En plongée avec Uminchu Saburô, le virtuose de la chasse sous-marine dans les îles Yaeyama

Images Personnages Environnement

Les îles Yaeyama sont situées à 400 km au sud-ouest de l’île principale d’Okinawa. Dans cette vaste étendue marine, des pêcheurs appelés uminchu chassent leurs proies en utilisant des méthodes de pêche traditionnelles. Shimoji Seiei est l’un d’eux, on le surnomme « Uminchu Saburô». Armé de son seul harpon, il lutte avec les poissons, et son adresse à la chasse sous-marine est légendaire. Un photographe l’a suivi pendant plus de 20 ans.

Un indispensable sens de la gestion

Sous l’eau, Saburô utilise ses palmes comme un poisson le ferait de ses nageoires pectorales et caudales, au moment de harponner tous ses muscles sont souples et tendus comme un ressort.

À l’approche d’une proie, il se déplace lentement et utilise ses palmes aussi finement qu’un poisson userait de ses nageoires pectorales.

À l’approche d’une proie, il se déplace lentement et utilise ses palmes aussi finement qu’un poisson userait de ses nageoires pectorales.

Quand il chasse une proie éloignée, Saburô agite ses palmes avec force, comme un poisson le ferait avec sa nageoire caudale.

Quand il chasse une proie éloignée, Saburô agite ses palmes avec force, comme un poisson le ferait avec sa nageoire caudale.

Affronter de gros poissons faisant plusieurs dizaines de kilos, c’est comme chasser un animal sauvage, les corps s’entrechoquent.

Corps à corps avec une bonite de 45 kilos. Un poisson de cette taille a la capacité d’entraîner un homme au fond des eaux.

Corps à corps avec une bonite de 45 kilos. Un poisson de cette taille a la capacité d’entraîner un homme au fond des eaux.

Quand ils ciblent une proie, les pêcheurs doivent tenir compte du prix escompté à la criée pour que leur pêche soit efficace, car une fois sur site ils doivent prendre des décisions très rapides quant au choix des poissons à harponner. Dans un contexte de plus en plus difficile pour l’industrie de la pêche, la hausse du carburant et la baisse du prix de vente des poissons, un sens aigu de la gestion est indispensable. Les pêcheurs modernes ne peuvent plus se contenter d’être de remarquables techniciens, maîtres de leur art.

Les pêcheurs de l’île d’Ishigaki n’ont jamais été en reste quand il a s’agi d’intégrer les nouvelles technologies, ils ont très vite adopté les palmes et les combinaisons de plongée, ainsi que la plongée avec scaphandre (l’air est pompé grâce à un compresseur installé à bord d’un bateau), ou avec bouteilles. Les méthodes de pêche traditionnelles ont progressivement été adaptées et perdurent encore aujourd’hui, grâce aux innovations technologiques adaptées aux besoins de l’époque et du marché.

Capture d’une bonite. Dans les zones de pêche profondes, on utilise des équipements de plongée sous-marine avec bouteilles ou scaphandre.

Capture d’une bonite. Dans les zones de pêche profondes, on utilise des équipements de plongée sous-marine avec bouteilles ou scaphandre.

Pourtant le nombre de méthodes de pêche a diminué à Okinawa au cours des 20 dernières années, car plusieurs techniques traditionnelles ont fini par tomber en désuétude. Les jeunes se concentrent désormais sur l’aquaculture des algues mozuku, au meilleur rendement, plus économique et plus technique, ou privilégient la pêche au thon à la ligne.

Une heure aura suffi pour cette belle pêche, de gros irabuchâ et de nombreux jinnâ.

Une heure aura suffi pour cette belle pêche, de gros irabuchâ et de nombreux jinnâ.

Voici pourquoi la vie de Saburô est remarquable. Il incarne à mes yeux une certaine forme de vie primitive et je voudrais donner à voir cette relation brute à la nature qui n’existe pas dans les métropoles. Je continuerai à suivre Uminchu Saburô, me tenir derrière lui à l’affût, prêt à capturer chaque instant décisif.

Après la pêche, il faut rentrer. Lui qui a pour bureau les récifs coralliens des îles Yaeyama et toute la mer qui s’étend au-delà.

Après la pêche, il faut rentrer. Lui qui a pour bureau les récifs coralliens des îles Yaeyama et toute la mer qui s’étend au-delà.

(Photo de titre : Saburô harponne un mérou de 25 kilos dans une grotte sous-marine.)

Tags

environnement Okinawa photographie mer poisson île personnalité

Autres articles de ce dossier