Exploration de l’histoire japonaise

La mission Iwakura : quand le Japon est parti à la recherche de son propre avenir

Histoire Culture

Plus de cent dirigeants, représentants gouvernementaux et étudiants japonais sont montés à bord d’un navire en 1871 pour un grand voyage diplomatique, à la recherche de plans pour moderniser le pays.

Penser à l’avenir

L’objectif principal du gouvernement de Meiji était de préserver l’indépendance du pays grâce à la révision de traités inégaux signés avec les puissances occidentales avant la chute du shogunat. Pour pouvoir négocier d’égal à égal avec ces pays, il fallait donc que le Japon devienne un État moderne doté d'une base industrielle et d'un système juridique adéquats. Les membres de la mission et les étudiants qui l'accompagnaient ont grandement contribué à la réalisation de ces tâches, sous la direction d’Ôkubo Toshimichi et d’Itô Hirobumi, sans pour autant oublier l’importance de préserver la tradition japonaise.

D’autres personnes qui avaient participé à la mission ont été appelés à jouer des rôles capitaux pour le pays. Hayashi Tadasu, qui œuvra pour conclure l’Alliance anglo-japonaise en 1902, devint le premier ambassadeur du Japon en Grande-Bretagne ; Makino Nobuaki, alors seulement âgé de 10 ans au début de la mission, représenta plus tard le Japon à la Conférence de paix de Paris (1919) et Tsuda Umeko, la plus jeune voyageuse de la mission Iwakura, âgée de six ans à peine, devint une pionnière dans l’éducation des femmes et la fondatrice d’une institution rebaptisée plus tard Université Tsuda. 

Quelle est la force du Japon ?

Au début de l’ère Meiji, la génération qui avait construit un nouveau Japon s’était émerveillée par les applications potentielles de la civilisation occidentale et avait cherché à les absorber. Pourtant, trop d'accent mis sur les progrès matériels ont placé le Japon sur la voie erronée du militarisme. Après la Seconde Guerre mondiale, le pays adopta une Constitution pacifiste, qu’il défend encore aujourd’hui.

Le Japon assimila ainsi tant des aspects de la culture chinoise qu’occidentale, tout en incorporant la religion shintô, basée sur le respect de la nature, pour donner naissance à une civilisation distincte. Alors que le processus d’occidentalisation se poursuit à travers le monde, la valeur de l’Archipel nippon réside dans sa tradition propre, mais aussi et surtout dans son respect. Le pays est ainsi devenu l’État que la génération Meiji avait tant voulu construire.

(Photo : les principaux membres de la mission Iwakura, à San Francisco [de gauche à droite : Kido Takayoshi, Yamaguchi Masuka, Iwakura Tomomi, Itô Hirobumi, Ôkubo Toshimichi]. Avec l'aimable autorisation des archives préfectorales de Yamaguchi)

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