La préfecture d’Akita : le grand nord à la japonaise
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Montagnes, neige et forêts vierges
La préfecture d’Akita est située le long de la mer du Japon, dans la région du Tôhoku au nord-est de l’île principale Honshû. C’est la sixième plus grande préfecture du Japon de par sa superficie. Elle compte deux principales chaînes de montagnes qui occupent une grande partie de son territoire : les monts Dewa au centre, et les monts Ôu traversant la préfecture du nord au sud le long de la frontière est avec la préfecture d’Iwate.
Au nord, à la frontière avec la préfecture d’Aomori, les montagnes Shirakami, qui abritent l’une des dernières forêts vierges de hêtres du pays, sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. De l’autre côté, à la limite méridionale avec la préfecture de Yamagata, on trouve le mont Chôkai, qui avec ses 2 236 mètres est le plus haut sommet d’Akita.
Le climat, frais et marqué par des précipitations abondantes, est propice à des fortes chutes de neige tout au long de l’hiver. Dans certaines régions, la neige peut même atteindre plusieurs mètres de haut. Historiquement, l’agriculture a constitué le moteur de l’économie locale, en particulier la riziculture et la sylviculture. Aujourd’hui, la fabrication de pièces électroniques représente une part importante de l’industrie locale. En termes de population, Akita se classe à la 38e place sur 47 avec 960 000 personnes, dont un tiers vivant dans la région côtière centrale de la capitale éponyme.
Sources thermales et feux d’artifice
Avec ses zones montagneuses et sa ligne côtière accidentée, Akita offre aux visiteurs de magnifiques panoramas et un large éventail d’activités de plein air, comme la randonnée, le cyclisme et le ski. L’un des sites naturels les plus connus est le lac Tazawa : formé dans une ancienne caldeira, ce lac de couleur cobalt est le plus profond du Japon, avec une profondeur maximale de 423 mètres. Ses eaux ne gèlent pas pendant les hivers glaciaux, d’où la légende d’un dragon qui serait tapi au fond du lac.
La préfecture est richement dotée de sources thermales que l’on peut apprécier dans ses nombreux onsen et sentô (bains publics). Les plus célèbres sont la source thermale de Nyûtô près du lac Tazawa dans les contreforts du mont Komagatake, et celle de Furusawa dans la ville de Ôdate.
Plusieurs événements et spectacles de renommée nationale ont également lieu à Akita. Chaque année, le quatrième samedi d’août, les amateurs de feux d’artifice se rendent à Daisen pour le festival des feux d’artifice d’Omagari, au cours duquel les meilleurs pyrotechniciens du pays rivalisent d’ingéniosité pour proposer des spectacles époustouflants. Les 15 et 16 février, des maisons de neige en forme d’igloo, appelées kamakura, dont certaines font près de trois mètres de haut, illuminent la ville de Yokote. Les participants dégustent du amazake, une boisson sucrée à base de riz fermenté ainsi que des gâteaux de riz grillé lors d’un festival d’hiver vieux de plus de 400 ans. Au printemps, les amoureux des fleurs affluent pour admirer la floraison des cerisiers pleureurs qui bordent les rues de Kakunodate à Senboku. Surnommée « petite Kyoto », cette ville est connue pour ses anciennes maisons de samouraïs merveilleusement préservées.
Les effrayantes créatures folkloriques d’Akita
Akita est une préfecture riche en coutumes traditionnelles : on y trouve 17 rituels reconnus par le Japon comme « Biens culturels folkloriques intangibles importants ». L’un des plus célèbres est le rituel du namahage de la péninsule d’Oga. Chaque réveillon du Nouvel An, des hommes déguisés en divinités terrifiantes vont de maison en maison en s’écriant : « Y a-t-il des enfants qui pleurent ou qui n’obéissent pas à leurs parents ? » Ils effraient les enfants en grognant et en brandissant d’énormes couteaux. Le namahage ainsi que d’autres raihôshin (divinités visitant les communautés) ont été inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2018. (Voir notre article lié : « Raihô-shin », les visites rituelles de divinités masquées)
Chaque année du 3 au 6 août, la capitale d’Akita accueille le Kantô matsuri, qui est le festival des perches-lanternes d’Akita. Des grands défilés ont lieu la nuit, pendant lesquels les participants portent de longues perches en bambou (kantô) soutenant plusieurs dizaines de lanternes allumées. Ces perches-lanternes, qui pour certaines culminent à 12 mètres de haut et pèsent plus de 50 kilos, symboles des plants de riz mûrs, sont portées par des hommes appelés sashite. Ils offrent une démonstration de leurs techniques en équilibrant les bâtons sur leurs mains, leurs hanches et même leur front. Lors de la plus grande soirée du festival, les kantô défilent dans la nuit en se balançant, formant un grand fleuve de lumière. (Voir notre article lié : Quatre grands festivals du Tôhoku [2] : le Kantô matsuri d’Akita)
Ragoût et saké
La renommée d’Akita pour sa riziculture est reflétée dans sa cuisine traditionnelle, comme le kiritanpo. Cette spécialité en forme de cylindre, fabriquée à partir de riz pilé puis enroulé autour d’un bâton en bois avant d’être cuit directement sur le feu, est utilisée dans un nabe (marmite en japonais) dans lequel on retrouve d’autres ingrédients comme des champignons, du persil japonais et du poulet. Dans l’authentique kiritanpo-nabe, on utilise du hinai-jidori, une variété de poulet prisée pour sa viande succulente. Élevé historiquement autour des sources montagneuses de la rivière Yoneshiro, au nord de la préfecture, le hinai-jidori, avec son magnifique plumage, fait partie des animaux reconnus comme « Monument naturel », tout comme le chien Akita.
(Voir notre article lié : La gastronomie japonaise de l’hiver : trois succulentes marmites « nabe »)
Avec son long littoral, Akita jouit d’une grande variété de produits de la mer. Parmi ceux-ci, le hatahata, un poisson généralement dégusté grillé avec du sel ou cuit à l’étouffée dans du miso. Le poisson peut également être fermenté pour faire une sauce piquante appelée shottsuru, l’ingrédient clé du shottsuru-nabe, un ragoût traditionnel des régions côtières fait de légumes et de hatahata.
Inaniwa udon, un type de nouilles de blé faites à la main, est une spécialité de la ville de Yuzawa, dans le sud de la préfecture. Plus fines que la plupart des autres types d’udon, les nouilles se mangent très facilement. Les inaniwa, avec les sanuki de la préfecture de Kagawa et les mizusawa de Gunma, sont considérés comme les trois grandes variétés d’udon du Japon.
Akita est aussi l’un des principaux producteurs de saké du Japon, se classant cinquième au niveau national pour le volume de saké brassé. Les habitants d’Akita sont également connus pour êtres de bons buveurs. De nombreux saké célèbres proviennent d’Akita, ainsi que des plats d’accompagnement traditionnels comme l’iburigakko (radis daikon mariné et fumé).
Les beautés d’Akita
L’exceptionnelle beauté des femmes d’Akita (Akita-bijin, « belles personnes d’Akita ») est connue du Japon entier : c’est une réputation qui remonte à la période Heian (794-1 185) et à la célèbre poétesse Ono no Komachi. La beauté est un concept subjectif, mais on peut tout de même attribuer cette réputation au climat frais et humide de la préfecture, associé à un ciel souvent couvert et à un air frais, qui contribuent à conserver une peau saine et d’apparence jeune.
Dialecte local
Akita, tout comme son voisin Aomori, ou encore Okinawa à l’autre bout du pays, est connu pour son dialecte unique, qui pour le reste de la population est souvent incompréhensible. Appelé Akita-ben, il est caractérisé par son vocabulaire riche en termes locaux et une intonation distincte, dont la brièveté fait qu’une conversation habituelle est réduite en seulement quelques syllabes courtes...
(Texte de Nippon.com. Photo de titre : Pixta)