La moto volante : une nouvelle révolution technologique made in Japan
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La start-up ALI Technologies, dont le siège est situé dans l’arrondissement de Minato à Tokyo, a été fondée en septembre 2016 par des étudiants de l’Université de Tokyo spécialisés dans le développement de drones. En mars 2019, ALI Technologies avait déjà dévoilé un prototype d’une moto volante devant des journalistes. Quelques mois plus tard, la société a exposé un nouveau modèle lors du salon de l’automobile de Tokyo, attirant l’attention du public. Les premiers modèles seront livrés dès la seconde moitié de l’année 2020 et devraient être autorisés à « voler » sur certaines routes ayant obtenu une autorisation légale à partir de 2023. La même année, la société prévoit de commercialiser des modèles fabriqués en série, dont une variante électrique.
Un véhicule hybride flottant grâce à des hélices
Tout comme les drones et les hélicoptères, cette moto volante est suspendue en l’air grâce à la force générée par des hélices. L’engin, qui fait penser à une motoneige par sa forme, ne peut accueillir pour l’instant qu’une seule personne. Les deux hélices disposées en position basse devant et derrière le conducteur permettent de s’élever du sol comme un aéroglisseur.
En outre, deux hélices de propulsion sont fixées de chaque côté pour avancer et effectuer des virages. La moto, alimentée par un moteur hybride essence-électrique, développe une vitesse maximale annoncée de 200 km/h. ALI Technologies n’a pas précisé de hauteur maximale, mais elle devrait être d’environ 50 centimètres sur les routes japonaises, même si techniquement la moto est capable de s’élever encore plus haut.
Tout comme le fabricant de véhicules électriques Tesla, la stratégie de la start-up consiste à lancer d’abord des modèles haut de gamme donnant la priorité au design, puis de proposer plus tard des modèles grand public dès que la demande devient importante.
Un véhicule idéal pour les opérations de sauvetage ?
La moto volante, qui est pour l’instant une innovation technologique, doit désormais faire ses preuves dans la pratique. Néanmoins, un tel engin doit nécessairement obtenir une reconnaissance aussi bien juridique que sociale afin de garantir la sécurité sur les routes. Dans son plan stratégique de croissance annoncé en juin 2019, le gouvernement japonais affiche son intérêt sur le sujet, en affirmant sa volonté de préparer un cadre juridique en vue d’un lancement en 2023 des activités liées aux voitures volantes.
Dans l’intervalle, ALI Technologies n’aura d’autres choix que de faire voler ses motos en dehors des routes. Mais la société devrait trouver des usages qui permettent de les valoriser dans des lieux divers : déserts, lacs, plaines, zones humides ou minées, etc. Avant de devenir des véhicules de loisirs pour les particuliers, elles trouveront sans doute une utilité sociale.
Au Japon, où les catastrophes naturelles sont fréquentes, elles pourront jouer un rôle important dans les opérations de secours. Ces dernières années notamment, de nombreuses rivières débordent et causent des dégâts importants pendant les passages de typhons. Comparées aux hélicoptères, les motos volantes sont capables de se déplacer plus rapidement et plus facilement dans les zones submergées. Jusqu’à ce que le niveau des inondations baisse, elles permettront de fournir de l’eau, de la nourriture et de l’électricité aux personnes isolées et de collecter des informations sur les zones sinistrées.
De plus, avec la production prévue de modèles électriques, ces véhicules auront un impact écologique faible et seront beaucoup moins bruyants. En mettant en place un dispositif d’alimentation en électricité (panneaux solaires et convertisseurs), les motos pourront être déployées dans de nombreuses régions du monde, comme les déserts et les zones minées.
Le plus grand enjeu des modèles électriques est la capacité de la batterie lithium-ion. L’objectif actuel d’ALI Technologies est une autonomie de deux heures sur une charge complète. Mais ces batteries, inventées et développées par les trois prix Nobel de chimie 2019 dont le Japonais Yoshino Akira, gagnent progressivement en puissance : une capacité accrue et un poids réduit augmenteront l’autonomie et offriront un degré de liberté accru dans la conception des véhicules.
Éradiquer les accidents de la route
Non seulement ALI Technologies développe des solutions de mobilité aérienne, mais se démarque aussi par ses efforts pour mettre au point des infrastructures de circulation dans les airs. En effet, la start-up travaille sur la création d’un système de contrôle du trafic en 3D et la conception de routes aériennes.
L’industrie automobile a entamé une révolution majeure avec l’avènement des voitures connectées, autonomes, partagées et électriques (CASE en anglais). L’un des principaux thèmes est la réduction des accidents de la route grâce à l’amélioration des systèmes de conduite automatisée des voitures électriques.
La conduite automatisée est plus facile dans les airs que sur les routes, car l’absence presque totale d’obstacles permet de contrôler les véhicules plus aisément. ALI Technologies affiche pour mission d’éradiquer les accidents de la route en créant la société de mobilité aérienne de demain.
(Photo de titre : moto volante XTURISMO LIMITED EDITION, dévoilée au salon de l’automobile de Tokyo 2019.)