Les athlètes japonais en route vers la victoire olympique
Abe Uta : « Les judokas étrangers sont plus faciles à renverser pour moi »
Sport Tokyo 2020- English
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Dominer le monde à 16 ans
Abe Uta est née à Kobe et a commencé le judo à l’école maternelle, après avoir vu son frère aîné Hifumi et d’autres personnes pratiquer ce sport.
Dès l’école primaire, elle fait preuve d’un talent prodigieux et commence à participer à des tournois nationaux. Mais à l’époque, ses performances n’ont rien de transcendant. C’est une fois au collège qu’elle effectue une véritable percée. Alors qu’elle avait toujours détesté l’entraînement, elle y consacre de plus en plus d’efforts. C’est également le moment de sa rencontre avec un entraîneur — on pourrait dire un maître — qui lui fait faire de remarquables progrès, à commencer par une victoire dans le Tournoi national des collèges.
Le feu était allumé et ne s’arrêterait plus. À 16 ans, elle remporte le Grand Prix de Düsseldorf, l’un des tournois de la Fédération internationale de judo, après avoir battu la Française Amandine Buchard en finale, et devient ainsi la plus jeune championne à remporter une épreuve du circuit. En 2018, à 18 ans, elle devient championne du monde, exploit qu’elle réitère l’année suivante. De ce moment, elle est la reine du monde.
Les judokas étrangers, elle en fait son affaire
Ce qui frappe avant tout, c’est son taux de victoires contre les étrangères. Depuis sa première compétition internationale, encore collégienne, jusqu’aux Jeux olympiques de Tokyo, elle cumule 59 victoires pour une seule défaite. Avec ses victoires dans les compétitions nationales, c’est la principale raison pour laquelle Abe Uta est la favorite de tous les pronostics.
« Les étrangers sont plus faciles à renverser pour moi », déclare-t-elle sans hésiter.
Sa force principale : sa finesse technique en projections. Avec ça, une puissance dans la traction, qui fait qu’elle ne lâche plus son adversaire, une fois qu’elle lui a agrippé le judogi (kimono). Cela produit un judo flamboyant, très attractif, et de nombreuses victoires par ippon.
Avec son style de combat qui la pousse toujours vers l’avant, Abe Uta respire l’esprit de compétition et l’agressivité permanente.
Ainsi, en deuxième année de lycée, après avoir remporté le Grand Chelem à Tokyo, elle déclarait : « Il va falloir compter avec Abe Uta, maintenant, qu’on se le dise ! » et « L’ère Abe Uta est partie pour durer jusqu’en 2020, je vous préviens ! »
Trois ans et demi se sont écoulés depuis, et elle a fait exactement tout ce qu’elle avait annoncé. Y compris remporté les deux tournois internationaux auxquels elle a participé cette année, démontrant une nouvelle fois sa force.
Objectif : construire une famille heureuse
Son objectif pour les Jeux olympiques de Tokyo est de remporter la médaille d’or avec son frère aîné pour lequel elle éprouve le plus grand respect. Compte tenu de son âge, elle est tout à fait en mesure à remporter plusieurs JO. C’est pourquoi les médias lui demandent régulièrement son objectif à plus long terme. Et sa réponse est surprenante :
« Construire une famille heureuse. »
Son sourire modeste quand elle dit cela est bien différent de celui qu’elle a sur le tatami. C’est une autre raison pour laquelle ses fans sont si nombreux : le vrai visage de la meilleure judoka du Japon
(Photo de bannière : deux victoires consécutives en 2019 lui assure la domination sur le judo mondial. En demi-finale, elle a battu la médaillée d’or des Jeux olympiques de Rio, Majlinda Kelmendi [à gauche], 26 août 2019. Jiji Press)