L’année du serpent : pour que la richesse nous sourie en 2025
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Manne financière
Un humble reptile est sous les feux de la rampe en 2025. En effet, chaque année est placée sous le signe d’un des 12 animaux du zodiaque (eto en japonais).
La vue de serpents suscite souvent peur et malaise, mais au Japon, ces reptiles sont signe de richesse. Ne dit-on pas qu’il suffit de glisser un peu de peau de serpent ou un porte-bonheur en forme de serpent dans son sac ou son portefeuille pour se prévenir de problèmes d’argent ?
Au Japon, la coutume veut que les serpents blancs soient des incarnations de Benzaiten, l’une des sept déités de la bonne fortune et qui est aussi une divinité de la richesse. On dit que pour améliorer ses finances, mieux vaut choisir de faire sa visite au sanctuaire un « jour du serpent ».
Mais « serpent » ne rime pas seulement avec aisance financière. Comme ils muent, ces reptiles sont aussi des figures du pouvoir de « régénération ».
En décoration de parapluies ?
Jadis, on retrouvait le cycle des douze signes du zodiaque sur les boussoles pour indiquer les directions ou sur les horloges pour marquer les heures. Le serpent (mi, 巳) correspond au sud-sud-est et à la tranche horaire du matin entre neuf et onze heures. (Traditionnellement une journée de 24 heures était divisée en douze tranches de 2 heures chacune).
Il faut savoir qu’on utilise des idéogrammes différents pour représenter l’animal et le signe du zodiaque, ainsi on écrit 蛇 (hebi) pour le serpent et 巳 (mi) pour le signe zodiacal.
L’idéogramme du serpent est par ailleurs utilisé dans des termes tels que « robinet » (蛇口, jaguchi, littéralement « bouche de serpent ») et on le retrouve aussi dans l’expression « œil de serpent » (蛇の目, janome), qui sert à désigner un motif rond généralement utilisé pour orner le fond des coupes de saké ainsi que les ombrelles ou parapluies traditionnels.
Le serpent dans les locutions japonaises
竜頭蛇尾— Ryûtô dabi. Quand on parle de « Tête de dragon, queue de serpent » on veut dire que, ce qui avait pu paraître très prometteur n’a finalement généré que de la déception.
蛇に睨まれた蛙— Hebi ni niramareta kaeru. « La grenouille prise dans le regard du serpent » est, à l’instar de notre « lapin pris dans les phares », une figure de la stupeur immobile.
蛇に噛まれて朽縄におじる— Hebini kamarete kuchinawa ni ojiru. L’expression « Qui a été mordu par un serpent, craint les tresses de pailles. » correspond au français « Chat échaudé craint l’eau froide ».
藪をつついて蛇を出す— Yabuo tsutsuite hebi o dasu (parfois abrégé en yabuhebi). L’adage « Qui fourrage les buissons, fait sortir les serpents », qui ressemble à notre « pris à son propre jeu », signifie qu’à force de chercher des ennuis, on finit effectivement par rencontrer des problèmes.
蛇足— Dasoku. Jadis en Chine, il était un concours où les candidats devaient dessiner un serpent le plus rapidement possible. Un jour, celui qui finit premier avait tellement d’avance sur ses concurrents qu’il commença à rajouter des pattes à son serpent et perdit la compétition. L’expression « des pattes au serpent » née de cette histoire, est utilisée pour parler de détails superflus et inopportuns qui viennent gêner le cours d’une conversation.
(Photo de titre : Pixta)