Le périple d'un photographe au sein de la société hyper-vieillissante du Japon

Un nouvel espoir pour les patients qui souffrent de la hanche : le cas de ma femme

Société Santé

L’arthrose est l’une des causes principales d’invalidité chez les personnes âgées, et elle a tendance à cibler davantage les femmes au niveau de la hanche. Un journaliste photographe s’est penché sur la chirurgie orthopédique de pointe qui a donné à sa propre femme un nouvel espoir de mobilité et d’indépendance pour ses vieux jours.

Des appareils de technologie de pointe

L’équipe chirurgicale opérera la hanche de ma femme par la partie frontale, adoptant une approche antérolatérale introduite au Japon par le professeur Matsubara lui-même. Jusqu’alors, un accès par la partie antérieure était préconisé. Mais dans ce cas, il fallait couper à travers les muscules et les tendons, pouvant rallonger la période de rétablissement et compromettre la stabilité des articulations. Le professeur Matsubara s’est dit que ce n’était peut-être la meilleure approche à adopter.

Lors d’une conférence universitaire, il a entendu parler d’une nouvelle méthode développée par un chirurgien orthopédique allemand. « À ce moment-là, j’ai eu la nette intuition qu’elle était là la réponse. J’ai donc pris le premier avion pour l’Allemagne pour le rencontrer et apprendre comment appliquer cette technique. » Peu invasive, la technique antérolatérale a permis au chirurgien d’opérer sans endommager les muscles ou les tendons. La phase de rétablissement a donc été remarquablement courte. Depuis 2009, le Hip Joint Center utilise l’approche antérolatérale pour toutes ses opérations de pose deprothèses de la hanche.

Le centre a également bénéficié des travaux du professeur Matsubara sur les prothèses articulaires adaptées à l’anatomie japonaise, les systèmes de navigation utilisant la modélisation 3D par tomodensitométrie et les nouveaux instruments, plus faciles à utiliser. Créativité et innovation, soutenues par une riche expérience clinique, sont les deux maîtres-mots de la « méthode Matsubara », maintenant systématiquement enseignée à la prochaine génération de chirurgiens à venir au Hip Joint Center.

L’opération en elle-même

L’une des innovations technologiques que j’ai observées pendant l’opération de ma femme était l’utilisation de la chirurgie assistée par le bras robotisé Mako. Au cours du processus délicat d’ablation de l’os pour laisser la place à la future prothèse de hanche, le chirurgien fait appel à un bras robotisé, programmé pour refuser l’ablation de tout tissu au-delà des instructions figurant dans le plan chirurgical.

Le système de chirurgie assistée par le bras robotisé Mako entre en action. Le professeur Matsubara guide le bras robotisé pendant que l’accessoire effectue une rotation sur lui-même, tout en retirant le tissu osseux. La partie à retirer apparaît en vert sur l’écran de droite. Une ablation proprement menée ne laisse qu’une couleur blanche, un retrait trop important apparaît en rouge. Si la coupe dépasse de plus de 2 mm la limite préfixée, le bras s’arrête automatiquement.

Le système de chirurgie assistée par le bras robotisé Mako entre en action. Le professeur Matsubara guide le bras robotisé pendant que l’accessoire effectue une rotation sur lui-même, tout en retirant le tissu osseux. La partie à retirer apparaît en vert sur l’écran de droite. Une ablation proprement menée ne laisse qu’une couleur blanche, un retrait trop important apparaît en rouge. Si la coupe dépasse de plus de 2 mm la limite préfixée, le bras s’arrête automatiquement.

« Avec l’utilisation de ce système, le sentiment de sécurité est plus palpable en salle d’opération », explique le professeur Matsubara. « Le travail de médecine en équipe s’en trouve également facilité, permettant à tout chirurgien qualifié d’effectuer une opération avec succès, au lieu de dépendre des compétences exceptionnelles d’un petit nombre. »

Le professeur Matsubara place le cotyle artificiel dans l’acétabulum à l’aide d’un maillet et d’un introducteur. Il peut ainsi entendre et sentir la cupule se mettre en place lorsque l’angle et la profondeur d’insertion sont corrects ; un indicateur plus fiable que n’importe quelle jauge électronique.

Le professeur Matsubara place le cotyle artificiel dans l’acétabulum à l’aide d’un maillet et d’un introducteur. Il peut ainsi entendre et sentir la cupule se mettre en place lorsque l’angle et la profondeur d’insertion sont corrects ; un indicateur plus fiable que n’importe quelle jauge électronique.

La tête du fémur de ma femme après son ablation. Le cartilage décoloré en raison de la maladie a également endommagé l’os par endroits.

La tête du fémur de ma femme après son ablation. Le cartilage décoloré en raison de la maladie a également endommagé l’os par endroits.

La phase de rétablissement

L’équipe chirurgicale examine une série de radios afin de confirmer que la prothèse a bien été installée correctement. Il s’agit de la dernière étape. Au total, la procédure n’aura duré qu’1 heure et 17 minutes.

L’équipe chirurgicale examine une série de radios afin de confirmer que la prothèse a bien été installée correctement. Il s’agit de la dernière étape. Au total, la procédure n’aura duré qu’1 heure et 17 minutes.

Pas de temps à perdre ; la phase de rééducation commence le lendemain de l’opération. « Ce dont les patients ont besoin après l’opération, ce n’est pas de repos mais au contraire de mouvement », explique le kinésithérapeute qui aide ma femme dans divers exercices d’amplitude de mouvement.

Pas de temps à perdre ; la phase de rééducation commence le lendemain de l’opération. « Ce dont les patients ont besoin après l’opération, ce n’est pas de repos mais au contraire de mouvement », explique le kinésithérapeute qui aide ma femme dans divers exercices d’amplitude de mouvement.

Avant de sortir de l’hôpital, le patient bénéficie d’une ergothérapie spécifique adaptée à ses besoins, son cadre de vie, et ses centres d’intérêts notamment. Grâce à ce soutien, ma femme a pu revenir à la maison à peine huit jours après son opération. Un rétablissement complet prendra du temps mais son visage s’illumine lorsqu’elle parle des endroits où elle veut aller et des choses qu’elle veut faire dans les années à venir.

Avant de sortir de l’hôpital, le patient bénéficie d’une ergothérapie spécifique adaptée à ses besoins, son cadre de vie, et ses centres d’intérêts notamment. Grâce à ce soutien, ma femme a pu revenir à la maison à peine huit jours après son opération. Un rétablissement complet prendra du temps mais son visage s’illumine lorsqu’elle parle des endroits où elle veut aller et des choses qu’elle veut faire dans les années à venir.

Un touche-à-tout avant tout

Le professeur Matsubara aura 70 ans l’année prochaine. Avec environ 250 interventions par an, il a l’air remarquablement jeune et actif pour son âge. Il a confié avoir rêvé de devenir archéologue mais alors qu’il était université, il a commencé à s’intéresser au football. Et de là, est née une véritable passion. Il est ensuite devenu chirurgien orthopédique, cherchant sans cesse à repousser les limites de sa profession.

Affronter le temps, c’est faire face aux changements qui touchent nos os et nos articulations, notamment l’amincissement du tissu osseux, la détérioration du cartilage et l’atrophie des muscles qui soutiennent nos articulations. Le professeur Matsubara a aidé à la mise en place d’une approche plus proactive pour maintenir année après année une mobilité sans douleur.

Le corps adulte est composé de 206 os et chacun d’entre eux est unique.

Le corps adulte est composé de 206 os et chacun d’entre eux est unique.

(Photo de titre : avec des images de radio et de modèles imprimés, une équipe médicale planifie une opération de la hanche à l’hôpital Nissan Tamagawa, à Tokyo. Toutes les photos © Ônishi Naruaki)

Tags

médecine santé vieillissement chirurgie

Autres articles de ce dossier