Égalité, diversité, santé mentale... Les JO de Tokyo ont marqué un pas en avant vers l’harmonie

Tokyo 2020 Société Genre

Les Jeux olympiques de Tokyo ont été placés sous le signe de la diversité et de l’harmonie. Si l’événement a été marqué par un certain nombre de faits inhabituels, notamment le report des Jeux d’un an et l’absence de spectateurs, il a également vu des athlètes faire des déclarations claires sur la discrimination, le genre ou la santé mentale.

Des Jeux conformes à la volonté des athlètes

Les Jeux olympiques de Tokyo ont été un événement marquant. À de nombreuses occasions, les athlètes ont fait des déclarations d’une portée qui n’avait jamais été vue auparavant.

C’est tout d’abord l’équipe de Grande-Bretagne de football féminin qui a attiré l’attention.

Le 21 juillet, avant le coup d’envoi de leur premier match de groupe contre le Chili, les joueuses britanniques ont mis un genou en terre sur le terrain, dans un acte de protestation contre le racisme et autres formes de discrimination. Les Chiliennes ont alors fait de même en mettant un genou en terre, ce qui s’est reproduit lors du deuxième match entre l’Angleterre et le Japon, quand les joueuses japonaises ont répondu à la Grande-Bretagne en mettant elles aussi un genou en terre.

Kumagai Saki, capitaine de l’équipe japonaise, a déclaré :

« Nous étions au courant de ce qui s’était passé pendant le premier match. Après en avoir discuté entre nous, nous avons décidé à l’unanimité de le faire, car cela nous a fait réfléchir sur le racisme et les discriminations, et nous avons voulu marquer notre respect pour l’action des joueuses britanniques. »

Le 25 juillet, ce fut au tour de l’équipe allemande féminine de gymnastique de se trouver sous les feux de la rampe. Les quatre gymnastes qui ont participé aux épreuves de qualification portaient des « unitards », ou justaucorps longs jusqu’à la cheville, alors que le justaucorps court était la norme jusque-là en gymnastique féminine. Cette rupture avec les idées reçues fut largement couverte par les médias, nationaux et internationaux.

Pauline Schaefer-Betz, de l’équipe féminine de gymnastique d’Allemagne, effectue un saut à la poutre en “unitard” le 25 juillet 2021 au gymnase Ariake de Tokyo. (AFP/Jiji)
Pauline Schaefer-Betz, de l’équipe féminine de gymnastique d’Allemagne, effectue un saut à la poutre en “unitard” le 25 juillet 2021 au gymnase Ariake de Tokyo. (AFP/Jiji)

Elisabeth Seitz, autre membre de l’équipe allemande, a expliqué leurs intentions.

« Il s’agit de savoir dans quoi vous vous sentez à l’aise. Nous avons voulu montrer que chaque femme doit pouvoir décider elle-même ce qu’elle a envie de porter. »

Toutes les quatre ont continué à porter des unitards lors de la finale par équipe.

Plus de 180 athlètes ont déclaré être LGBTQ

Les athlètes transgenres, tel Laurel Hubbard (Nouvelle-Zélande) dans l’épreuve féminine d’haltérophilie, ont grandement attiré l’attention pendant les Jeux olympiques de Tokyo, et le nombre d’athlètes qui ont déclaré une appartenance à la communauté LGBTQ a dépassé le nombre de 180, un record.

Le Britannique Thomas Daly, qui a remporté l’or au tremplin de 10m synchronisé masculin, et le bronze en individuel, a déclaré après les Jeux :

« Je suis fier d’être gay et champion olympique. »

Les médias ont également beaucoup parlé de lui parce qu’on le voyait souvent dans les tribunes entre les épreuves en train de tricoter.

Laurel Hubbard, pendant l’épreuve d’haltérophilie féminine. Laurel Hubbard a échoué dans sa tentative d’établir un nouveau record. (Forum international de Tokyo, 2 août 2021) (AFP/Jiji)
Laurel Hubbard, pendant l’épreuve d’haltérophilie féminine. Laurel Hubbard a échoué dans sa tentative d’établir un nouveau record. (Forum international de Tokyo, 2 août 2021) (AFP/Jiji)

Ces scènes n’ont jamais été vues lors des précédents Jeux olympiques. Comment a pu se produire ce changement ?

« Diversité et harmonie » était le thème de ces Jeux olympiques. La diversité commence par le respect de l’individu, de son mode de pensée et de la personnalité de chacun. Dans le passé, les Jeux olympiques n’ont pas toujours été un environnement où les athlètes pouvaient dire ce qu’ils pensaient, ni se comporter librement.

L’une des raisons venait de la position du Comité International Olympique (CIO), qui interdit toute propagande politique, religieuse et raciale sur les lieux de compétition et de remise des prix. La conséquence était que les athlètes qui souhaitaient avoir un impact dans des questions politiques et sociales dans leur propre pays ne pouvaient pas le faire. Ce fut le cas par exemple lors des Jeux olympiques de Mexico en 1969, lorsque deux athlètes américains qui avaient levé le poing sur le podium pour protester contre le racisme avaient été expulsé des Jeux.

Suite > Les protestations des athlètes sont approuvées pour la première fois

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