[Galerie photos] Les paysages montagneux du Hokkaidô façonnés par les volcans
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Les montagnes de Hokkaidô sont, en moyenne, environ 1 000 mètres plus basses que celles des Alpes japonaises. Elles sont donc plus abordables pour les alpinistes, même peu expérimentés.
Le sommet du Asahi, la plus haute montagne de Hokkaidô, est à seulement 2 291 mètres d’altitude. Mais au cœur de l’hiver, les journées sont courtes et les températures peuvent chuter à près de -40º C. Sans oublier les importants systèmes dépressionnaires qui peuvent entraîner des tempêtes de neige pendant une semaine voire plus. Hokkaidô ayant une latitude élevée, les vents provoquent de grosses accumulations de neige, évoquant des sommets aux conditions plus rigoureuses. Tout autant de circonstances qui nécessitent une certaine force mentale pour affronter les blizzards qui peuvent survenir à tout moment. Oui, les montagnes de Hokkaidô en hiver sont un terrain hostile... Les alpinistes qui s’y aventurent ne laissent rien au hasard et planifient minutieusement leur programme et leur itinéraire, prenant bien soin d’emporter suffisamment de vivres et de carburant.
Exceptés pendant les mois de juillet et août, arpenter les montagnes de Hokkaidô sont une épreuve réellement ardue. C’est pourquoi, jusqu’à relativement récemment, les alpinistes amateurs et peu expérimentés ne s’y aventuraient guère. Ce territoire était donc rarement présenté en profondeur.
Le mont Asahi, le plus haut sommet de la chaîne Daisetsuzan
Daisetsuzan est le nom d’un groupe de pics volcaniques du même nom, situé au centre de Hokkaidô. Asahi est le principal sommet de la chaîne de montagnes, et c’est également le plus haut sommet de Hokkaidô. Appartenant à un ensemble de volcans composites, plutôt qu’un pic isolé, Asahi semble pour moi davantage se dresser au milieu d’un vaste champ de lave.
J’ai escaladé pour la première fois la cordillère du Daisetsuzan en juillet 1971, avec mon mentor, le célèbre photographe Tabuchi Yukio (1905-1989). Depuis notre base sur le Hakuun, à 2 230 mètres d’altitude, nous avons mené une étude écologique sur les papillons alpins. Nous avons passé plus d’une semaine en ce lieu, mais je ne suis pas allé jusqu’au mont Asahi cette fois-là.
Je suis littéralement tombé sous le charme des ciels ouverts et du relief du paysage légèrement vallonné, à tel point que j’en ai même perdu l’envie de gravir le sommet du plus haut pic. Asahi n’était qu’à deux ou trois heures de marche, et escalader des montagnes n’est pas quelque chose de nouveau pour moi, alors j’ai un peu honte d’admettre un tel sentiment. Mais c’est peut-être parce que le terrain ouvert du Daisetsuzan se rapprochait pour moi davantage de hautes terres. Et alors que je m’y trouvais, c’est le mont Tomuraushi, à peine moins élevé que le Asahi, qui a stimulé mon envie de grimper. Et c’est ce que j’ai fait. En réalité, je n’ai gravi le sommet de l’Asahi que vingt ans plus tard, au mois de mars, lorsque le manteau de neige était le plus épais.
Sur la chaîne du Daisetsuzan, le relief du terrain est plissé et crevassé par les cycles répétés de gel et de dégel de l’humidité du sol, créant un environnement riche, propice au développement de la faune et la flore uniques dans la région. Le permafrost résiste çà et là, de même que des espèces d’insectes et de plantes de haute altitude, vestiges de l’ère glaciaire, telles que des papillons comme l’usubakichô (Parnassius eversmanni) et le daisetsu takane hikage (Melissa arctique), que l’on trouve uniquement dans au Daisetsuzan.
Les montagnes Hidaka, vestiges de l’ère glaciaire
Quelle meilleure façon de découvrir un terrain glaciaire que d’explorer les montagnes escarpées Hidaka ? Beaucoup de montagnes sont volcaniques et le terrain arbore un relief plissé en raison des mouvements de la croûte terrestre, ce qui est plutôt inhabituel pour la région. Poroshiri, le plus haut sommet, culmine à 2 052 mètres, avec les magnifiques montagnes de la chaîne qui s’étendent à perte de vue, du col de Karikachi au cap Erimo, du nord au sud, sur une distance de près de 80 kilomètres. Il s’agit d’une chaîne de montagnes mature, aux pics escarpés et aux crêtes étroites et acérées. En partie en raison de l’inclinaison de la pente, pendant les mois les plus chauds, il y a peu de neige au-dessus de la limite des arbres. Ces conditions sont propices à la croissance de pins nains de Sibérie sur les pentes en altitude. De denses forêts de conifères tels que le sapin de Sakhaline et l’épicéa d’Ezo peuplent les contreforts de la montagne.
Les cirques, cavités creusées à proximité des sommets et des crêtes des montagnes par l’érosion glaciaire, sont un élément caractéristique du terrain ici. Ces dépressions se sont formées au cours de la dernière période glaciaire, de -70 000 à -10 000 ans environ. S’il n’y a pas vraiment de sentier, l’itinéraire de randonnée de 100 kilomètres entre le mont Memuro (1 754 m) au nord et Rakko (1 471 m) au sud est particulièrement prisé.
Une beauté née de l’activité des volcans
À l’exception du parc national de Kushiro-Shitsugen, qui se concentre sur le plus grand marais du Japon, chacun des six parcs nationaux de Hokkaidô comprennent des montagnes volcaniques, toutes formées au fil des siècles par l’érosion. Le mont Usu, un volcan actif de 737 m qui gronde et crache de la fumée, en est un exemple. Mais il est néanmoins possible d’escalader les autres pics en toute sécurité, à condition d’être accompagné d’un guide expérimenté.
La plus importante chaîne volcanique de Hokkaidô s’étend du pic de Tokachi (2 077 m) aux montagnes Daisetsuzan et à la péninsule de Shiretoko, qui appartient à la chaîne volcanique Chishima. Elle dessine un croissant depuis le magnifique cône Oakan (1 370 m), de la chaîne volcanique Akan, jusqu’à la chaîne volcanique Shiretoko, le Rausu (1 661 m) étant le plus haut sommet de la péninsule de Shiretoko.
Le lac Mashû, situé dans la chaîne volcanique Chishima, est entouré de parois de cratère hautes de 300 m. Ce lac de caldeira est réputé comme ayant les eaux parmi les plus claires du monde, transparentes jusqu’à une profondeur de 41,6 m, mesurée en 1931. Observer le lac est toutefois difficile. Il est souvent enveloppé d’une épaisse couche de brouillard, lui conférant une allure mystérieuse.
À Hokkaidô, les étés sont certes courts et les hivers longs, mais les différentes saisons se manifestent clairement en altitude. Après des hivers rigoureux, les bourgeons tant attendus dans la terre sombre et éblouissante qui émergent du manteau blanc neigeux au printemps, et les sorbiers japonais nanakamado et les bouleaux dakekanba qui arborent en automne leurs mille et une couleurs éclatantes à la lisière, sont aussi éblouissants qu’éphémères.
(Photo de titre : hiver sur le Tenchôzan, d’une altitude de 1 046 m. Les montagnes de Hokkaidô, à une latitude élevée, présentent des environnements plus élevés et plus extrêmes. Toutes les photos © Mizukoshi Takeshi)