
Le monde fascinant de la papeterie japonaise
Pour redonner le plaisir d’écrire : Kakimori, l’une des plus attrayantes papeteries du Japon
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Un cahier rien qu’à soi
La papeterie Kakimori, dans le vieux quartier de Kuramae, à Tokyo : une véritable ode à l’écriture. Sur place, les visiteurs sont accueillis par des rangées d’étagères en bois remplies de stylos et crayons, de bouteilles d’encre et de rames de papier, lesquels côtoient toute une gamme de boutons-pressions, des couvertures et autres rubans colorés. Tous ces matériaux sont utilisés pour réaliser des cahiers et autres articles de qualité, personnalisés à la demande des clients. Aux antipodes du numérique, loin d’être de simples calepins, ces cahiers continuent de faire la joie des écrivains et dessinateurs, et de tous les amateurs des pleins et déliés.
Kakimori propose une large sélection de papiers pour ses cahiers personnalisés.
Hirose Takuma, le fondateur de Kakimori, nous explique le concept de sa boutique et revient sur l’histoire de l’enseigne.
Il faut environ 20 minutes pour relier un cahier.
La papeterie Kakimori est une idée originale de Hirose Takuma. Ouverte en 2010, la boutique visait initialement les afficionados de l’écriture. Ainsi, les lieux regorgent d’une impressionnante gamme de stylos-plume et d’autres articles soigneusement choisis parmi les plus grandes marques de papeterie japonaises et étrangères, une sélection qui a su trouver son public.
Mais l’article phare de Kakimori, c’est le cahier personnalisé. Grâce à lui, l’enseigne est devenue un passage incontournable pour les nombreux amateurs de papeterie au Japon.
Il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs. Pas moins de 60 types de couverture, unies ou avec des motifs, 30 variétés de papier… le choix ne manque pas. Kakimori reliera alors le tout, proposant là aussi une large gamme de spirales, rubans et attaches dans des couleurs attrayantes. Après avoir sélectionné les différents éléments qui composeront leur cahier, les clients n’auront plus qu’une vingtaine de minutes à attendre pour la reliure.
Avec le recul, Hirose Takuma admet avoir eu des doutes. « Nous n’avons presque pas eu de clients la première année, ce qui m’a vraiment donné quelques sueurs froides » se souvient-t-il. Mais petit à petit, nos produits ont fini par trouver écho auprès des gens, et le fait que le quartier de Kuramae se soit développé en un centre branché avec des boutiques tendance visant les créateurs en particulier y est pour beaucoup. « Au début, la plupart de nos clients cherchaient juste à suivre la mode et avoir un joli cahier », explique-t-il. « Maintenant, nos clients pensent réellement le processus de création de leur cahier. Ils ont des idées très précises notamment sur l’utilisation qu’ils souhaitent en faire et sur l’apparence qu’ils recherchent, et notre personnel est là pour les aider à concrétiser leurs souhaits et à créer leur cahier. »
Retrouver le plaisir de l’écriture
Si l’ère est au numérique et que de ce fait, de nombreuses personnes gèrent leur emploi du temps sur leur smartphone, d’autres au contraire prennent d’autant plus de plaisir à écrire, et sont prêt à consacrer un petit budget pour un objet unique, personnalisé, qui leur ressemblera et qu’ils auront eux-mêmes créé. Hirose Takuma explique qu’au début, les clients dépensaient entre 1 000 et 1 200 yens pour un cahier (environ 8 à 10 euros). Maintenant, leur budget se situe plus autour de 2 000 yens (environ 16 euros).
L’idée originale de Kakimori a fait des émules, incitant certaines boutiques à proposer des services similaires, mais cela n’inquiète pas pour autant Hirose Takuma. L’enseigne s’est alliée avec des artisans locaux des quartiers voisins, positionnant la marque pour un succès dans la durée. « Les barrières à l’entrée sur le marché sont plutôt faibles, explique-t-il. Tout ce dont vous avez besoin, ce sont des couvertures, du papier, des attaches et une machine pour la reliure. Cependant, notre vaste gamme d’articles, nous la devons à la forte concentration de sociétés d’imprimerie et de boutiques de sceaux dans la zone. Vous ne retrouverez cela nulle part ailleurs à Tokyo. Avoir facilement accès à une variété d’artisans qualifiés nous a permis d’offrir un produit de qualité à un prix attractif. »