaissance du monde entier par le photographe américain William Eugene Smith, qui passa plus de trois ans dans le village de pêcheurs de Minamata, documentant les dégâts de cette affaire par ses photographies.
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