L’automne au Japon : une multitude de traditions et d’activités saisonnières

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Pour les Japonais, l’automne n’est pas uniquement lié à la contemplation des feuillages aux couleurs rutilantes, mais également à diverses activités et festivités caractéristiques de cette saison. Pour ne rien manquer, nous vous les présentons ici.

Des fêtes et des célébrations en tous genres

D’octobre à novembre, le Japon célèbre le chrysanthème (kiku), fleur emblématique par excellence de l’Archipel, à l’occasion de fêtes qui lui sont consacrées dans tout le pays. Bien qu’il ne soit pas officiellement considéré comme fleur nationale, le kiku orne le sceau impérial ainsi que certaines pièces de monnaie et la couverture des passeports japonais.

Le superbe arrangement floral que l’on voit ci-dessus a pour nom senrin-zaki (littéralement « mille fleurs épanouies »). Il est constitué d’une multitude de fleurs de chrysanthèmes ramifiées à partir d’une seule tige. (Photo : Miwa Noriaki)
Le superbe arrangement floral que l’on voit ci-dessus a pour nom senrin-zaki (littéralement « mille fleurs épanouies »). Il est constitué d’une multitude de fleurs de chrysanthèmes ramifiées à partir d’une seule tige. (Photo : Miwa Noriaki)

Il existe également une tradition japonaise de très longue date appelée tsukimi, ou « la contemplation de la Lune ». Il s’agit d’admirer l’astre par une nuit sans nuage, le jour de la pleine Lune, l’automne étant considéré comme le meilleur moment de l’année à cet égard. Les dates indiquées dans l’ancien calendrier luni-solaire sont le quinzième jour du huitième mois (jûgoya) et le treizième jour du neuvième mois (jûsanya). Elles correspondent respectivement à la mi-septembre et à la mi-octobre dans le calendrier actuel. 

La pleine lune se reflète dans l’eau des douves du château de Matsumoto, dans la préfecture de Nagano.
La pleine Lune se reflète dans l’eau des douves du château de Matsumoto, dans la préfecture de Nagano.

Au Japon, l’équinoxe d’automne (aki higan) donne lieu, comme celle du printemps (haru higan), à une semaine de célébrations de type bouddhique qui débute trois jours avant et prend fin trois jours après la date proprement dite. Les habitants de l’Archipel se remémorent alors leurs ancêtres et se rendent sur les tombes de leurs proches et de leur famille. C’est à ce moment précis que s’épanouit la « fleur de l’équinoxe » (higan-bana), appelée aussi lycoris rouge, amaryllis du Japon ou « fleur des morts » en raison de sa propension à pousser près des cimetières. Chaque année, plus de cinq millions de higan-bana fleurissent en même temps dans le parc Kinchakuda de la ville de Hidaka, dans la préfecture de Saitama.

En automne, d’étranges fleurs aux allures d’araignée appelées « fleurs de l’équinoxe » (higanbana) s’épanouissent dans le parc Kinchakuda de la ville de Hidaka, dans la préfecture de Saitama, en formant un merveilleux tapis rouge vif. Un spectacle d’une beauté saisissante !
En automne, d’étranges fleurs aux allures d’araignée appelées « fleurs de l’équinoxe » (higan-bana) s’épanouissent dans le parc Kinchakuda de la ville de Hidaka, dans la préfecture de Saitama, en formant un merveilleux tapis rouge vif. Un spectacle d’une beauté saisissante !

Halloween, fêté traditionnellement le 31 octobre à travers le monde, est extrêmement populaire au Japon. Dans les années 1970, le magasin de jouets Kiddy Land du quartier de Harajuku, à Tokyo, a commencé à vendre des articles relatifs à cette fête et en 1983, il a organisé un premier défilé sur ce thème, dans le quartier d’Omotesandô. Depuis quelque temps, les adeptes du cosplay ont pris l’habitude de se déguiser à cette occasion, et une image est devenu célèbre à travers le monde : celui du carrefour de Shibuya envahi par des foules animées de fêtards en train de célébrer Halloween.

Au moment d’Halloween, on rencontre beaucoup de Japonais costumés pour la circonstance dans la gare de Shibuya, à Tokyo. Photo prise le 31 octobre 2018. (Jiji Press)
Au moment d’Halloween, on rencontre beaucoup de Japonais costumés pour la circonstance dans la gare de Shibuya, à Tokyo. Photo prise le 31 octobre 2018 (Jiji Press)

Le 15 novembre correspond à une autre célébration caractéristique de l’automne, celle du Shichi go san, la fête des enfants de sept, cinq et trois ans. Les familles des filles de sept et trois ans et celles des garçons de cinq ans rendent visite à un sanctuaire shintô en signe de gratitude envers les divinités qui ont protégé et maintenu leurs enfants en bonne santé.

Lors de la fête du Shichi go san (littéralement « sept, cinq trois »), les enfants de sept, cinq et trois ans vont en compagnie de leurs parents dans un sanctuaire shintô. Ils portent une tenue traditionnelle, comme la petite fille de trois ans en kimono de la photo ci-dessus.
Lors de la fête du Shichi go san (littéralement « sept, cinq trois »), les enfants de sept, cinq et trois ans vont en compagnie de leurs parents dans un sanctuaire shintô. Ils portent une tenue traditionnelle, comme cette petite fille de trois ans en kimono.

Les « sept herbes de l’automne »

Pour les habitants de l’Archipel, l’automne est depuis toujours une saison propice à l’émotion poétique face à la nature, et en particulier les fleurs sauvages toutes simples et délicates qui s’épanouissent dans les champs. Dans un des poèmes de l’anthologie du Manyôshû (compilé vers 760), le poète Yamanoue Okura (vers 660-vers 733) évoque déjà les « sept herbes de l’automne » (aki no nana kusa). Ces sept fleurs sont d’ailleurs toutes cultivées dans le jardin Mukôjima Hyakkaen, à Tokyo. Quelque 12 siècles plus tard, les « sept herbes de l’automne » sont toujours aussi chères au cœur des Japonais.

Les « sept herbes de l’automne » (aki no nana kusa) célébrées par les poètes japonais depuis les temps anciens. (De gauche à droite en partant du haut) : le lespédèze (hagi), la belle de jour (asagao ou kikyô), l’œillet japonais (nadeshiko), l’eupatoire (fujibakama), la patrinie (ominaeshi), la puéraire (kuzu) et le miscanthe (susuki).
Les « sept herbes de l’automne » (aki no nana kusa) célébrées par les poètes japonais depuis les temps anciens. De gauche à droite en partant du haut : le lespédèze (hagi), le campanule (kikyô), l’œillet sauvage (nadeshiko), l’eupatoire japonaise (fujibakama), la patrinia scabiosifolia (ominaeshi), la la marante d’Asie de l’est (kuzubana) et le miscanthe (susuki)

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