Paris 2024 : la pongiste Hayata Hina, la plus grande menace pour l’équipe chinoise
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Capitaine pour ses premiers JO
Hayata Hina appartient à ce que l’on appelle souvent la « génération dorée » du tennis de table, un groupe de trois étoiles, toutes nées en 2000, comprenant également Hirano Miu et Itô Mima. Le trio de prodiges a gravi les échelons ensemble, mais Hayata est la seule à n’avoir pas encore participé aux Jeux olympiques.
Elle s’en était pourtant approchée en 2021 à Tokyo, mais avait finalement dû se contenter d’un rôle de soutien en tant que joueuse de réserve. Depuis les coulisses, elle a encouragé Hirano et Itô qui sont parvenues à décrocher l’argent dans la compétition en équipe. Itô avait pour sa part gagné le bronze en simple femmes ainsi qu’une médaille d’or historique en double mixte avec Mizutani Jun. Mais cette dernière n’était pas parvenue toutefois à passer la dernière sélection pour Paris.
Hayata a prouvé qu’elle était prête à endosser le rôle de capitaine de l’équipe, et pour ses débuts olympiques tant attendus, elle cherchera à la mener vers de nouveaux sommets sur la scène internationale.
Au cours des trois années écoulées depuis les Jeux de Tokyo, Hayata a régulièrement progressé dans le classement mondial. Elle a marqué les esprits lors des Championnats d’Asie de tennis de table 2021 à Doha, au Qatar, où elle a remporté l’or en simple, en double mixte et dans la compétition en équipe femmes, continuant d’ajouter des trophées à sa collection et solidifiant son statut de leader de l’équipe. Elle a ainsi naturellement fini par obtenir son ticket pour la compétition olympique en tant que capitaine.
Vues sur la Chine
Ayant décroché son billet pour Paris, Hayata cherche désormais à montrer son talent aux yeux du monde entier en ramenant une médaille olympique, en or de préférence. Pour atteindre le podium, elle devra toutefois faire face à une équipe chinoise des plus féroces. En préparation, la gauchère s’est concentrée sur l’amélioration de son répertoire offensif déjà puissant, en affinant son coup droit et son revers, ainsi qu’en ajustant son jeu de service.
Ses efforts ont porté leurs fruits lors des finales des Championnats du monde de tennis de table 2023 à Durban, en Afrique du Sud, lorsqu’elle a battu la Chinoise Wang Yidi en quart de finale de la compétition féminine en simple. Dans un match final palpitant, Hayata a repoussé une charge déterminée de Wang, la star japonaise sauvant neuf balles de match avant de sceller sa victoire difficilement obtenue 21-19 dans le septième jeu. Ce triomphe a marqué la première victoire en simple d’une joueuse japonaise contre une adversaire chinoise aux championnats du monde depuis 44 ans.
Hayata a toutefois eu du mal à faire face à la profondeur et à la force de l’équipe chinoise lors de sa demi-finale contre la future championne Sun Yingsha. Elle a alors dû se contenter du bronze, mais sa performance à toutefois été saluée par de nombreux encouragements. Les observateurs ont pu constater qu’elle s’était entraînée avec la Chine en ligne de mire. Sa superbe victoire en quart de finale a montré qu’elle était sur la bonne voie.
L’une des clefs de sa victoire contre Wang a été sa capacité à changer de stratégie en cours de match. Ayant du mal à marquer avec son coup droit (sa marque de fabrique), elle a rapidement décidé de déplacer sa stratégie offensive vers son revers. Face à une redoutable équipe chinoise, une telle flexibilité tactique sera probablement indispensable à Paris.
Espoirs de médailles
L’équipe féminine japonaise dirigée par Hayata marque des progrès dans son objectif de mettre fin à la suprématie chinoise au tennis de table. Les deux pays se sont affrontés en finale du Championnat du monde de 2024 à Busan, en Corée du Sud, en février. Le Japon a perdu le premier match, avant de remporter les deux suivants, prenant la tête de la compétition et laissant entrevoir la possibilité d’un résultat surprise. La Chine est toutefois parvenue à retrouver son rythme, remportant les deux derniers matchs et décrochant l’or. Cette victoire était néanmoins bien éloignée des succès écrasants qui avaient caractérisé les affrontements précédents.
Lors du deuxième match, Hayata a surpris Chen Meng, obtenant sa première victoire contre la médaillée d’or olympique de Tokyo en sept rencontres. La force de Chen reposait sur son style de jeu polyvalent, mais Hayata, consciente qu’elle devait perturber la Chinoise, l’a empêchée de s’installer dans son jeu en utilisant un fin mélange de coups pour la déstabiliser.
Cette victoire a révélé l’une des faiblesses de l’armure chinoise, mais elle n’a pas suffi à lui porter un coup décisif. Hayata a affronté une Sun Yingsha déterminée lors du quatrième match et a été véritablement dominée par l’as chinoise, perdant en deux sets. Bien que cette défaite l’ait beaucoup déçue, elle a fourni à Hayata et à ses coéquipières des informations précieuses pour élaborer une stratégie contre la Chine en vue des Jeux olympiques.
Les médias chinois ont pris note des succès du tennis de table japonais, suggérant de ne pas sous-estimer l’équipe rivale, et désignant Hayata comme la joueuse posant la plus grande menace. Surmonter l’hégémonie chinoise dans ce sport est une tâche particulièrement ardue, mais la Japonaise a su montrer son engagement à détrôner les champions en faisant des progrès constants vers cet objectif.
Avec ses participations aux compétitions en simple et en équipe femmes, et en faisant équipe avec Harimoto Tomokazu pour le double mixte, Hayata aura trois chances de monter sur la plus haute marche du podium à Paris et de solidifier sa réputation en tant que membre de la « génération dorée » du tennis de table japonais.
(Photo de titre : Hayata Hina renvoie la balle lors de la compétition en équipe femmes le 5 septembre lors des championnats de tennis de table asiatiques de 2023 à Pyeongchang, en Corée du Sud. © VCG via Reuters connect)
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