« Ma douleur est grande » : Kishida Fumio exprime sa peine envers les travailleurs coréens réquisitionnés par le Japon militariste
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Le 7 avril lors de sa visite à Séoul, le Premier ministre Kishida Fumio a tenu une conférence de presse conjointe avec le président sud-coréen Yoon Suk-yeol. Le dirigeant nippon a exprimé sa peine pour les souffrances endurées par les travailleurs coréens réquisitionnés par le Japon militariste lors de la guerre.
« Ma douleur est grande en pensant aux affres et aux difficultés auxquelles de nombreuses personnes ont dû faire face en ces temps si sévères », a-t-il dit.
Kishida a déclaré qu’en tant que chef d’État, il avait l’intention de poursuivre les efforts de ses prédécesseurs dans la reconnaissance de l’histoire et de garder cette position inébranlable.
Les relations entre les deux pays ont longtemps été empoisonnées par des sujets d’ordre historique, mais depuis la nomination de Yoon, les discussions vers un apaisement des tensions semblent déboucher sur des résultats positifs. Ils ont par exemple repris « la diplomatie de la navette », ou la visite bilatérale régulière, qui avait été interrompue depuis 2011.
De 1910 à 1945, la Corée était sous domination japonaise, et de nombreux citoyens ont dû être employés dans des entreprises nippones afin de servir l’effort de militarisation. Celles-ci leur avaient garanti un salaire préalablement fixé, mais une partie de ces rémunérations n’avait pas été payée. Les travailleurs coréens accusaient également le Japon de leur avoir fait subir des traitements discriminatoires.
Tokyo et Séoul avaient officiellement normalisé leurs relations en 1965 en signant « l’Accord relatif à la solution des problèmes concernant les biens et les droits de réclamation » afin de régler définitivement cette affaire, et le Japon avait déjà procédé à des versements importants. Et si les plaignants avaient de nombreuses fois été déboutés de leurs demandes de dédommagements, un dernier recours à la Cour suprême sud-coréenne leur avait permis d’obtenir gain de cause en 2018.
Une issue a peut-être été trouvée en mars dernier, quand le gouvernement sud-coréen a annoncé la création d’une fondation d’intérêt public, la Fondation pour les victimes de la mobilisation forcée par le Japon impérial, qui se chargera de payer les dommages réclamés par les plaignants coréens qui avaient attaqué en justice des entreprises japonaises, comme Nippon Steel & Sumitomo Metal Corporation. « Cette décision traduit la volonté d’établir des relations bilatérales tournées vers l’avenir », avait déclaré le président Yoon.
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