Les courses de Formula E débarquent pour la première fois à Tokyo

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Amano Hisaki [Profil]

Le 30 mars 2024, Tokyo accueillera la cinquième course de Formule E de la saison 2024. La capitale verra certains des véhicules électriques les plus rapides du monde rivaliser au cours d’un évènement à couper le souffle. Pour les constructeurs, ce sera l’occasion de dévoiler leurs dernières avancées dans le domaine des technologies à zéro émission. En fin d’article se trouve le calendrier des compétitions.

La « Formule 1 électrique »

La Formula E est l’un des quatre championnats majeurs accrédités par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) avec la Formule un (F1), le championnat du monde des rallyes (WRC) et le championnat du monde d’endurance FIA (WEC). Comme pour la F1, les automobiles sont des voitures « Formule », spécifiquement conçues pour la course, monoplaces, avec des roues découvertes et un cockpit ouvert. Les voitures de Formule E sont pour leur part alimentées par un moteur électrique plutôt que par un moteur à combustion interne, et c’est pour cette raison qu’elles sont communément surnommées les « F1 électriques ».

Alors que de nombreux pays tentent d’atteindre la neutralité carbone pour lutter contre le réchauffement climatique, l’industrie du sport automobile est également soumise à une forte pression pour trouver de nouvelles stratégies radicales afin de réduire son empreinte environnementale. Bien que des efforts aient été faits pour réduire les émissions de CO2 en introduisant, par exemple, des voitures de F1 hybrides, dotées à la fois d’un moteur thermique et d’un moteur électrique, les courses de Formule E adoptent pour leur part une approche novatrice face à ce problème. La compétition « e-Prix », à laquelle participent des constructeurs automobiles du monde entier dont Nissan, Mercedes-Benz, BMW, Porsche, Audi, Jaguar et Maserati, a fait ses débuts en 2014.

Une course de Formule E à Paris en 2018. Un circuit spécial d’environ 2 kilomètres avait été créé autour de l’Hôtel des Invalides. (© Federico Pestellini/Panoramic)
Une course de Formule E à Paris en 2018. Un circuit spécial d’environ 2 kilomètres avait été créé autour de l’Hôtel des Invalides. (© Federico Pestellini/Panoramic)

L’une des voitures Nissan de la saison 2023. La taille d’une automobile de Formule E est presque la même que celle d’une F1. Mais contrairement aux voitures F1, le châssis de presque toutes les Formule E est construit par Spark Racing Technology, et chaque équipe de course fournit le groupe motopropulseur, la transmission, l’onduleur et la suspension arrière. (© Nissan)
L’une des voitures Nissan de la saison 2023. La taille d’une automobile de Formule E est presque la même que celle d’une F1. Mais contrairement aux voitures F1, le châssis de presque toutes les Formule E est construit par Spark Racing Technology, et chaque équipe de course fournit le groupe motopropulseur, la transmission, l’onduleur et la suspension arrière. (© Nissan)

Zéro émission

La gouverneure de Tokyo, Koike Yuriko, a décrit la Formule E comme « l’un des symboles des initiatives zéro émission ».

La capitale nippone travaille à l’élimination pratique de toutes les émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2050. Deux des façons dont le gouvernement métropolitain essaie d’atteindre son objectif sont les suivantes : tout d’abord, réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % (avec comme point de comparaison l’année 2000) d’ici à 2030, mais aussi s’assurer que 100 % des nouveaux véhicules particuliers vendus à Tokyo soient électriques ou bien à carburant alternatif (notamment les hybrides, les voitures à pile à combustible, et les autres types d’automobiles qui n’utilisent pas 100 % d’essence) pour cette même année.

La course de Formule E de Tokyo offre une chance de promouvoir ces initiatives, que ce soit au Japon ou à l’étranger.

Koike Yuriko a déclaré : « Nous espérons que la tenue de cette course de Formule E dans la zone riveraine de notre capitale, ainsi que le développement de Tokyo en tant que ville durable de nouvelle génération, aidera à promouvoir la diffusion des véhicules à zéro émission. Au même moment, cela nous donne une opportunité parfaite pour montrer au monde ce que Tokyo a à offrir, et d’augmenter ainsi sa présence sur le plan mondial. »

Le gouvernement métropolitain a également choisi de tenir la campagne Tokyo ZEV Action au moment où l’organisation de cette course a été décidée. Le 2 juillet 2023, les voitures qui participeront à la course ont été exposées le long de Gyôkô-dôri, une rue du quartier de Marunouchi à Tokyo, dans le cadre de l’événement de lancement de la course.

Des pilotes en compétition le 20 septembre 2020 sur le premier circuit routier public du Japon à Gôtsu, dans la préfecture de Shimane. (Avec l’aimable autorisation du A1 City Race Club. © Jiji)
Des pilotes en compétition le 20 septembre 2020 sur le premier circuit routier public du Japon à Gôtsu, dans la préfecture de Shimane. (Avec l’aimable autorisation du A1 City Race Club. © Jiji)

Bien que les détails du circuit urbain dans l’aire riveraine de Tokyo n’aient pas encore été tous révélés, il est fort probable qu’il s’agisse d’une course de 3 kilomètres qui passera par le Tokyo Big Sight, un lieu d’exposition international qui a abrité le centre de presse des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo.

La zone riveraine de l’arrondissement de Kôtô, dans laquelle se tiendra la course de Formula E de Tokyo. Le circuit devrait emmener les pilotes autour du Tokyo Big Sight. (© Pixta)
La zone riveraine de l’arrondissement de Kôtô, dans laquelle se tiendra la course de Formula E de Tokyo. Le circuit devrait emmener les pilotes autour du Tokyo Big Sight. (© Pixta)

Suite > Qu’est-ce qui fait l’originalité de la Formule E ?

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Amano HisakiArticles de l'auteur

Né à Akita en 1961, Amano Hisaki est diplômé de l’université Waseda (département d'économie de la faculté des sciences politiques et économiques) et de l’université pour étrangers de Pérouse (département langue et culture italiennes). Il a travaillé une vingtaine d’années comme journaliste sportif au Mainichi Shimbun avant de devenir traducteur et rédacteur freelance.

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