L’été au Japon : une saison remplie d’agréables surprises

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L’été japonais se caractérise par des températures très élevées et un fort degré d’humidité. Ceux qui l’ont experimenté ne peuvent pas l’oublier ! Mais ces conditions climatiques parfois difficiles à supporter sont compensées par les grands plaisirs typiques de la saison tels que la dégustation de glace râpée ou de pastèque et toutes sortes de manifestations, notamment les festivals de Tanabata et du O-bon, des feux d’artifice, de grands événements musicaux en plein air et le championnat scolaire national de baseball...

Les insectes et les fleurs de l’été

Au Japon, les cigales (semi) commencent à faire entendre leur chant entêtant vers la fin juillet, après la saison des pluies, à peu près au moment où les écoles ferment leurs portes pour les vacances d’été. L’Archipel abrite une trentaine d’espèces différentes de semi. Leur nom fait parfois directement référence à la particularité de leur chant sous la forme d’une onomatopée. C’est le cas notamment des cigales min min zemi  et des tsuku tsuku bôshi. Quand ces dernières font retentir leur chant, chacun sait que la saison estivale se rapproche de sa fin...

Le chant caractéristique des cigales min min zemi  

Le taux d’humidité élevé de l’été favorise la prolifération des moustiques que les habitants de l’Archipel essaient de combattre avec toutes sortes d’insecticides et de répulsifs. Ils font traditionnellement brûler des spirales d’encens anti-moustiques (katori senkô), à base de pyrèthre de Dalmatie, un insecticide naturel bien connu. Le katori senkô a été mis au point en 1890 par un homme d’affaires d’Osaka appelé Ueyama Eiichirô (1862-1943), avec des fleurs de pyrèthre importées des États-Unis.

À droite, une spirale d’encens anti-moustiques katori senkô. À gauche, ce brûle-parfum en céramique en forme de cochon appelé katori buta (littéralement « cochon attrape-moustiques »).
À droite, une spirale d’encens anti-moustiques katori senkô. À gauche, ce brûle-parfum en céramique en forme de cochon appelé katori buta (littéralement « cochon attrape-moustiques »).

Les fleurs les plus emblématiques de l’été japonais sont la belle de jour (asagao), le tournesol (himawari) et le lotus (hasu). Depuis 60 ans, le quartier d’Iriya, dans l’arrondissement de Taitô de Tokyo, organise chaque année au mois de juillet une fête des asagao, une fleur chère au cœur des habitants de l’Archipel et en particulier des écrivains et des poètes.

De superbes belles de jour (asagao) pleinement épanouies pour la fête qui leur est dédiée chaque année du 6 au 8 juillet près de la gare d’Iriya, dans l’arrondissement de Taitô, à Tokyo.
De superbes belles de jour (asagao) pleinement épanouies pour la fête qui leur est dédiée chaque année du 6 au 8 juillet près de la gare d’Iriya, dans l’arrondissement de Taitô, à Tokyo.

Les meilleures recettes pour se rafraîchir

Au Japon, on dit volontiers que manger de l’anguille permet de combattre la fatigue liée à la chaleur de l’été. Mais ce poisson menacé d’extinction est devenu une espèce protégée et par voie de conséquence une denrée de luxe.

Également durant cette saison de l’année, les habitants de l’Archipel fréquentent assidûment  les « brasseries en plein air » (beer garden) installées sur les toits des grands immeubles. Ils y boivent de la bière servie très fraîche accompagnée d’un ou deux amuse-gueule, en particulier les fèves de soja encore vertes edamame qui se marient si bien avec cette boisson fermentée. Le premier beer garden du Japon, appelé New Tokyo, a ouvert ses portes en 1953 tout en haut  du gratte-ciel Dai-ichi Life d’Osaka, et il est toujours en activité.

De la bière bien fraîche, des fèves de soja encore vertes (edamame), et du tôfu glacé (hiya yakko). On ne peut pas rêver mieux pour se rafraîchir dans la chaleur étouffante de l’été japonais !
De la bière bien fraîche, des fèves de soja encore vertes (edamame), et du tofu froid (hiyayakko). On ne peut pas rêver mieux pour se rafraîchir dans la chaleur étouffante de l’été japonais !

Les Japonais ont une autre recette pour se rafraîchir en été. Il s’agit des glaces râpées (kakigôri) accompagnées traditionnellement de pâte de haricots rouges sucrée ou de sirop ou plus récemment, de fruits ou de crème glacée. La pastèque (suika) glacée fait elle aussi partie des mets particulièrement prisés par les habitants de l’Archipel pendant la saison chaude et les variétés de petite taille faciles à caser dans le réfrigérateur sont de plus en plus recherchées.

Un rafraichissement à base de pastèque et de glace râpée (kakigôri). Un délice de l’été à ne pas manquer !
Un rafraichissement à base de pastèque et de glace râpée (kakigôri). Un délice de l’été à ne pas manquer !

Un des plats favoris des habitants de l’Archipel pendant l’été est fait de nouilles fines appelées sômen, préparées en tout et pour tout avec de la farine, de l’eau et du sel. Les sômen sont servies froides avec un assaisonnement de ciboule japonaise (negi), de gingembre officinal (shôga), de pérille de Nankin (shiso) et de gingembre japonais (myôga). Au moment de les déguster, on les trempe dans une sauce spéciale (tsuyu). Les sômen ont elles aussi la réputation de combattre les effets de la chaleur et la fatigue.

Un bol de nouilles de blé (sômen) froides avec, de droite à gauche, la sauce spéciale (tsuyu), la ciboule japonaise (negi) et le gingembre (shôga) râpé qui leur servent traditionnellement d’accompagnement.
Un bol de nouilles de blé (sômen) froides avec, de droite à gauche, la sauce spéciale (tsuyu), la ciboule japonaise (negi) et le gingembre (shôga) râpé qui leur servent traditionnellement d’accompagnement.

Suite > Le moment privilégié de l’année pour vénérer les ancêtres

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