Les courses de Formula E débarquent pour la première fois à Tokyo

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Le 30 mars 2024, Tokyo accueillera la cinquième course de Formule E de la saison 2024. La capitale verra certains des véhicules électriques les plus rapides du monde rivaliser au cours d’un évènement à couper le souffle. Pour les constructeurs, ce sera l’occasion de dévoiler leurs dernières avancées dans le domaine des technologies à zéro émission. En fin d’article se trouve le calendrier des compétitions.

Qu’est-ce qui fait l’originalité de la Formule E ?

Bien qu’on qualifie souvent ces compétitions de « Formule 1 électrique », les fans ne doivent pas s’attendre au même niveau d’intensité que lors d’une course de F1. Les spectateurs ne seront pas ici impressionnés par le rugissement des moteurs, considéré par beaucoup comme un point fort du sport automobile. En lieu et place de cela, ils n’entendront qu’un sifflement électrique accompagné par le bruit des pneus sur le bitume. C’est pour cette raison que certains observateurs de la Formule E ont comparé cette compétition à « une version à grande échelle d’une course de voitures télécommandées ».

Le budget alloué à la Formule E est nettement inférieur à celui des courses de F1. Selon le site officiel de Red Bull Racing, l’une des meilleures équipes de cette catégorie de sport automobile, le budget annuel moyen d’une équipe de Formule E est de 13 millions d’euros, soit moins d’un dixième de celui d’une grande équipe de F1, qui est de près de 145 millions d’euros.

Le concept même de la Formule E est en vérité complètement différent de celui de la F1, qui bénéficie de sommes d’argent considérables et d’une grande expertise technique pour poursuivre sa quête de la création des voitures les plus rapides du monde.

Le fait que les voitures de Formule E produisent moins de bruit que les voitures de F1 peut être vu comme un avantage caché, puisque pour cette raison, les courses peuvent se dérouler en milieu urbain plutôt que sur des circuits périphériques, et qu’elles peuvent également avoir lieu la nuit. Les courses de Formule E se déroulent ainsi dans des grandes métropoles telles que Rome, New York, Londres ou Paris. La FIA a intentionnellement souhaité ces différences entre ces deux compétitions, afin de garantir qu’elles puissent coexister et prospérer.

Un autre effort met symboliquement l’accent sur l’aspect écologique de ce sport : les voitures de Formule E sont transportées par bateau plutôt que par avion-cargo.

Les arrêts aux stands en Formule E : un changement complet de véhicule

Les courses de F1 se déroulent sur une distance minimale de 305 kilomètres (à l’exception de la course de Monaco, qui fait 260 kilomètres) et durent entre 90 et 120 minutes. Les courses de Formule E suivent pour leur part un plan précis de « 45 minutes plus un tour ». La puissance maximale d’une voiture de Formule E est de 200 kilowatts (270 chevaux, contre plus de 800 chevaux pour la F1). Les pilotes peuvent toutefois augmenter leur puissance pendant des périodes limitées pendant les courses en utilisant certaines fonctions : le « mode attaque » fournit 25 kilowatts supplémentaires, et le « fanboost » procure un gain de 50 kilowatts. Ces fonctions additionnelles sont pleinement intégrées dans la stratégie de chaque équipe. Si la vitesse maximale d’une voiture de F1 est de plus de 380 kilomètres par heure, les véhicules de Formule E ne peuvent atteindre que 280 kilomètres par heure.

Et lors des arrêts au stand, les différences sont encore plus notables. En F1, les équipes choisissent parmi un total de sept types de pneus, allant de dur, moyen, mou jusqu’à ceux conçus pour être utilisés par temps de pluie. En revanche, afin de réduire les coûts, les voitures de Formule E n’utilisent qu’une seule catégorie de pneu. Et puisqu’une unique charge n’est pas suffisante pour qu’un véhicule termine une course entière (la capacité des batteries actuelles ne parviennent à tenir que 25 minutes environ), les pilotes changent tout simplement de voiture pendant leur arrêt au stand à mi-course.

Les points à surveiller pour la compétition de Formule E de Tokyo seront les parties du secteur riverain, centre logistique métropolitain très fréquenté, qui seront fermées au public, ainsi que la configuration technique du circuit, qui comprendra les rues principales, les chicanes et les virages en épingle à cheveux qui seront utilisés.

La course de Tokyo présentera des difficultés opérationnelles, telles que le placement de « zones de dégagement » sur les côtés des routes, d’autres mesures de sécurité, mais aussi la question de l’emplacement des tribunes. Malgré ces petits défis, la perspective de pouvoir bientôt voir des voitures de course surgir dans les rues de la zone riveraine de la capitale à des vitesses dépassant 200 kilomètres par heure promet d’être une expérience difficilement oubliable. Les fans de sport automobile apprécieront également la facilité d’accès au quartier par les transports en commun (22 minutes en prenant le métro aérien Yurikamome depuis la gare de Shimbashi, et 14 minutes depuis la gare d’Ôsaki via la ligne de train Rinkai).

Les paddocks du championnat de Paris. Les courses se tiennent intentionnellement dans des aires urbaines majeures telles que Paris, Londres ou Rome afin de promouvoir l’utilisation massive des véhicules électriques.  (© Federico Pestellini/Panoramic)
Les paddocks du championnat de Paris. Les courses se tiennent intentionnellement dans des aires urbaines majeures telles que Paris, Londres ou Rome afin de promouvoir l’utilisation massive des véhicules électriques. (© Federico Pestellini/Panoramic)

Calendrier des courses de Formula E de la saison 2024

13 janvier : Mexico, Mexique

26 et 27 janvier : Diriyah, Arabie Saoudite

16 mars : São Paulo, Brésil

30 mars : Tokyo, Japon

13 et 14 avril : Rome, Italie

27 avril : Monaco

11 et 12 mai : Berlin, Allemagne

25 mai : Shanghaï, Chine

29 juin : Portland, Oregon, États-Unis

20 et 21 juillet : Londres, Angleterre

(Photo de titre : les voitures de Formule E font la course devant la tour Eiffel à Paris. © Reuters.)

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