Paris 2024 : Ishikawa Yûki, à la tête de l’équipe masculine de volley-ball la plus forte de l’histoire du Japon
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Un leader solide
« Le volley-ball japonais s’est renforcé », « une médaille est à portée de main ». Voici parmi les propos largement entendus depuis les Jeux olympiques de Tokyo 2021. Comment l’équipe masculine nippone de volley-ball, considérée comme la plus forte jamais alignée, est-elle parvenue à ce niveau, après avoir surmonté un long hiver ?
La révolution a été provoquée par la présence du capitaine et as de l’équipe nationale, Ishikawa Yûki. Son objectif clair, dont il ne s’est jamais caché, a toujours été de « devenir l’un des meilleurs joueurs du monde ».
L’athlète de 28 ans a depuis longtemps relevé le défi de la Serie A italienne, la première division la plus forte au niveau international. À l’origine, il y a un simple désir de gagner et de jouer pour la meilleure équipe possible.
Le plus grand talent de l’histoire du volley-ball japonais s’est rendu pour la première fois en Italie en août 2014, alors qu’il était encore étudiant à l’université. Il s’est installé à Modène, où jouait une équipe puissante, pour une courte période de trois mois. Au début, il ne pensait pas jouer longtemps dans un club étranger, mais c’est en découvrant leur niveau d’exception qu’il s’est décidé à se donner les moyens d’atteindre son objectif.
Ishikawa a passé du temps en Serie A avec Latina, Siena, Padova et Milan, où il a été exposé à l’environnement du plus haut niveau mondial. Il y a affronté des adversaires plus grands et plus rapides que lui, ce qui lui a permis d’affiner sa mentalité et sa technique.
Son smash à très grande vitesse d’une portée maximale de 351 cm et une variété de frappes sur différents parcours font parties de ses atouts. Sa capacité à faire le point décisif est reconnue par tous. Son ardeur à marquer et à gagner inspire ses co-équipiers et sa capacité à créer un effet de synergie.
Et malgré ses 192 cm, il n’est pas le plus grand joueur de volley-ball en taille, loin de là. Il s’est néanmoins forgé une réputation d’athlète polyvalent capable de servir avec force et de recevoir avec régularité, ce qui est devenu le label de toute l’équipe japonaise.
Dynamique dans les ligues les plus prestigieuses du monde
Pour la saison 2023-24, il a de nouveau été un pilier de Milan, menant l’équipe à sa première troisième place en play-offs. Avec une solide équipe d’attaquants, son total de 475 points en saison régulière et en play-offs l’a placé à la quatrième place dans le classement de la Serie A. Dans toutes les rencontres, la présence d’Ishikawa est toujours ressentie comme une menace pour l’équipe adverse et il constitue le centre de toutes les attentions. C’est devenu quelque chose de spécial.
Pour la saison 2024-25, sa dixième saison en Serie A, il a rejoint la puissante équipe de Perugia. Il a refusé de nombreuses offres du pays et de l’étranger pour rejoindre le meilleur club du monde, se disant déterminé à « ne viser que la victoire, et faire en sorte que cette saison soit celle où [il sera] le plus près de devenir le meilleur joueur de la planète ».
Quelle équipe et quel environnement lui permettront de montrer tout son potentiel et de s’épanouir ? Il évalue ces questions, fait ses preuves et se met au défi d’atteindre des sommets qu’aucun autre joueur japonais n’a atteints.
La saison dernière, sans doute son année la plus productive, il a remporté une médaille de bronze en Ligue des nations (VNL), où il a participé en tant que capitaine de l’équipe nationale japonaise. Il s’agissait de la première médaille en 46 ans de compétition internationale pour le volley-ball masculin japonais, et d’un premier triomphe contre une équipe italienne au complet. Cette victoire a été « un véritable regain de confiance » pour lui-même et pour l’équipe.
Lors de la Coupe du monde de volley-ball, qui a également servi de qualification olympique la même année, l’équipe a subi une défaite douloureuse contre l’Égypte au début du tournoi, ce qui a hypothéqué ses chances de se qualifier pour les JO lors de cet événement. Elle s’est toutefois reprise et s’est qualifiée pour Paris 2024.
La qualification pour les Jeux, limitée à six équipes dans le monde, est la preuve d’une compétence de niveau international.
« Nous sommes devenus une équipe qui peut viser une médaille à Paris. Je pense que nous avons franchi une nouvelle étape. Mais cette équipe peut encore se renforcer. »
Bientôt une première médaille en 52 ans ?
Si les Japonais remportent une médaille à Paris, ce sera la première fois depuis Munich 1972, il y a 52 ans.
« Toute l’équipe a le sentiment que nous atteindrons la première marche du podium. Et il faut être très confiant pour affirmer ça ! Oui, nous mettons tout en jeu. »
En 2016, Ishikawa avait 21 ans, et le Japon échouait à se qualifier pour la phase finale des Jeux olympiques de Rio. Il avait regardé le match final entre le Brésil et l’Italie depuis les tribunes et avait ressenti l’ampleur de ce qu’il avait manqué.
À Tokyo, ses premières olympiades, il s’incline face au Brésil, numéro un mondial à l’époque, et termine septième. Il se focalise depuis l’objectif de Paris 2024.
Lors de la VNL de cette saison, qui s’est tenue juste avant les JO de Paris, le Japon s’est incliné en finale face à la France, mais a remporté sa première médaille d’argent de ce tournoi. Ishikawa a néanmoins déclaré : « Je suis déçu de ne pas avoir pu mener l’équipe à la victoire. La prochaine fois, je veux une médaille d’or. »
La grande scène de cet été est devant ses yeux depuis longtemps. L’atout maître absolu du Japon, qui a encore progressé en résistance, mettra toutes ses forces dans la balance pour ramener une médaille.
(Photo de titre : Ishikawa fait un smash contre la Turquie lors d’un match de qualification pour les Jeux Olympiques de Paris, le 4 octobre 2023, au Stade national de Yoyogi, à Tokyo. Kyôdo)
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