Les 24 divisions de l’année solaire au Japon

« Geshi » : le solstice d’été

Vie quotidienne Tradition

Le solstice d’été, geshi, est le jour le plus long de l’année.

L’ouverture de l’ascension du mont Fuji (1er juillet)

Le mont Fuji, considéré comme une montagne sacrée, est ouvert à l’ascension à partir du 1er juillet par la voie Yoshida, qui part de la préfecture de Yamanashi. Les Japonais vouent un culte aux montagnes depuis les temps anciens, et l’accès aux montagnes saintes a toujours été soumis à des restrictions. L’ouverture du mont Fuji prend son origine dans la tradition d’ouverture des montagnes saintes aux ascensions de nature religieuse, pendant une période limitée de l’été. Le chemin qui part de la cinquième station de la montagne, le point le plus élevé accessible en voiture, est alors ouvert aux grimpeurs. Les cabanes de montagne et les postes de premiers soins ouvrent aussi ce jour-là. (Voir notre article : Le mont Fuji : les infos de base)

 Grimpeurs vénérant le soleil levant depuis le sommet du mont Fuji un 1er juillet (© Jiji)
Grimpeurs vénérant le soleil levant depuis le sommet du mont Fuji un 1er juillet (Jiji)

Minazuki

Dans l’ancien calendrier japonais, le sixième mois de l’année, connu sous le nom de « minazuki » (mot qui veut dire « mois chaud et sans pluie »), durait approximativement de la fin du mois de juin au début du mois d’août. Minazuki désigne aussi un gâteau japonais, originaire de Kyoto, à base d’uirô (une préparation gélatineuse et ferme de farine de riz ou de fécules de marante) recouvert de haricots azuki et découpé en triangles ressemblant à de la glace. À l’époque de Heian (794-1185), pendant cette saison chaude et humide, la cour impériale se prémunissait contre la chaleur en mangeant de la glace conservée depuis l’hiver dans des glacières. Mais les gens ordinaires, qui n’avaient pas accès à un tel luxe, mangeaient, dit-on, des minazuki faute de pouvoir déguster de la glace. À Kyoto, la consommation de ce gâteau le 30 juin reste coutumière.

Minazuki (© Pixta)
Minazuki (Pixta)

Tokoroten

Le tokoroten, un plat à base de gelée d’agar agar (extrait d’algues rouges) découpée en tranches, est consommé au Japon depuis l’époque de Heian. On fait bouillir des algues tengusa jusqu’à ce qu’elles se dissolvent, puis on les refroidit pour obtenir de la gelée, qu’on dispose dans une boîte dont le fond est grillagé, après quoi on se sert d’un pilon pour faire passer la gelée à travers le grillage et obtenir de longues bandes. Servi froid, le tokoroten se mange facilement lorsque la chaleur vous a coupé l’appétit. Le nappage varie selon les régions, mais il est en général constitué de vinaigre, de sauce soja et de mirin, ou sirop de sucre brun.

Tokoroten (© Pixta)
Tokoroten (Pixta)

Le poisson kanpachi

Le kanpachi, ou sériole couronnée, est un cousin du buri, la sériole du Japon, mais de plus grande taille, puisque sa longueur peut atteindre 1,50 mètres. Ce poisson à la chair grasse et savoureuse convient parfaitement pour le sashimi, mais on peut aussi le servir cru et assaisonné au-dessus d’un bol de riz (tsukedon), cuit dans de la sauce teriyaki, bouilli dans de la sauce soja ou en carpaccio.

Sashimi de kanpachi (© Pixta)
Sashimi de kanpachi (Pixta)

(Article supervisé par Inoue Shôei, chercheuse sur le calendrier et auteure, prêtresse shintô, professeure invitée à l’université Tôhoku Fukushi. Photo de titre : lever du soleil entre les meoto iwa, « roches mariées », au solstice d’été. Pixta)

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