« Anko » : la pâte de haricots rouges sucrée japonaise
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L’anko (ou plus formellement « an ») est une pâte de haricots rouges sucrée généralement obtenue à partir de haricots azuki bouillis. Il entre dans la composition d’un large éventail de confiseries japonaises (wagashi) et de friandises de style occidental. Ce goût des Japonais place le haricot rouge azuki à la deuxième place du classement des fèves les plus consommées au Japon, après le soja.
De l’azuki à l’anko
Les origines de l’anko remontent à l’époque de Heian (794–1185), lorsque des voyageurs sont arrivés de Chine avec des recettes de pains vapeur à base de farine de blé ou de riz. Connus en japonais sous le nom de manjû, ils étaient – et sont toujours – fourrés à la viande ou aux légumes. Cependant, les prêtres bouddhistes, qui sont traditionnellement végétariens, ont préféré aux garnitures comme le porc et le poulet des haricots azuki bouillis.
C’est durant la période Muromachi (1333-1568) que la pâte de haricots rouges sucrée fait son apparition. Mais il faudra attendre l’époque d’Edo (1603-1868), lorsque les négociants hollandais commencèrent à importer régulièrement du sucre au Japon, pour que les confiseries japonaises à base d’anko, en particulier celles utilisées lors de la cérémonie du thé, s’ancrent dans les habitudes alimentaires des Japonais. Maîtriser l’art de sa préparation était une tâche extrêmement difficile, nécessitant au moins 10 ans de formation constante auprès d’un chef. Aujourd’hui, les choses sont devenues plus simples, l’anko étant produit en masse et facilement accessible dans n’importe quel supermarché.
L’anko dans tous ses états
Cette pâte de haricots rouges sucrée est généralement divisée en deux variétés : le koshi-an, lissé à l’aide d’un tamis et le tsubu-an où les haricots rouges sont laissés tels quels. L’anko peut être obtenu à partir de haricots azuki mais également de châtaignes ou encore de patates douces. Il existe aussi des variétés aromatisées avec du sésame en poudre, du yuzu ou du miso.
Nous vous présentons ci-dessous diverses spécialités japonaises garnies avec de la pâte de haricots rouges sucrée anko.
Dorayaki : très appréciés des enfants après l’école, il s’agit d’anko pris en sandwich entre deux pancakes à la manière d’un gâteau castella. Les dorayaki font à n’en pas douter penser aux fans de mangas et d’anime au chat-robot de Fujiko F. Fujio, Doraemon, dont c’est le dessert préféré.
Tai-yaki : ils tirent leur nom de leur forme, une daurade (tai en japonais). La pâte est grillée dans deux moules en fer, et déborde de pâte de haricots. Les tai-yaki sont meilleurs chauds. On peut aussi le trouver sous forme d’ôbanyaki en forme de biscuit, de koban-yaki, plus petit, ou encore de ningyô-yaki, en forme de poupée.
Daifuku : ces pâtisseries moelleuses sont en fait composées de mochi, du riz gluant pilé, fourré à la pâte de haricots. La couche externe du mochi est souvent mélangée à de l’azuki, du soja noir ou de l’armoise (yomogi) pour un daifuku encore plus riche en saveur et complexe en consistance.
Kintsuba : cette pâtisserie est tout simplement de la pâte de haricots rouges sucrée recouverte d’une fine couche pâte de farine de blé.
Monaka : il se compose d’une gaufrette de riz fine et légère fourrée à l’anko. Il peut se trouver sous différentes tailles et formes.
L’anko : à déguster sans modération
L’anko peut également agrémenter d’autres pâtisseries et sucreries japonaises. Par exemple, on peut le trouver sur des dango, sortes de boules de mochi composées de farine de riz gluant piquées sur une brochette, et autres délicieux desserts fruités comme l’anmitsu. Mais il peut tout aussi bien se déguster simplement sur du pain grillé avec du beurre, ou ajouter la petite touche qui manquait à une glace rasée kakigôri ou, pourquoi pas, à une glace à la vanille.
Autre dessert, plus inhabituel certes, où on retrouve la fameuse pâte anko : le zunda mochi. Cette fois-ci, il s’agit d’un type d’anko fait à partir de haricots de soja edamame. Ce dessert est traditionnel de la préfecture de Miyagi. (Voir notre article lié)
L’ohagi, lui, est une pâtisserie traditionnelle japonaise qui se déguste traditionnellement autour des équinoxes de printemps et d’automne. Au Japon, cette période qui dure une semaine est appelée higan. À cette occasion, nombreux sont ceux qui se rendent sur la tombe de leurs proches. Également appelé bota-mochi, l’ohagi est un dessert simple ne se composant que de riz gluant recouvert d’anko. Ceux qui se recueillent les déposent souvent en offrandes sur les tombes de leurs proches ou devant leur autel bouddhique chez eux. Mais l’ohagi peut se déguster à tout moment de l’année.
La pâte de haricots rouges sucrée anko est l’ingrédient indispensable à toute pâtisserie traditionnelle japonaise. Mais elle fait également de plus en plus son apparition dans différents desserts et en-cas, et ce pour le bonheur des petits et des grands gourmands.
(Photo de titre : Pixta)