JO: L'athlète biélorusse fugitive est arrivée en Pologne
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par Alicja Ptak et Gabrielle Tétrault-Farber
VARSOVIE/TOKYO (Reuters) - L'athlète biélorusse Kristsina Tsimanouskaïa, qui a manqué dimanche d'être rapatriée de force dans son pays après avoir émis des critiques à l'encontre de ses entraîneurs aux Jeux olympiques de Tokyo, est arrivée mercredi en Pologne où un visa humanitaire lui a été accordé.
Après avoir passé deux nuits à l'ambassade de Pologne au Japon, la sprinteuse âgée de 24 ans est arrivée mercredi soir dans la capitale Varsovie après une escale à Vienne dans l'après-midi. Elle avait quitté Tokyo à bord d'un vol Austrian Airlines.
Via Twitter, le ministre polonais adjoint des Affaires étrangères a déclaré que le pays "continue de montrer sa solidarité et son soutien". Marcin Przydacz a confirmé l'arrivée de Kristsina Tsimanouskaïa et remercié les diplomates ayant facilité son voyage.
Une poignée de Biélorusses attendaient l'athlète à l'aéroport de Varsovie. "Nous sommes ici pour soutenir notre compatriote, qui a dit la vérité sur ce qui se passe dans le sport biélorusse", a déclaré Eugene Dudkin, étudiant de 31 ans, venu en Pologne après avoir été placé en détention pendant une nuit par la police biélorusse pour avoir manifesté.
Aucun représentant du ministère biélorusse de l'Intérieur n'a pu être joint dans l'immédiat pour un commentaire sur la sécurité de Kristsina Tsimanouskaïa. Jusqu'à présent, les représentants de Minsk ont effectué peu de déclarations publiques sur le cas de l'athlète.
Cette affaire, en marge des Jeux olympiques de Tokyo, a de nouveau mis en lumière la situation politique en Biélorussie, plus de deux mois après l'arrestation du journaliste dissident Roman Protassevitch, suivie de sanctions de la part des grandes puissances occidentales.
Les vastes manifestations organisées pour contester la réélection, jugée frauduleuse, d'Alexandre Loukachenko le 9 août 2020 ont été sévèrement réprimées, et la plupart des chefs de file de l'opposition sont emprisonnés ou ont été contraints à l'exil.
Par ailleurs, un militant d'opposition biélorusse en exil en Ukraine a été retrouvé mort pendu tôt mardi matin dans un parc situé près de son domicile à Kiev et la police ukrainienne a ouvert une enquête pour meurtre.
Une source gouvernementale polonaise avait fait part dans la journée de son inquiétude après la diffusion d'informations sur le vol qu'avait emprunté Kristsina Tsimanouskaïa, citant "quelques craintes en matière de sécurité".
Cette source a explicitement fait référence au détournement vers Minsk fin mai d'un avion commercial sur ordre du président biélorusse Alexandre Loukachenko, afin de permettre l'arrestation de Roman Protassevitch.
Le Comité international olympique (CIO) a annoncé mercredi avoir reçu un rapport de la délégation biélorusse dans le cadre de l'enquête lancée après que Kristsina Tsimanouskaïa a déclaré avoir manqué d'être rapatriée de force en Biélorussie dimanche, comme rapporté initialement par Reuters.
"Le CIO ouvre une commission disciplinaire pour établir les faits dans ce dossier", a-t-il précisé.
(Reportage Gabrielle Tétrault-Farber et Antoni Slodkowski à Tokyo, Alicja Ptak et Alan Charlish à Varsovie, Ayhan Uyanik à Vienne, avec la contribution de Karolos Grohmann, Parniyan Zemaryalai, Akira Tomoshige, Angie Teo, Pak Yiu; version française Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)
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