Les 24 divisions de l’année solaire au Japon

« Taisho » : grande chaleur

Vie quotidienne Tradition

Comme son nom l’indique, Taisho (Grande chaleur) est la période la plus chaude de l’année. C’est le début des vacances scolaires. Si certaines personnes cherchent à fuir la chaleur en allant à la mer ou en montagne, les agriculteurs, eux, s’occupent à l’arrachage et la tonte de l’herbe.

Semi Shigure (l’averse des cigales)

L’irruption simultanée du chant des cigales (semi) est désignée dans la poésie par le terme shigure, qui veut dire averse de pluie. C’est un mot saisonnier utilisé dans le haïku et d’autres genres littéraires pour parler de l’été. Le chant, exclusivement produit par les mâles, est un appel à l’accouplement. Les abura-zemi et les minmin-zemi sont répandus à l’est du Japon, tandis que les kuma-zemi se rencontrent plus fréquemment à l’ouest. Chaque espèce a un appel qui lui est propre.

Yûdachi

Les averses de fin d’après-midi, connues sous le nom de yûdachi, sont fréquentes en été. On assiste depuis quelques années à une recrudescence des pluies torrentielles soudaines et localisées, appelées au Japon guerilla-gôu (« trombes d’eau de guérilla »). L’Agence météorologique du Japon fait un usage spécifique des deux expressions, pour désigner ce qu’elle considère comme deux phénomènes distincts. Depuis quelques décennies, on enregistre au Japon une hausse désastreuse des pluies diluviennes.

 L’estampe intitulée « Le pont Ôhashi à Atake sous une averse soudaine » (Ôhashi atake no yûdachi), 1857, par Utagawa Hiroshige. Estampe tirée des Cent vues célèbres d’Edo.
L’estampe intitulée « Le pont Ôhashi à Atake sous une averse soudaine » (Ôhashi atake no yûdachi), 1857, par Utagawa Hiroshige. Estampe tirée des Cent vues célèbres d’Edo.

Les pontons rafraîchissants du fleuve de Kyoto (1er mai - 30 septembre)

Durant la période estivale, les entreprises situées sur la rive ouest du fleuve Kamo, à Kyoto, disposent des pontons en bois appelés nôryô-yuka à la surface de l’eau pour créer des espaces rafraîchissants où pendre un repas ou boire un verre. Cette pratique s’inscrit dans le paysage de Kyoto depuis l’époque d’Edo (1603-1868).

Par ailleurs, à Kibune, dans l’arrondissement de Sakyô, situé au nord de la ville, il existe des pontons similaires, connus localement sous le nom de kawadoko, disposés juste au-dessus de l’eau. Dans la chaleur du milieu de l’été, la température de cette zone est inférieure de 10 degrés à celle du centre de Kyoto. La brise et le son de l’eau coulant sur les cailloux ajoutent de la saveur à la cuisine.

Nôryôyuka sur le fleuve Kamo (à gauche) et kawadoko à Kibune.
Nôryô-yuka sur le fleuve Kamo (à gauche) et kawadoko à Kibune.

Le gôya

La richesse du gôya (melon amer) en vitamine C en fait un aliment idéal pour se protéger de la fatigue provoquée par la chaleur. On le consomme à Okinawa depuis les temps anciens. Le gôya chanpurû, un plat délicieux d’Okinawa, est un sauté de gôya, de tofu, de porc et d'œufs. On peut aussi faire bouillir le melon et le refroidir, puis le servir accompagné de sauce soja parfumée au thon, selon la recette connue sous le nom de ohitashi, ou encore le farcir avec de la viande hachée.

 Le gôya chanpurû
Le gôya chanpurû

Depuis quelque temps, on sait que cette plante grimpante peut contribuer à faire baisser la consommation d’électricité. Grâce à sa croissance rapide et à ses nombeuses et grande feuilles, elle fait partie des plantes utilisées comme « ombre verte », cultivées de façon stratégique à l’extérieur des fenêtres pour procurer de l’ombre en été. La multiplication des pénuries estivales d’énergie incite de plus en plus de gens à faire pousser de tels rideaux verts.

Gôya cultivé pour créer de l'ombre
Gôya cultivé pour créer de l’ombre

Le tôgan (melon d’hiver)

En dépit de son nom, qui veut dire melon d’hiver, le tôgan est de saison en été. Ce nom est dû au fait que, pour peu qu’on le range soigneusement dans un endroit frais et sombre, ce melon peut se conserver jusqu’en hiver. Il est mentionné dans le Honzôwamyô (« Les noms japonais des plantes médicinales »), compilé à l’époque de Heian (794-1185). Son goût rafraîchissant et sa couleur vert jade en font un ingrédient idéal pour les soupes et les ragoûts estivaux.

Melon tôgan (à gauche) et soupe de tôgan
Melon tôgan (à gauche) et soupe de tôgan

Les edamame

Comme le sushi et les râmen, les edamame (fèves de soja encore vertes) jouissent d’une telle popularité que leur nom est connu en dehors du Japon. Depuis quelque temps, on s’intéresse de plus en plus à des espèces locales telles que les dadachamame de Tsuruoka, dans la préfecture de Yamagata, les chamame de Niigata et les tanba kurodaizu, les fèves de soja noires de la région de Tanba, dans les préfectures actuelles de Kyoto et de Hyôgo. Pendant l’été, ces variétés locales et d’autres constituent un appoint bienvenu sur la table à manger.

Les edamame sont considérés comme l’un des meilleurs mets d’été pour accompagner la bière.
Les edamame sont considérés comme l’un des meilleurs mets d’été pour accompagner la bière.

(Article supervisé par Inoue Shôei, chercheuse sur le calendrier et auteure, prêtresse shintô, professeure invitée à l’université Tôhoku Fukushi. Photo de titre : un champ de tournesols de la ville de Fujimi, dans la préfecture de Nagano. Toutes les photos sont de Pixta, sauf mentions contraires.)

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