Le Japon et l’écologie

SpoGOMI : le Japon paré pour la Coupe du monde de ramassage de déchets

Environnement International

Le championnat du monde de « SpoGOMI », un ramassage de déchets « version sport », se déroulera pour la première fois en novembre 2023 à Tokyo. Les qualifications sont en cours dans 20 pays. Des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes s’échinent à ramasser des déchets la sueur au front. Nous allons vous expliquer comment cette « discipline » originaire du Japon devrait contribuer à réduire les déchets échoués sur le littoral, un problème qui touche le monde entier.

Une plage pourtant si propre au premier coup d’œil...

Les 25 équipes ont sué à grosses gouttes et finalement collecté un total de 210,47 kg de déchets, rien que ça ! Les organisateurs de l’événement ont déclaré : « Comment pourrions-nous seulement nous réjouir qu’autant de déchets aient été ramassés, ce record de plus de 200 kilos est comparable à une collecte au milieu du quartier de Shinjuku. Je pense que les concurrents ont fait du très bon travail sur cette plage qui semblait pourtant si propre au premier coup d’œil. »

Les gagnants sont une équipe d’amis d’enfance originaires de la ville de Matsue, avec plus de 40,86 kg d’écart ils se classent loin devant les deuxièmes. Les trois amis, qui affirment toujours essayer de ne pas jeter n’importe comment racontent : « C’est la première fois que nous faisions du ramassage de déchets, les transporter était difficile et assez pénible. Vraiment, il ne faut pas jeter dans la nature. » « Nous sommes bien déterminés à remporter la compétition nationale à Tokyo, nous voulons représenter Shimane, le Japon et battre les équipes étrangères. »

Une impressionnante quantité, plus de 200 kg de poubelles ont été ramassées !
Une impressionnante quantité, plus de 200 kg de poubelles ont été ramassées !

L’équipe gagnante « Les Grandes gueules de Riku-da-yon » ont également ramassé une grande quantité de mégots, ce qui leur a permis de décrocher un score de 4 936,2 points !
L’équipe gagnante « Les Grandes gueules de Riku-da-yon » ont également ramassé une grande quantité de mégots, ce qui leur a permis de décrocher un score de 4 936,2 points !

Dans les éliminatoires à l’international, chaque pays est singulier

À l’étranger également les qualifications ont suscité l’enthousiasme. Les équipes se disputent la chance d’aller à Tokyo, mais chacune voit la compétition à sa manière et selon les pays, les gagnants ont des profils très différents.

Certes, partout dans le monde, on ramasse les déchets, mais les critères de tri des ordures ménagères et les méthodes de collecte diffèrent d’un pays à l’autre. Pour l’équipe du Viêt Nam, où la culture du tri des ordures ménagères n’est pas implantée, la lecture attentive du manuel s’est imposée et les participants se sont habitués au tri à la japonaise. Beaucoup de jeunes ont d’ailleurs déclaré qu’ils ignoraient que nombre de déchets pouvaient être recyclés et que c’était « la première fois » qu’ils apprenaient à regarder les ordures comme des potentielles ressources.

Des concurrents vietnamiens triant avec soin les déchets en fonction des critères du manuel de compétition. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)
Des concurrents vietnamiens triant avec soin les déchets en fonction des critères du manuel de compétition. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI.

Beaucoup de jeunes ont participé aux qualifications vietnamiennes, les 40 équipes ont collecté 72,6 kg de déchets. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)
Beaucoup de jeunes ont participé aux qualifications vietnamiennes, les 40 équipes ont collecté 72,6 kg de déchets. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)

En Indonésie, le nombre de « banques de déchets » a augmenté rapidement ces dernières années. Il s’agit d’un système permettant que les déchets apportés par les citoyens soient vendus à des entreprises de recyclage pour dégager des bénéfices. Les donateurs se voient distribuer un livret bancaire dédié où ils perçoivent d’encourageantes rétributions et les ménages prennent mieux conscience de la nécessité de trier les déchets.

Les trois concurrentes qui ont remporté les qualifications indonésiennes travaillent à la banque des déchets. Pour elles, participer est une « excellente occasion de sensibiliser les populations aux questions environnementales », elles ont mis à profit leur savoir-faire pour remporter la compétition.

Les concurrentes de l’équipe gagnante représentant l’Indonésie travaillent à la banque de déchets de Djakarta Sud. Au total, 132,6 kg de déchets ont été collectés lors des éliminatoires indonésiennes. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)
Les concurrentes de l’équipe gagnante représentant l’Indonésie travaillent à la banque de déchets de Djakarta Sud. Au total, 132,6 kg de déchets ont été collectés lors des éliminatoires indonésiennes. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)

Les médias du Brésil, où le football est roi, se réfèrent toujours à un autre sujet lorsqu’ils présentent le championnat du monde de SpoGOMI : ils en profitent pour rappeler l’exemple des supporters japonais collectant les déchets dans les tribunes de la Coupe du monde et des Jeux olympiques. « Participer au SpoGomi, c’est une chance de découvrir ce pan merveilleux de la culture japonaise », arguent-ils pour attirer les concurrents.

Des Brésiliens d’origine japonaise qui ont l’habitude de ramasser les déchets ont également participé au tour de qualification brésilien. Les 179,2 kg de déchets ramassés constituent un bon record. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)
Des Brésiliens d’origine japonaise qui ont l’habitude de ramasser les déchets ont également participé au tour de qualification brésilien. Les 179,2 kg de déchets ramassés constituent un bon record. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)

L’équipe gagnante, dont les membres mesurent plus de 1,90 m,  pousse des cris de joie. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)
L’équipe gagnante, dont les membres mesurent plus de 1,90 m, pousse des cris de joie. (Photo avec l’aimable autorisation du Bureau exécutif de la Coupe du monde de SpoGOMI)

L’équipe qui a remporté les qualifications brésiliennes était composée de trois jeunes hommes forts qui s’étaient « entraînés dur pour remporter le SpoGOMI ».

Chaque équipe nationale à ses caractéristiques. Partout les tranches d’âges, la composition par genre et les milieux sociaux diffèrent. Ce défi original permet réellement à tous de participer sans distinction. Comment réagira l’équipe japonaise face à des rivaux si divers ? Rendez-vous en novembre !

Ces concurrents qui transpirent à grosses gouttes en ramassant les déchets semblent satisfaits de leur travail.
Ces concurrents qui transpirent à grosses gouttes en ramassant les déchets semblent satisfaits de leur travail.

L’ultime objectif de SpoGOMI ? Rendre la Terre si propre que le championnat n’ait plus besoin de se tenir.
L’ultime objectif de SpoGOMI ? Rendre la Terre si propre que le championnat n’ait plus besoin de se tenir.

(Reportage et texte de Hashino Yukinori, de Nippon.com. Photos de Nippon.com, sauf mentions contraires.)

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