Japan Data

Kishida s’en va : le prochain Premier ministre pourra-t-il redorer l’image de la politique japonaise ?

Politique

La décision de Kishida Fumio de ne pas se présenter aux élections de son parti en septembre signifie que le Japon aura bientôt un nouveau Premier ministre.

Le 14 août, le Premier ministre Kishida Fumio a tenu une conférence de presse où il a annoncé qu’il ne se présentera pas aux élections de son parti (PLD, au pouvoir), prévues pour septembre. Puisque le chef du parti est supposé devenir Premier ministre, cela veut dire qu’il quittera ses fonctions de dirigeant du pays très bientôt.

Kishida est à son poste depuis le 4 octobre 2021, son mandat a donc dépassé les 1 000 jours.

Les plus longs mandats de Premier ministre du Japon moderne

Kishida a ouvert sa conférence de mercredi en expliquant qu’il avait achevé son agenda des discussions diplomatiques pour cet été, après s’être entretenu au téléphone avec son homologue mongol Oyun-Erdene Luvsannamsrai, et il a dit que les préparations pour les élections du Parti libéral-démocrate allaient sérieusement débuter après la période des congés de la mi-août.

« Avec ces élections, il est essentiel de montrer à la population que le PLD a changé », a-t-il déclaré. « Il est important d’y tenir un discours transparent et d’y mener des débats sincères. La première étape pour témoigner de cette transformation est de me retirer. Je ne serai pas candidat. »

Avec cette décision, le dirigeant japonais tente d’améliorer l’image du monde politique japonais, extrêmement dégradée depuis la fin de l’année dernière en raison d’un scandale impliquant de nombreux députés du parti au pouvoir qui ont été accusés d’avoir dissimulé de grosses sommes d’argent récoltées lors de soirées de collectes de fonds. Cette affaire a fait plonger la cote de popularité de Kishida Fumio, qui n’a jamais pu remonter malgré les mesures prises par le gouvernement telles que la dissolution des factions du PLD et les modifications apportées à la Loi de contrôle des fonds politiques.

« En tant que président du parti, je ne fais preuve d’aucune hésitation pour endosser toutes les responsabilités. » Le dirigeant a également souligné l’importance de mettre en place une politique qui « peut gagner le soutien des citoyens ».

« J’encouragerai la nouvelle personne qui sera élue à ma place », a-t-il dit. « Elle devra conserver un esprit de réforme. »

Au pouvoir, Kishida s’est notamment illustré par ses décisions d’augmenter le budget de la défense, de doter son pays de capacités de contre-attaque et d’alléger les restrictions sur l’exportation d’armes. Il a également mis en place un budget conséquent pour faire face à la dénatalité, qui est employé à l’extension des aides pour les familles ayant des enfants en bas-âge, à l’allègement du fardeau des coûts de l’enseignement supérieur et à la lutte contre la maltraitante infantile.

Qui sera le prochain Premier ministre du Japon ? Parmi les potentiels candidats, citons Ishiba Shigeru (67 ans), ancien Secrétaire général du PLD et ancien ministre de la Défense, Kôno Tarô (61 ans), ministre de la Réforme numérique, Koizumi Shinjirô (43 ans), ministre de l’Environnement et fils de l’ancien Premier minstre Koizumi Jun’ichirô, et Takaichi Sanae (63 ans), ministre de la Sécurité économique.

(Photo de titre : Kishida Fumio lors de sa conférence de presse du 14 août 2024 où il a annoncé qu’il ne se présenterait pas aux élections de son parti. Reuters)

politique Kishida Fumio