La Corée du Sud « profondément déçue » par le Japon qui recommande un site polémique au patrimoine mondial de l’Unesco
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Le ministre japonais des Affaires étrangères Hayashi Yoshimasa s’est entretenu par visio-conférence avec son homologue sud-coréen Chung Eui-yong le 3 février. Ce dernier s’est dit « profondément déçu » par la décision du Japon d’avoir recommandé les mines de Sado Kinzan pour une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, affirmant que des Coréens avaient été forcés d’y travailler pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le site se trouve sur l’île de Sado, dans la préfecture de Niigata.
Le ministre Hayashi a quant à lui fait savoir qu’il n’acceptait pas ce genre d’affirmations directes, les jugeant « regrettables ».
La mine de Sado Kinzan a été un important lieu de production d’or et d’argent, et placé sous le contrôle direct du shogun Tokugawa Ieyasu à partir de 1603. Rachetée par le conglomérat Mitsubishi en 1896, la mine atteint son apogée de production vers 1940, permettant de satisfaire les ambitions du Japon en temps de guerre. L’exploitation de la mine a perduré jusqu’à la fin du XXe siècle, et il est possible de la visiter aujourd’hui. (Voir notre article : La mine de Sado Kinzan, de l’or en abondance pour renforcer le Japon)
Le ministre sud-coréen a également mis sur le tapis la polémique concernant un autre site déjà inscrit sur la liste de l’Unesco, l’île de Gunkan-jima, faisant remarquer que le Japon n’avait toujours pas tenu sa promesse de fournir des explications sur les traitements discriminatoires qu’auraient subi les travailleurs coréens sur ce lieu pendant la guerre (de 1910 à 1945, la Corée était sous domination japonaise, et de nombreux habitants ont dû être employés dans des entreprises nippones durant cette période).
Gunkan-jima, dans la préfecture de Nagasaki, est enregistré depuis 2015 sur la liste de l’Unesco sous le nom « Sites de la révolution industrielle Meiji ». Chacun d’entre eux ayant joué un rôle majeur dans l’industrialisation du Japon entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. (Voir notre article : Gunkan-jima, l’île abandonnée)
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