« Je m’étais retrouvé en enfer » : le réalisateur japonais détenu au Myanmar raconte son calvaire
Actualités
International- English
- 日本語
- 简体字
- 繁體字
- Français
- Español
- العربية
- Русский
Kubota Tôru, le réalisateur japonais de documentaire qui avait passé trois mois dans les geôles de Yangon, au Myanmar, puis relâché il y a deux semaines, a parlé de son expérience en conférence de presse.
Alors qu’il s’éteint rendu dans ce pays pour participer à des œuvres de charité, l’homme de 26 ans explique qu’en voyant certaines personnes dont la liberté et la vie étaient menacées, il avait eu envie de filmer les protestations des citoyens contre la junte militaire, au pouvoir depuis leur coup d’État du 1er février 2021.
C’est alors qu’il s’était fait arrêter par les autorités le 31 juillet, puis emmener à la prison d’Isein, où sont détenus de nombreux opposants politiques.
« J’avais sous-estimé la situation là-bas », a-t-il confié aux journalistes.
Il raconte qu’il avait été forcé de se faire photographier en tenant une pancarte sur laquelle figuraient des messages montrant qu’il était un agitateur lors de manifestations. Il a également décrit s’être « retrouvé en enfer » après que la police a découvert dans ses affaires des images montrant la minorité musulmane des Rohingyas, persécutée par les militaires. « On m’a jeté dans une pièce de deux mètres sur cinq, où s’entassaient déjà plus de 20 personnes. La lumière n’y pénétrait pas et on dormait les uns sur les autres. »
Kubota Tôru avait été condamné à une peine de sept ans pour sédition et violation d’une loi sur les communications électroniques, puis de trois ans supplémentaires pour violation d’une loi de contrôle de l’immigration, car il était accusé d’avoir pénétré sur le sol national avec un visa de touriste alors que ses activités étaient toutes autres.
Il a fini par être gracié à la mi-novembre et a pu retourner au Japon.
[Copyright The Jiji Press, Ltd.]